2.1.4. Conséquences du délabrement du
système sanitaire
Le délabrement du
système sanitaire congolais est l'une des conséquences de la
crise multiforme que traverse la RDC et de façon directe, du sous
financement du secteur de la santé qui en résulte.
Ce délabrement se traduit
par deux faits majeurs et regrettables : l'incapacité des
formations sanitaires à assurer les soins de santé, et
l'état de morbidité et de santé lamentable de la
population.
- Incapacité des formations
sanitaires à assurer les soins de santé : La capacité
des formations sanitaires de la RDC de répondre à la demande des
soins de santé est fortement mise à l'épreuve. Les FOSA
qui fonctionnent encore sont essentiellement financée par la population,
plus exactement par les malades et dans une moindre mesure par les bailleurs
des fonds. Faute des moyens suffisants, ces FOSA n'ont pas l'équipement
nécessaire et adapté ; elle ne peuvent s'approvisionner en
médicaments par manque des devises ; elles utilisent un personnel
démotivé.
La fuite des médecins
qualifiés vers l'extérieur du pays en quête des conditions
de travail et de vie meilleures illustre cette démotivation. Même
si des statistiques manquent actuellement pour l'attester, on sait par exemple
que des centaines des médecins congolais prestent dans les formations
sanitaires de l'Afrique du Sud. Beaucoup de médecins qualifiés
qui oeuvrent au pays ont crées leurs formations sanitaires
privées, personnelles vers lesquelles ils détournent les malades
qui viennent en consultation dans les Formations sanitaires publiques ou de
référence, privant celles - ci d'un nombre important de malades
et donc de moyens de fonctionnement.
Le corollaire en est que les
malades trouvent difficilement les spécialistes qu'ils viennent
consulter dans ces FOSA de plus en plus désertées, il leur est
demandé de suivre ces spécialistes dans leurs FOSA privées
où les coûts des soins sont assez prohibitifs. Il semble qu'une
bonne répartition des recettes réalisées de ces FOSA
permettrait de juguler ce fléau.
La fermeture de plusieurs FOSA, et
par conséquent la paralysie des activités de certaines zones de
santé est un autre indice de cette crise du secteur de la santé
en RDC. Disons enfin que l'état de malpropreté dans lequel se
trouvent les FOSA publiques ou de référence est tel que les
malades qui y sont hospitalisés finissent presque toujours par attraper
d'autres maladies dues à cette malpropreté. C'est notamment le
cas du paludisme et de certaines infections. Il semble que cette
malpropreté doit être placée sur le compte de la
démotivation du personnel et de manque de moyens financiers et
matériels conséquents pour assurer l'entretien des
bâtiments et de l'environnement immédiat. (11)
- Les conséquences sur
l'état de santé de la population : Il résulte de la
situation décrite ci - haut que la population accède
difficilement aux soins de santé appropriés, ce qui influe sur
son état de santé.
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