Chapitre IV : DETERMINANTS DE L'UTILISATION DES SERVICES
DE SANTE PAR LES MENAGES DE LA ZONE DE SANTE DE KADUTU
Dans ce chapitre, il sera question
d'identifier les facteurs qui ont une influence sur l'utilisation des services
de santé à partir d'un modèle logistique qui sera
estimé sur base des informations collectées auprès des
ménages. Parmi les 400 ménages enquêtés, 286
ménages ont déclaré avoir eu au moins un malade durant les
30 jours précédent le passage de l'enquêteur dans leur
ménage. Les données qui ont été analysées
dans cette étude sont basées sur les informations fournies par
ces 286 ménages sur leur comportement dans le cadre de la recherche des
soins de santé.
4.1. Base Théorique du modèle : MODELES
LOGISTIQUES
Les modèles qualitatifs
simples tels que les modèles logit-probit permettent d'exprimer la
relation entre une variable qualitative à deux modalités (Y) et
des variables explicatives (Xi) qui peuvent être qualitatives
et quantitatives. Une variable qualitative est une variable non mesurable
numériquement (ou codée) qui a un nombre limité de
modalités.
Les éléments de base de
ces modèles sont :
- Un événement Y
(Y=1 ou 0)
- Une (ou plusieurs) variable
indépendante Xi
- P(Y=1/Xi),
décrit la probabilité de Y=1 pour une valeur Xi
donnée
L'on peut poser par exemple :
- Yi = 1 si
l'individu recours aux soins et Yi = 0 sinon (variable
dichotomique)
- Yi = 0 si le poids
de naissance est 2kg ; Yi = 1 si poids de naissance est
inférieur à 2 kg et Yi = 2 si poids de naissance est
supérieur à 2 kg (variable codée à 3
modalités, dans ce cas, on parle de variable polytomique)
Ainsi, Y = 0 ou 1 peut
traduire :
- la prévalence d'une
caractéristique (maladie, etc.)
- l'apparition d'un
événement (maladie, etc.)
- un choix (aller ou non chez le
médecin ou à un centre de santé)
Les modèles Logit-Probit
permettent ainsi d'expliquer (et de calculer) la probabilité d'aller se
faire soigner quand les valeurs des caractéristiques individuelles X
sont connues.
La probabilité que
Yi = 1 (aller se faire soigner) connaissant les
caractéristiques individuelles X1i, ..., Xki,
s'écrit :
E (Yi = X1i, ...,
Xki) = P( Yi = 1 = X1i, ..., Xki)
= f (X1i, ..., Xki)
où E (Yi = X1i,
..., Xki) est la moyenne de Y conditionnellement aux valeurs prises
par les variables explicatives.
La variable explicative X peut
être quantitative (poids, âge, revenu, dose d'un produit,
degré d'exposition à un facteur de risque, etc.).
La probabilité que
Yi = 1 (aller se faire soigner) connaissant la valeur de la variable
explicative Xi s'écrit :
P (Yi = 1 =
Xi) = = = f (Xi)
et peut s'interpréter comme le
pourcentage de se faire soigner lorsque la variable X prend une valeur
précise.
Dans les modèles Logit, les
coefficients ne sont pas directement interprétables : seuls le
signe du coefficient de X permet de savoir si la probabilité
expliquée est fonction croissante ou décroissante de la variable
X.
Par définition, dans le
modèle Logit, Pi = P(Y = 1 = Xi) = = est la probabilité qu'a l'individu i de connaître
l'événement Yi = 1 étant donnée la
valeur de la variable explicative X, et 1 - Pi = P (Yi =
0 = Xi) = 1 - = est la probabilité qu'a l'individu i de connaître
l'événement Yi = 0 étant donnée la
valeur de la variable explicative X.
Lorsqu'on pose Zi = +
Xi, la probabilité P (Yi = 1 = Xi) =
peut être écrite comme suit : P(Yi = 1 =
Xi) = .
Cette équation peut se
réécrire comme : eZ =. En prenant le logarithme, il vient : Zi = log = + Xi qui fait apparaître le modèle
logistique comme un modèle linéaire.
Cas d'une variable
explicative nominale à plus de 2 modalités
Si X est une variable qualitative
à plusieurs modalités, il ne faut pas coder X de la façon
suivante, comme dans cet exemple :
0 : ex-fumeur
X = 1 : fumeur actuel
2 : non fumeur
car ces valeurs numériques
n'ont pas de sens »quantitatif» et induisent des relations entre les
coefficients qu'on ne peut pas toujours expliquer ou justifier. Il faut
créer autant de variables binaires qu'il y a de modalités pour
X.
Dans un exemple sur le tabagisme,
3 variables dichotomiques peuvent décrire X, le statut tabagique :
X1i = 1 si i est ancien fumeur, X1i =
0 sinon
X2i = 1 si i est fumeur, X2i = 0
sinon
X3i = 1 si i n'a jamais fumé,
X3i = 0 sinon
Deux de ces trois variables sont
introduites dans le modèle, la troisième servant de
référence. Par exemple, on peut ainsi estimer la
probabilité d'être malade en fonction du statut tabagique :
P(Yi = 1 =
X1i ; X2i ) = =
la référence
étant un individu qui n'a jamais été fumeur : b3 = 0.
L'impact d'être un ancien fumeur est b1, celui d'être fumeur b2.
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