Le passage de l'économie agricole à l'économie de pêche:les changements sociaux à Ndayane( Télécharger le fichier original )par Mamadou Ndoye Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Maitrise de Sociologie 1998 |
CHAPITRE I : HISTOIRE DU PEUPLEMENT
Les deux confréries qui occupent le champ de la vie religieuse sont en même temps source de conflits et de troubles. En effet depuis le décès de l'Imam Ratib MB. D le consensus est rompu en ce qui concerne celui qui doit présider aux destinées de la mosquée. L'imam qui lui a succédé est considéré par la branche Tijaan comme un ignorant. Ces derniers veulent donner comme preuve sa défection lors de l'inauguration de la grande Mosquée par El Hadji Abdoul Aziz SY , khalife général des Tijaan. Ce jour - là, c'est M. B actuel imam et Tijaan de surcroît qui avait dirigé la prière et il a reçu après la bénédiction du Khalife. La jeunesse de cet Imam articulé aux multiples conciliabules ont imposé l'imam Xadr après l'inauguration comme Imam principal. De cette situation découle une inimitié et des critiques contre le vieux A. G. Imam Xadr de la mosquée. Cette instabilité continue jusqu'au décès de A. G. Ainsi M. D. qui avait dirigé la prière inaugurale et considéré comme un érudit émérite prend la relève. A leur tour, les Xadr font la fronde et pensent que plusieurs Imams doivent être nommés en même temps. La situation a atteint son paroxysme lorsque les Xadr ont sommé au neveu de l'imam défunt Tijaan de surcroît de faire le forcing en s'imposant comme son héritier. Ce dernier s'exécute lors d'une prière de Vendredi où l'on a assisté à l'apparition de deux Imams sur l'estrade. C'est le sous-préfet de Nguekhokh qui a réglé le problème : c'était en 1996 . Depuis lors certains barons de la Xadrya se sont considérés comme vaincus et ont renoncé à la prière du Vendredi. La situation anomique de la vie religieuse se manifeste ouvertement dans la vie sociale entière. Ainsi la grande mobilisation qui avait permis de construire la mosquée, l'école primaire s'est maintenant étouffée du fait des dissensions internes. Cette situation ne fait que s'exacerber avec les luttes politiques découlant des tendances du parti socialistes. Cette évolution caractéristique au niveau des comportements permet d'aborder dans le second chapitre l'organisation sociale et la culture authentique des Lebu de Ndayane. CHAPITRE II : ORGANISATION SOCIALE ET CULTURELLE «L'étude du mode de résidence permet de voir les caractères essentiels de la vie sociale dans ses formes traditionnelles comme dans les changements l'affectant en zone rurale». 1 Ce constat de Abdoulaye Bara DIOP à propos de la société Wolof se vérifie aussi chez les Lebu de Ndayane. Dans la pure tradition de cette société le carré constituait l'organe administratif. Il symbolisait l'identité même du foyer social aussi bien de par sa situation que par les liens qui se tissaient à l'intérieur. Son principal administrateur fut le Borom Kër inspirateur de son organisation investi par une tradition très forte.
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