La répartition des avantages au profit des
agriculteurs peut être analysée comme un droit à la
rémunération pour leurs efforts déployés en
matière de conservation des RPGAA. Ces agriculteurs, souvent dans une
situation de pauvreté, pratiquant une agriculture de subsistance qui
n'est pas orientée vers le marché mais qui vise à leur
assurer les conditions de vie ou de survie sont considérés comme
les gardiens de la biodiversité.
Seulement, l'analyse du TIRPGAA permet de conclure
plutôt à une incitation à la conservation parfaitement
insérée dans le cadre du système multilatéral mais
qui nécessite au préalable l'adoption de politique
d'intégration de la question de la biodiversité dans le cadre des
politiques agricoles. Cette incitation s'attache à la conservation de
l'agro-biodiversité dans les conditions in situ (I),
autrement dit une conservation à la ferme (II).
I- la conservation de l'agro-biodiversité dans
les conditions in situ:
La consécration des "droits des agriculteurs" dans le
cadre de la souveraineté implique l'adoption d'une politique
environnementale favorable au maintien de la diversité biologique dans
les champs des agriculteurs. Cette politique ne peut être initiée
sans l'intégration des préoccupations environnementales au niveau
de l'exploitation agricole.
La conservation in situ de l'agro-biodiversité
devrait conformément à la CDB et au TIRPGAA s'insérer dans
une approche intégrée de la gestion des ressources biologiques. A
cet égard, le TIRPGAA est parfaitement articulé avec la CDB qui
souligne dans son préambule l'importance accordée prioritairement
à la conservation in situ: «notant en outre que la conservation de
la diversité biologique exige essentiellement la conservation in situ
des écosystèmes et des habitats naturels ainsi que le maintien et
la reconstitution de populations viables d'espèces dans leur milieu
naturel ».
L'article 2 de la CDB qui porte sur l'emploi des termes
précise que « dans le cas des espèces domestiques et
cultivées, dans le milieu ou se sont développés leurs
caractères distinctifs» sachant que ces espèces couvrent
« toute espèce dont le processus d'évolution a
été influencé par l'homme pour répondre à
ses besoins ».
En reconnaissant le fait que la conservation et
l'utilisation durable de la diversité biologique révèlent
la plus haute importance pour la satisfaction des besoins alimentaires, la CDB
souligne l'importance d'assurer outre la variabilité des éco-
systèmes, la variabilité inter et intra-spécifique
et appelle les parties contractantes à l'intégration
« ... dans toute la mesure du possible et comme il convient, la
conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique dans
ses plans, programmes et politiques sectoriels ou intersectoriels pertinents
».
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