B : Résultats
économétriques et interprétations
L'estimation par le probit bivarié donne les
résultats qui sont présentés dans le tableau 3 suivant.
Tableau 3 : Coefficient de régression des
estimations probit bivarié du travail des enfants et de la
scolarisation.
|
travail
|
significativité
|
Effets marginaux
|
scolarisation
|
significativité
|
Effets marginaux
|
Variables explicatives
|
coefficient
|
ñ>|z|
|
Pr[W = 1]
|
coefficient
|
ñ>|z|
|
Pr[S = 1]
|
Caractéristiques des
enfants
|
Niveau d'éducation de l'enfant
|
-3.3388
|
0.000
|
-.1199
|
2.2088
|
0.000
|
.1763
|
Alphabétisation de l'enfant
|
-.1269
|
0.012
|
-.0179
|
.2277
|
0.000
|
.0847
|
Caractéristiques des parents
|
Niveau d'éducation du père
|
-.3199
|
0.000
|
-.1153
|
1.8915
|
0.004
|
.1108
|
Alphabétisation du père
|
-.1518
|
0.000
|
-.0420
|
.6872
|
0.000
|
.0443
|
Niveau d'éducation de la mère
|
-.3301
|
0.000
|
-.1178
|
3.4216
|
0.000
|
.1765
|
Alphabétisation de mère
|
-.2755
|
0.000
|
-.0714
|
.4619
|
0.000
|
.0635
|
Dépenses d'éducation
|
Droit inscription
|
.00001
|
0.000
|
.0003
|
-.00002
|
0.000
|
-8.45e-06
|
Scolarité
|
8.30e-07
|
0.427
|
1.70e-07
|
-8.99e-06
|
0.000
|
-3.48e-06
|
Livre scolaire
|
0.08e-06
|
0.004
|
1.40e-06
|
-.00004
|
0.000
|
-.00002
|
Caractéristiques sociales
|
Présence de cantine
|
|
|
|
.3037
|
0.000
|
.1206
|
Abonnement à la cantine
|
|
|
|
1.6201
|
0.000
|
.4044
|
constante
|
-.8049
|
0.000
|
|
.5175
|
0.000
|
|
Nombre d'observation
11503
Log vraisemblance
-10319.722
Prob>chi2
0.0000
ñ
-0.3762
|
Source :
Tableau construit à partir des résultats de la
régression par stata 8
A l'analyse, le modèle est globalement significatif car
prob>chi2 = 0,000. D'une manière générale, les
coefficients des variables explicatives sont tous significatifs.
Le coefficient de corrélation ñ négatif
et significatif (-0,3762 ; 0,000) signifie qu'il existe une relation
inverse entre le travail des enfants et leur scolarisation. Toute chose
égale par ailleurs, des facteurs qui ne sont pas observés et qui
augmentent la probabilité qu'un enfant travaille diminue celle d'aller
à l'école.
De notre estimation, il ressort que le niveau
d'éducation des parents de façon générale en terme
d'années d'éducation influence négativement le travail des
enfants et positivement leur scolarisation. Mais de façon
spécifique, c'est le niveau d'éducation de la mère qui
influence plus la scolarisation des enfants que celui du père. Ainsi,
une augmentation du nombre d'années d'éducation de la mère
d'une année augmente la probabilité de scolarisation de l'enfant
de 17,65% alors que chez le père, elle est de 11,08%. Lorsqu'on
considère le travail des enfants, une augmentation du nombre
d'années d'éducation de la mère et du père d'une
année diminue la probabilité pour l'enfant de travailler
sensiblement dans les mêmes proportions (11,78% et 11,53%).
Ces résultats montrent que le niveau d'éducation
des parents est très déterminant dans la décision de faire
travailler l'enfant ou de le scolariser. Il est donc clair qu'en se
référant à l'hypothèse fondamentale qui constitue
le coeur de la théorie du capital humain qui stipule que
l'éducation accroît la productivité de ceux qui la
reçoivent et crée à cet effet une augmentation de leur
rémunération, les parents ayant un niveau d'éducation
élevé sont susceptibles d'avoir un emploi décent
augmentant ainsi leur revenu. Ils sont donc plus enclins à scolariser
leurs enfants plutôt que de les faire travailler.
En ce qui concerne l'alphabétisation, les
résultats montrent que l'analphabétisme des parents influence
positivement le travail des enfants et négativement leur scolarisation
étant donné que le coefficient de la variable alphabétisme
est négatif et significatif. En d'autres termes, l'analphabétisme
d'un parent augmente la probabilité pour son enfant de travailler et
réduit cette probabilité d'être scolarisé.
En considérant les caractéristiques de l'enfant,
les résultats montrent que le niveau d'éducation des enfants en
terme d'années d'éducation influence négativement leur
emploi précoce et positivement leur scolarisation. La probabilité
pour un enfant de travailler devient faible au fur et à mesure que le
niveau d'éducation augmente. Ainsi, une augmentation du nombre
d'années d'éducation d'un enfant d'une année réduit
la probabilité qu'il travaille de 11,99%. En ce qui concerne
l'alphabétisation, il ressort que plus l'enfant est
alphabétisé, moins il travaille. Ainsi, l'alphabétisation
de l'enfant réduit de 1,79% la probabilité de travailler.
En ce qui concerne les dépenses d'éducation, il
faut noter que plus elles sont élevées, moins les enfants sont
scolarisés ce qui confirme la thèse selon laquelle, les frais
d'inscription, les frais de scolarité et la cherté des livres
sont un goulot d'étranglement pour les parents. Dans ces conditions, ils
préfèrent mettre les enfants sur le marché du travail pour
éviter de supporter des dépenses.
En tout état de cause, toutes ces variables influencent
le travail des enfants ou leur scolarisation.
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