CHAPITRE II : APPLICATION DE LA MÉTHODE DES
MOINDRES CARRÉES ORDINAIRES POUR TESTER L'EFFICIENCE À LA
BRVM
La méthode des moindres carrées ordinaires est
une méthodologie connue pour effectuer des tests en théories
quantitatives. Il s'agit pour nous de présenter cette méthode et
de voir comment l'appliquer à notre étude pour obtenir un
modèle testable. Notre démarche consiste alors dans la section
première à partir de la présentation
générale des moindres carrées ordinaires pour aboutir
à notre modèle d'analyse. La deuxième section prendra en
compte les données exigées par la méthode et leur
l'analyse.
Section 1 : Description de la méthode
La description du modèle porte sur le choix et la
justification de la méthode en analysant les hypothèses et les
conditions de validités de cette méthode.
1.1 Choix et justification de la
Méthode
La méthode de régression linéaire semble
plus appropriée pour notre étude car nous cherchons à
établir un lien linéaire entre les variables que nous aurons
choisies notamment la variable expliquée à caractère
aléatoire et les variables explicatives mesurées sans erreurs.
Cette méthode se justifie pour la simple raison qu'elle a servi à
plusieurs chercheurs dans le cadre des tests d'efficience.
1.2 Présentation générale de la
méthode
Le modèle général est le
suivant :
yi = â1X1i +
â2X 2i + ........âk X ki
+ i i= 1,2,..., n
(1)
avec yi : La variable
dépendante ou expliquée,
X1,....,Xk : les variables
indépendants ou explicatives,
i : l'indice de la neme observation
de l'échantillon.
: est l'erreur aléatoire, capte tous les chocs
inexpliqués incluant les erreurs de mesure.
â : les bêtas sont les coefficients
de régressions théoriques du modèle que l'on devra estimer
à l'aide d'un échantillon.
1.3 Les hypothèses de la régression
linéaire simple
L'utilisation de la technique de régression
linéaire étant justifiée, elle ne pourra s'appliquer que
sous certaines conditions, dont les principales selon Evrard, Pras et Roux
[2000] sont :
(i) l'indépendance des variables explicatives les unes des
autres ;
(ii) toutes les variables doivent être métriques
; pour chaque valeur de la variable explicative X, la variable à
expliquer Y a une distribution normale ;
(iii) les moyennes de ces distributions constituent une ligne
droite ;
(iv) les distributions de Y (correspondantes aux
différents niveaux de X) ont des variances égales ;
(vi) les erreurs doivent être distribuées selon
une loi normale de moyenne 0 et de variance constante
(homoscédasticité) autrement on parlera
d'hétéroscédasticité ; les erreurs doivent
être indépendantes de toutes les variables explicatives ; les
erreurs relatives à deux observations différentes, quelles
qu'elles soient, ne doivent pas être corrélées entre elles
(sinon on parle d'auto corrélation).
1.3.1 Linéarité du
modèle
On cherche à établir s'il y a un lien
linéaire entre deux variables X et Y . Dans le
modèle (1) ramené à sa plus simple expression
suivante :Y = â0 + â1X +
å, On entend par lien linéaire entre X et
Y , la relation : E [Y |X = x] = â0 + â1x ,
c'est- à -dire que la relation entre la valeur moyenne
de Y étant donné une valeur donnée x de X
(notée E [Y |X = x]) et les diverses valeurs x de X peut
être représenté par une droite.
1.3.2 Hypothèse liée au problème
de Multicolinéarité
X est une matrice singulière c'est à dire qu'il
n'y a pas de combinaison linéaire dans X ce qui implique
(X'X)-1 Existe.
1.3.3 Les erreurs ont toutes une moyenne
nulle
(E [åi] = 0);
1.3.4 Homoscédasticité des
erreurs
(V ar [åi|X = xi] = ó
2å) i = 1,2,.....,n c'est-`a-dire que la
dispersion des erreurs autour de la droite de régression reste
constante, elle ne dépend pas de la valeur de X;
1.3.5 Hypothèse d'indépendance
Les erreurs sont indépendantes entre elles
({åi, i {1, 2, ..., n}} et forment
une suite de variables aléatoires
indépendantes); toutes les covariances entre åi sont
nulles
cov [åi, åj|X ]= 0 i j
1.3.6 Les erreurs sont
distribuées normalement
Les erreurs sont distribuées normalement avec une
moyenne nulle et une covariance constante ( åi est de loi N (0,
ó 2å)). L'avantage de cette
hypothèse est la facilité d'obtenir les résultats
statistiques tels que le T-test et le F-test. Toute fois, elle est parfois
inadéquate pour expliquer certaines données économiques ou
financières. La distribution de ces dernières est assez souvent
asymétrique et/ou avec des queues épaisses.
1.4 Présentation de notre Modèle
d'analyse
La Présentation de notre Modèle
d'analyse passe par l'identification de la forme
générale du modèle et les hypothèses
théoriques de sa validité.
Notre question de recherche consiste à savoir si
les prix sur le marché de la BRVM sont prévisibles à
partir des informations publiques disponibles ?
En réponse à la question de recherche, nous
posons l'hypothèse que : le cours des actions à la BRVM
dépendent des facteurs internes des entreprises émettrices, des
facteurs du marché et des facteurs de l'environnement macro
économique de la zone.
Figure No 7 : Schéma du
modèle d'analyse
Variables indépendantes
Variable dépendante
variables liées aux données internes
variables du marché
Cours des actions
( Indice
BRVMcomp)
variables liées à l'environnement
externe
La forme mathématique de l'équation
théorique se présente comme suit :
Ci = f ( Ii, Mi,
Ei )
(2)
La transformation de l'équation (2) en forme
linéaire pour nos tests permet d'établir si le niveau
courant du prix des actions Ci t
dépend de ses niveaux antérieurs [Ci
t-1 ], des indicateurs internes à
l'entreprise ou au secteur [ I i ] , des indicateurs du
marchés [ Mi ] et des indicateurs de l'environnement
macroéconomique [ E i ]. Il en résulte
l'expression suivante :
Ci t = â0 +
â1Ci t-1+ 1 x1,
t-1+ 2 x2, t-1+ 3
x3, t-1 + 4 x4, t-1 +
5 x5, t-1+ 6 x6,
t-1 +
7 x7,
t-1+ t
(3)
Ci t est le niveau courant du prix des
actions.
Ci t-1 est le cours initial et est la
constance du modèle. Elle constitue le cours en début
d'introduction du titre en bourse.
x1,....... x7, sont les variations
des variables explicatives.
â0, â1 et
1,.......... 7, sont les coefficient de
régressions théoriques à estimer.
Pour toute régression selon l'équation (3)
appliquée au marché de la BRVM on ne saurait rejeter
l'hypothèse d'efficience par rapport à l'information
concernée si seule la constance estimative
(â0) est statistiquement différent de
zéro. Pour constater au moins les apparences d'une efficiente semi forte
du point de vue de Fama [1970], il faudrait d'abord obtenir des bêtas
(âi) et gammas (i) estimatifs
significatifs.
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