B : Objectifs des politiques
éducatives
Dans le souci de permettre à chaque citoyen d'avoir
accès à l'éducation, l'Etat de Côte d'Ivoire va
mettre des politiques sur place. Il s'agit du Plan National de
Développement du secteur Education Formation.
Dans sa «Déclaration de Politique du Secteur
Education/Formation en avril 1998, le Gouvernement rappelle les principes
de la Loi de 1995 et présente les finalités et objectifs du Plan
National de Développement de l'Education et de la Formation
(PNDEF) qui sont : (i) une approche sectorielle du
système ; (ii) l'élargissement de l'éducation de base
comprise comme l'ensemble du primaire et du 1er cycle du secondaire
(ou équivalent en formation technique et professionnelle), soit dix
années d'études ; (iii) le renforcement de
l'éducation des adultes sous toutes ses formes ; (iv) la
réduction des inégalités d'accès à
l'éducation ; et (v) le renforcement de la recherche
développement dans l'enseignement supérieur. La
particularité du PNDF est qu'il s'appuie d'abord sur la loi relative
à l'enseignement et ensuite sur les résultats de divers travaux
et études menés de 1995 à 1998 avec l'appui technique des
experts de la Banque Mondiale, de l'UNESCO et de l'UNICEF.
Il s'agira désormais de traduire en objectifs
opérationnels avec des plans d'activités annuelles et
pluriannuelles, les grandes orientations du PNDEF 1998/2010
énoncés lors de l'atelier de planification par objectif en
prélude à la table ronde sur le Plan National de
Développement du Secteur Education/Formation 1998/2010. Il faut aussi
noter qu'avec l'avènement de la deuxième république, les
politiques éducatives concernent pour l'essentiel la gratuité de
l'école, la libéralisation du port de l'uniforme etc.
Les partenaires des Nations Unies ont joué
aussi un rôle clé dans la mise en oeuvre des politiques et la
conscientisation des populations sur les enjeux de l'éducation pour
tous. Le processus d'élaboration des stratégies de
l'éducation primaire pour tous mobilise gouvernement, ONG, partenaires
éducatifs. Dans la lutte contre la sous-scolarisation des filles,
l'UNICEF joue un rôle leader. Ainsi, dans les zones d'intervention de
l'UNICEF (Bondoukou, Korhogo et Odienné), la stratégie mise en
oeuvre depuis 1993 concerne la sensibilisation à la scolarisation des
filles, les dons de fournitures scolaires et de tenues scolaires aux filles. On
peut citer aussi l'apport du Programme Alimentaire Mondiale (PAM) qui
mène des actions sur le terrain. Les évaluations de ces actions
confirment non seulement l'impact positif des cantines sur le taux de
scolarisation et de rétention, mais aussi et surtout sur
l'équilibre nutritionnel des enfants et l'information en matière
d'hygiène. Dans les régions du Nord-Est, un programme
d'alphabétisation fonctionnelle des femmes se déroule. L'impact
demeure difficile à évaluer ; cependant, d'après les
analyses effectuées à partir des enquêtes de l'INS sur le
niveau de vie des ménages, on note une baisse de plus de 10 points du
taux d'analphabétisme de la population de 15 ans et plus au niveau
national de 1993 à 1998. Mais le niveau est encore alarmant dans la zone
rurale du nord (81,8%) et encore dramatique chez les femmes rurales (90,5%).
Ces différentes politiques ont pour but essentiel d'améliorer le
niveau d'éducation de chaque citoyen compte tenu de ces effets positifs
sur la scolarisation des enfants. Partant donc de ces objectifs, il est
nécessaire d'apprécier les stratégies mises en oeuvre et
leurs résultats.
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