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L'evaluation de la compétence orale en classe de FLE Cas de 3ème année primaire


par Abbes Karrab
Université de Sétif 2 - Master Didactique de FLE et du FOS 0000
  

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Chapitre 2

l'évaluation de l'oral

Chapitre 2 l'évaluation de l'oral

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Chapitre 2 l'évaluation de l'oral

Chapitre 2 l'évaluation de l'oral

Chapitre 2 l'évaluation de l'oral

1-Qu'est ce qu'évaluer ? Évaluer signifie:

Recueillir un ensemble d'informations suffisamment pertinentes, valides et fiables

examiner le degré d'adéquation entre cet ensemble d'informations et un ensemble de critères adéquats aux objectifs fixés au départ ou ajustés en cours de route.

en vue de prendre une décision (De Ketele, 1989)

Donc Évaluer c'est:

-Identifier l'erreur. -Décrire l'erreur.

-Formuler des hypothèses sur les sources de l'erreur.

-Mettre en place un dispositif de remédiation .

1-1-Qu'est-ce qu'un critère ?

Un critère est une qualité, un regard que l'on porte (détermine les caractéristiques de la production attendue).

Les critères sont fixés d'un commun accord avec les partenaires. Ils peuvent être ajustés en cours de route.

Les critères sont précisés par des indicateurs(permettent d'estimer le degré de maîtrise du critère).

1-2-Comment choisir des critères d'évaluation?

Les critères doivent être peu nombreux.

Les critères doivent être indépendants.

Les critères doivent être formulés de façon homogène.

1-3- Évaluations : formes, moments et acteurs

L'évaluation est au centre de problématiques diverses en didactique qui n'en font pas moins qu'elle est inévitable dans tout apprentissage. Elle peut se traduire, se concevoir et être accueillie de façons diverses. Néanmoins, elle apparaît comme une démarche qui se veut rigoureuse et formatrice. Nous allons nous intéresser plus précisément aux fonctions et aux acteurs de cette démarche.

L'association des mots évaluation et adaptation est loin d'être fortuite. Force est de constater que cet acte de mesure doit s'adapter à la fois à ses protagonistes, en particulier l'apprenant, mais aussi au moment auquel il intervient. Ainsi, on relève différentes actions, formes et fonctions pour un même acte. Voilà les diverses possibilités rassemblées par Yvan Abernot:24

24 - ABERNOT Yvan, 1996, Les Méthodes d'évaluation scolaire, Dunod

36

Evaluateurs : enseignants, inspecteurs, parents, élèves, correcteurs... Actions : évaluer, juger, apprécier, estimer, noter ...

Formes : écrit, oral, en groupe, temps limité, en classe...

Fonctions : sélection, formation, stimulation, sanction, adaptation... Evalués : élèves, enseignants, méthodes, systèmes, classes...

Généralement, deux formes d'évaluations sont mises en avant. Nous trouvons tout d'abord l'évaluation formative. A travers cette forme d'évaluation, on cherche à prendre conscience du parcours effectué par l'apprenant dans son apprentissage.

Cette appréciation de ses difficultés et de ses facilités s'inscrit dans une démarche diagnostique qui ne se traduit pas systématiquement en notes mais plutôt en appréciation et commentaires informatifs pour l'élève et le maître, constituant ainsi un moyen de faire avancer l'apprenant de part l'action corrective qui s'en suit.

Ce type d'évaluation intervient dans le processus d'apprentissage et d'enseignement et permet de ce fait des diagnostics individualisés qui favorisent une pédagogie différenciée.

Voilà comment L. ALLAL l'analyse (G. DE LANDSHEERE):

« Pendant la totalité d'une période consacrée à une unité de formation, les procédures d'évaluation formative sont intégrées aux activités d'enseignement et d'apprentissage. Par l'observation des élèves en cours d'apprentissage, on cherche à identifier les difficultés dès qu'elles apparaissent, à diagnostiquer les facteurs qui sont à l'origine des difficultés de chaque élève et à formuler, en conséquence, des adaptations individualisées des activités pédagogiques. Dans cette optique, toutes les interactions de l'élève- avec le maître, avec d'autres élèves, avec un matériel pédagogique- constituent des occasions d'évaluation (ou d'auto- évaluation) qui permettent des adaptations de l'enseignement et de l'apprentissage. La régulation de ces activités est donc de nature interactive. Le but est d'offrir une « guidance » individualisée en cours d'apprentissage plutôt qu'une remédiation a posteriori. »25

Cette démarche est propre à l'enseignant et constitue une aide pédagogique immédiate. Même si elle entraîne une prise de décision, celle-ci n'est pas du même ordre, nous le verrons, que dans l'évaluation sommative et n'est pas irréversible. Bien sûr, elle peut être associée à d'autres formes d'évaluation et adopter plusieurs fonctions. Son intérêt est donc multiple.

« elle est renforçatrice en valorisant la réponse de l'élève et en augmentant la probabilité d'obtenir une réponse juste ultérieure ; elle est corrective, car le fait de comprendre ses erreurs permet de les modifier plus facilement. C'est donc une gestion positive des erreurs ; elle est régulatrice puisqu'elle permet d'ajuster en permanence les objectifs poursuivis et les stratégies mises en place pour les atteindre. »26

25 - L. ALLAL, J.CARDINET, P.PERRENOUD, L'évaluation formative dans un enseignement différencié, Berne, Lang, 1979, pp. 142-143.

26 - LANDSHEERE, Gilbert de. 1971, 6e éd. revue et augmentée 1992, Evaluation continue et examens : précis de docimologie, Bruxelles, Labor.

37

Elle est donc aussi profitable à l'enseignant qu'à l'apprenant. Ensuite, nous pouvons définir la deuxième forme comme étant sommative. Celle-ci s'insère dans une politique éducative et est souvent rendue publique.

Elle prend place après les activités d'apprentissage en interrogeant sur ce qui a été enseigné. Elle entraîne systématiquement une prise de décision et c'est la plus fréquente dans l'enseignement classique. Elle apparaît comme globalisante. La définition la plus complète qu'on puisse en trouver est celle de (Bloom)27 reprise par (Denise Lussier)28:

« Plus précisément, il s'agit d'une démarche dont les données obtenues à la fin d'un programme d'études ou d'une partie terminale de programme servent à exprimer le degré de maîtrise par l'élève des objectifs du programme et à prendre les décisions relatives à l'obtention de crédits, au passage dans la classe supérieure, à la sanction des acquis et à la reconnaissance des acquis expérientiels »

(Stake29) compare ainsi ces deux formes : « Quand le cuisinier goûte la soupe, c'est du formatif ; quand les convives mangent la soupe, c'est du sommatif »

Ces deux formes d'évaluation vont s'adapter aux moments auxquels elles interviennent et donner lieu à différentes fonctions. (A. Bonboir )30 en distingue ainsi trois :

descriptive : « vous en êtes là »

diagnostique : « parce que vous avez telle lacune » pronostique : « vous pourrez suivre dans telle orientation »

D'autres formes sont également sollicitées et sont présentées dans le cadre européen commun de référence pour les langues . En voici une liste récapitulative :

- Évaluation du savoir! Évaluation de la capacité

- Évaluation normative! Évaluation critériée

- Maîtrise Continuum ou suivi

- Évaluation continue ! Évaluation ponctuelle

- Évaluation formative ! Évaluation sommative

- Évaluation directe ! Évaluation indirecte

- Évaluation de la performance ! Évaluation des connaissances

- Évaluation subjective! Évaluation objective

- Évaluation sur une échelle! Évaluation sur une liste de contrôle

- Jugement fondé sur l'impression! Jugement guidé

27 - BLOOM B.S, HASTINGS J.T, MADAUS G.F, 1981, Evaluation to improve learning, New-York, McGrawHill.

28 - LUSSIER Denise, 1992, Evaluer les apprentissages dans une approche communicative, Paris, Hachette FLE,F Formation.

29 - STAKE R.E, 1967, The Countenance of Educational Evaluation, Teacher College record, Vol.68

30 - BONBOIR A., 1972, La Docimologie, Paris, PUF,

38

- Évaluation holistique ou globale/ Évaluation analytique - Évaluation par série / Évaluation par catégorie

- Évaluation mutuelle / Auto-évaluation.

Il est intéressant de définir certaines de ces notions :

1-3-1-l'évaluation normative : celle qui classe les élèves par rapport à une norme. Elle est rarement employée dans les classes.

1-3-2-l'évaluation critériée: celle dont les objectifs sont précisés et définis rigoureusement a priori.

1-3-3-l'évaluation diagnostique : se déroulant avant l'apprentissage.

1-3-4-l'évaluation formatrice: considérée comme une étape d'apprentissage (exemple : l'autoévaluation ou la co-évaluation)

1-3-5-les évaluations interne et externe: respectivement prise en charge ou non par l'enseignant.

Toutes ces formes ne sont pas exclusives et interviennent à des instants précis de l'apprentissage . Il s'agit de trouver un équilibre selon les besoins de l'apprenant et de l'enseignant. De manière globale, il faut retenir trois temps et trois fonctions (dont les dénominations changent selon les auteurs).

1-4- Les Fonctions de l'évaluation selon le moment de l'apprentissage

Diagnostique... ou descriptive, pronostique, prospective : Avant

Formative....ou diagnostique, formatrice : Pendant

Sommative voire normative : Après

Voyons maintenant ce que l'enseignant et l'apprenant ont à faire durant ces étapes.

Il faut savoir que les trois grandes tendances de l'évaluation sont :

la centration sur l'évaluateur, la centration sur la relation éducative et celle sur l'apprenant. Néanmoins, ces trois tendances doivent se compléter afin que l'évaluation prenne tout son sens. Par celle-ci, l'enseignant doit guider l'apprenant et également vérifier l'efficacité de ses méthodes didactiques, de sa pédagogie afin de les remettre en question si nécessaire. L'évaluation permet à l'apprenant de prendre conscience de ses progrès, facilités et difficultés. Elle le fait progresser tout en cherchant à développer son autonomie. L'enseignant a bien sûr la tâche de concevoir l'exercice (dans les cas internes), tandis que son élève le réalisera.

Essayons de décrire, en nous inspirant des considérations de Ch. Hadji, le rôle de l'enseignant- formateur en tant qu'évaluateur. Il est celui qui doit « livrer un message qui ait du sens pour ceux qui le reçoivent » (HADJI )31.

31 - HADJI, Charles. 1989,6° édition 2000.L 'évaluation, règles du jeu. Paris : ESF éditeur

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De façon générale, on lui distingue trois grandes fonctions : expert, juge et philosophe. En tant qu'expert, il jauge la réalité. Il apprécie ensuite celle-ci selon des normes et valeurs prédéfinies et se fait juge. Enfin, il interprète ce qui se passe pour rendre intelligible la réalité et mieux la comprendre .

Cet enseignant se définit comme un pédagogue, ou plus précisément, il se situe entre «l'expert qui sait comment on apprend, et le pédagogue- praticien, qui imagine comment on pourrait faire apprendre » (HADJI) Hadji utilise de nombreuses métaphores pour expliquer son rôle. Il le présente comme un navigateur faisant le point « pour permettre au pilote d'amener l'avion à la destination souhaitée », en déterminant des objectifs, en construisant des systèmes d'évaluation et d'interprétation, en utilisant les outils adéquats sans toutefois sombrer dans l'objectivisme, l'autoritarisme, le technicisme ou l'ivresse interprétative. Et pour conclure son propos, il annonce : « Aussi l'évaluateur est-il finalement un médiateur dont le travail s'apparente à la fois à celui du funambule et à celui du tisserand :

du funambule, car il lui faut se mouvoir dans l'espace ouvert entre un « être » toujours en mouvement et un « devoir-être », toujours difficile à cerner ;

du tisserand, car l'essence de sa tâche est de mettre en rapport, de créer des liens, et cela d'un triple point de vue :

- en tant qu'il prononce un jugement utile à l'action, il participe au processus qui articule deux états de choses successifs (dynamique du changement) ;

- en tant qu'il prononce un jugement et produit une représentation normée, il opère la jonction entre la prescription et l'observation, et entrecroise l'essence et l'existence ;

- en tant qu'il se prononce, il prend les choses dans la toile des mots. » (HADJI )

Il faut aussi remarquer que l'évaluateur s'implique davantage, par sa présence physique et ses interventions, dans les évaluations orales. Il se doit de respecter certains codes de comportement face à un candidat plus ou moins déstabilisé ou susceptible de l'être. C'est ce que Veltcheff et Hilton ont décrit dans les « Dix règles d'or du comportement de l'évaluateur»

32.

C'est donc selon le moment, selon les besoins des « acteurs », selon le contexte et selon la fonction qu'on veut lui donner que l'évaluation va être conçue. Il faudra respecter une certaine harmonie entre ces contraintes pour satisfaire toutes les personnes concernées (apprenant, enseignant, direction de l'enseignant et parents) . « En résumé la fonction à privilégier dépend de l'intention dominante de l'évaluateur », tout en considérant cette intention comme dépendante du jeu dans lequel s'inscrit l'évaluation (jeu pédagogique, jeu institutionnel, ou social) . De ce point de vue, l'évaluation sert à guider l'apprenant (jeu pédagogique), à réguler la vie scolaire et permettre une communication sociale entre les partenaires de cette vie (jeu institutionnel). Mais, elle

«nourrit» l'espace scolaire en tant que lieu d'une stratégie sociale, rencontre de deux logiques: «une logique, structurelle, de production de compétences pour satisfaire aux

32 - La compétence d'expression orale présente selon Veltcheff et Hilton (2003 :124).

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nécessités du développement économique ; et une logique, sociétale, d'utilisation du champ par des acteurs sociaux désireux de sauvegarder ou de faire fructifier leur valeur sociale »33

L'évaluateur, qu'il soit enseignant ou non, a donc la lourde tâche de considérer tous ces éléments pour construire une évaluation efficace. Les objets et les objectifs de l'évaluation sont donc déterminants et de ce fait à déterminer scrupuleusement, et le principe de congruence s'impose légitimement entre ces différents éléments.

2- L'évaluation dans l'enseignement du FLE au primaire :

L'enseignement et l'apprenant jouent un grand rôle dans l'enseignement / Apprentissage, pour une seule objective de la maitrise une langue étrangère. A ce propos « L'évaluation est aujourd'hui un enjeu de pédagogie et d'éducation. Chaque geste d'évaluation requiert l'habileté de l'enseignant pour élaborer les moyens fiables et justes ce qui sous-entend que l'enseignant ait une exacte conscience du pouvoir qu'il acquiert en évaluant à ce titre, l'évaluation des apprentissages des élèves est une affaire collaboration entre l'élève et l'enseignant. »34

Celle de la méthode ou la démarche de l'évaluation qui a le droit de vérifier l'acquisition, car le mot évaluer , c'est apprécier le dégrée d'adéquation entre un ensemble d'information pertinent, valides et fiables et un ensemble de critères pour prendre une décision.

L'objectif de l'évaluation d'une manière générale se résume en une phrase : pour suivre l'élève et pour améliorer son niveau au fur et à mesure.

2-1-Les types d'évaluation : L'évaluation prend trois35 positions dans le processus d'enseignement/apprentissage du FLE:

2-1-L'évaluation diagnostique : Avant au début de l'apprentissage. « Peut servir à deux fonctions majeurs : elle peut être utilisée pour déterminer le point de départ pour un enseignement donné, d'autre part [...] pour expliquer les déficiences manifestées par un étudiant.. » 36

Elle renseigne l'enseignant sur l'acquis ou les représentations initiales des élèves .elle sert à adapter le contenu de son enseignement .il est utile de repérer des critères (connaissances, capacité)

2-2-L'évaluation formative : Pendant l'apprentissage « L'évaluation formative souhaitable est retour d'information multidirectionnel s'adresse à l'élève, au lieur de porter sur l'élève »37.

Utile à l'élève pour comprendre ses difficultés et adapter son effort, utile aux enseignants pour ajuster son enseignement il est très important de repérer cette évaluation en termes de

33 - VELTCHEFF Caroline, HILTON Stanley, 2003, L'évaluation en FLE, Paris, Hachette FLE, F Formation

34 - commission nationale des programmes , op .cit , p . 76 .

35 - http://www.unige .ch/ faps / lif/livre/alpha/blair-1999-a.html, 13 avril 2012 , 11 :15 14

36 - M.A.Nadeau , L'évaluation de l'apprentissage au milieu scolaire , revue des sciences de l'éducation , vol ,u , n2 . 1978, p .214 .

37 - évaluer sans juger, revue français de pédagogie. N 88. 1989, p .49 .

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capacités et de veiller à séparer les capacités les une des autres. Cette évaluation est entièrement intégrée à l'apprentissage, elle intervient avant, pendant le cursus de formation.

Centré sur l'élève, elle mesure ses résultats en fonction d'objectifs opérationnels. Elle est une aide à l'enseignement / apprentissage, en permettant à l'enseignant de réguler le premier et à l'élève de gérer le second.

2-3 Evaluation sommative : Après l'apprentissage qui s'appelle évaluation bilan c'est connaître le résultat du travail fourni et de prendre en compte la capacité à interpréter des résultats du travail Fourni « en générale, l'évaluation des apprentissage implique des décisions d'ordre pédagogique (évaluation formative) et d'ordre administratif (évaluation sommative) . Les décisions pédagogiques sont surtout orientées vers des fonctions de diagnostique, d'accompagnement, de régulation, d'information ou de regroupement par habiletés. »38

Cette évaluation indispensable au professeur, aux élèves et à la famille pour connaître le résultat du travail fourni. Cette évaluation doit être notée selon une échelle absolue ; il est utile soient organisés de temps à autre des devoirs communs pour caler l'évaluation des enseignants d'un même niveau, il n'est pas souhaitable de proposer une aide à l'élève. Dans le cycle primaire et notamment de la 5ème AP l'élève doit maitriser certains compétences communicatives « l'élève sera capable de produire, à partir d'un support oral ou visuel (texte, image), un énoncé oral ou écrit en mettant en oeuvre les actes de parole exigés par la situation de communication.»39

C'est-à-dire l'élève doit s'exprimer et de prendre la parole d'une manière autonome, par exemple, formuler des questions, de répondre à la question, donner un avis ...etc .

2-4- Panorama de l'évaluation : En tant que l'évaluation, c'est constater un état de fait, qualité d'un travail, la performance d'un élève. Elle participe à plusieurs côtés :

2-4-1- L'évaluation et l'enseignant : « l'évaluation fait partie intégrante du métier d'enseignant, on ne peut, en effet, imaginer de projet d'enseignement sans projet d'apprentissage et un projet d'apprentissage sans, lui-même, un projet d'évaluation.»40

L'enseignant définit ses objectifs de son cours, ce qu'il s'agit des compétences et des critères d'évaluation. Il est attentif aux effets produits

en observant le comportement des élèves. L'enseignant dans cet effet évalué les acquisitions par les exercices habituels d'application. Le faite de préparer un contrôle ou une régulation ce sont des moments forts de l'enseignement /Apprentissage c'est la même chose que sa correction comme un moment que relance l'apprentissage.

2-4-2 L'évaluation et l'élève : « L'évaluation à une fonction de communication, elle doit informer tous les acteurs : les enseignants, les parents, l'administration et tout aussi

38 - AMIGUES Réne , ZERDATO ,les pratiques scolaires d'apprentissages et d'évaluation , dunod ,paris ,1996,p385 .

39 - commission nationale des programmes , op , cit , p .161 .

40 - Guide méthodologique en évaluation pédagogique , novembre 2009 , p . 32 .

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nécessairement les élèves, l'élève doit être renseigné utilement, de telle sorte qu'il puisse se situer nom par rapport à ces camarades »41

Dans ce cas là, l'élève doit connaître qu'il sera évalué à une date fixée, cela fait partie des rituels appris à l'école, autrement dit, l'élève se motivée beaucoup plus à la note qu'il y aura et n'est pas au but réel de l'évaluation.

2-4-3 l'évaluation et l'institution : « La préoccupation de l'institution scolaire est d'évaluer le rendement de l'école : dans le langage de l'économie. Le rendement c'est le rapport, qu'on souhaiterait positif, entre le cout des moyens engagés, et la qualité des résultat obtenus mesurés »

A ce point là, l'évaluation est comme certificat, c'est une indicateur pour prendre les mesures appropriées à des situations constatées, elle participe d'une manière à autre à l'amélioration des programmes pédagogique.

2-4-4 l'évaluation et les parents : «dans les représentations des parents, l'évaluation à une forme matérielle : c'est le cahier de classe qu'on leur fait signer et les bulletins scolaires qui leur sont adressés principalement le dernier qui porte la sanction de fin d'année »

A ce propos, les parents de ses parts doivent connaître le résultat de ses enfants et comment les évaluer à travers les instruments actuels est parfaitement insuffisante. Plusieurs recherches montrent que le système d'évaluation par notation laisse à désirer et ne représente pas réellement le niveau de l'élève en matière d'acquisition des apprentissages. Pourtant, on observe une persistance dans l'institution scolaire à vouloir attribuer une note à toute production scolaire.

2-5- Critères d'évaluation : On distingue critères de réussite et critères de réalisation :

2-5-1 les critères de réussite : sont des caractéristique du produit attendu retenues pour l'estimer et apprécier en fonction d'un référent préétabli (Cohérence, efficacité, pertinence ...)

2-5-2 les critères de réalisation ou opérations: Impliquées par la réalisation de la tâche découlent d'une analyse de la tâche .ils servent aux apprenants pour se guider dans la réalisation et améliorer leur action, autrement dit, pour la réguler et aux enseignants pour repérer où se situent les erreurs des élèves et produire un feed back en cours d'apprentissage.

Cette tâche qui aboutie d'une manière ou d'autre à l'échec scolaire ou la réussite scolaire. Aujourd'hui et après une réforme scolaire considérable, le français langue étrangère réserve sa place dans le processus de l'enseignement/apprentissage, l'apprenant souffre de cette langue, il rencontre des difficultés, donc il sera besoin d'une aide.

L'acte d'enseigner n'est pas seulement une succession de méthode pédagogique, mais dépend également de la capacité de l'enseignant à construire une relation de confiance avec ses apprenants en tenant compte de leur univers émotionnel.

41 - Guide méthodologique en évaluation pédagogique , novembre 2009, p .33 . 2 - ibid, p. 34 .

43

3-L'évaluation de l'oral

Malgré le fait que les recherches sur l'évaluation de l'oral soient peu nombreuses, un même constat revient fréquemment de la part des chercheurs42: pour pouvoir évaluer efficacement l'oral, il faut d'abord qu'il y ait eu un enseignement explicite de l'oral. L'oral objet d'enseignement doit donc avoir été privilégié. Selon Lafontaine (2007), pour évaluer l'oral, il faut enseigner l'oral selon une démarche didactique claire et il faut évaluer ce qui a été enseigné et seulement cela. De plus, si des évaluations formatives sont effectuées tout au long du processus d'apprentissage, l'évaluation de l'oral prend tout son sens lors de l'évaluation finale puisque les élèves savent sur quoi ils sont évalués. Dans la séquence d'enseignement de l'oral de Lafontaine (2007), après qu'il y a eu une production initiale, ce sont les élèves qui déterminent les objectifs d'apprentissage pendant l'étape appelée état des connaissances des élèves. Les éléments qui sont évalués sont donc connus des élèves et ils savent très tôt, dès le début d'une séquence d'enseignement, sur quoi portera l'évaluation. Cela permet d'évaluer les élèves de façon équitable puisqu'ils savent sur quoi ils seront évalués et ils ont des points de repère pour se préparer (BersetFougerand, 1991 ; Dumais, 2011).

Les recherches43 nous apprennent également que les rétroactions sont primordiales en évaluation de l'oral et qu'elles doivent être bien utilisées pour être efficaces. Les rétroactions favorisent la communication et comme le prétend Bélair (1999), lors d'évaluations, il est nécessaire de favoriser la communication, la coopération, la collaboration et l'autoévaluation.

Il est aussi important que les élèves soient en mesure de réfléchir à leur façon de communiquer et à celle des autres afin de pouvoir émettre des rétroactions pertinentes et cohérentes. De plus, les capacités métadiscursives des élèves doivent être mises en avant puisqu'elles jouent un rôle important en favorisant les apprentissages .44

3-1-Les moyens et outils d'évaluation de l'oral

Dumais (2010), Lafontaine & Le Cunff (2006), Lafontaine & Messier (2009) ainsi que Sénéchal & Chartrand (2011) ont démontré que les moyens et les outils d'évaluation de l'oral sont très peu diversifiés en classe de français. Pourtant, il existe plusieurs outils d'évaluation, dont la grille d'observation qui est un « instrument de mesure qui permet de constater les particularités d'une action, d'un produit ou d'un processus en fournissant une liste d'éléments observables ainsi qu'une façon d'enregistrer les observations »45.

À l'oral, une grille d'observation permet de noter les aspects positifs et les aspects à améliorer d'une production orale à partir d'une liste de manifestations observables. L'évaluation se fait donc de manière descriptive (commentaires, forces, faiblesses, etc.) sans qu'il n'y ait de notes. La grille d'observation peut être évolutive, ce qui permet de noter des observations à l'oral sur une période à long terme ou bien elle peut faire l'objet d'une utilisation ponctuelle, c'est-à-dire être utilisée une seule fois (Lafontaine, 2007). La grille

42 - (Lafontaine, 2001 et 2007 ; Messier, 2004).

43 - (BersetFougerand, 1991 ; Brookhart, 2010 ; Miyata, 2004 ; Tochon, 2001 ; Tremblay, 2003)

44 - (Gombert, 1990 ; Grandaty& Le Cunff, 1994 ; Le Cunff, 1997 ; Weber, 2004).

45 - (Legendre, 2005 : 724).

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44

d'observation peut concerner un seul élève ou un groupe d'élèves et elle peut être remplie par les élèves ou par l'enseignant. Elle permet de garder des traces écrites du développement des compétences des élèves, ce qui permet d'observer la progression des apprentissages des élèves. Elle peut aussi servir de référence aux élèves lors de la préparation d'une production orale. En consultant une grille d'observation, les élèves peuvent constater leurs forces et leurs faiblesses ainsi que leurs progrès et ils peuvent savoir quoi travailler. Plusieurs moyens d'évaluation peuvent également être utilisés, dont l'évaluation par les pairs. Il s'agit d'une façon d'évaluer « qui rend les élèves actifs et les amène [...] à prendre en charge leur communication orale par la détermination des forces et des faiblesses de leurs camarades »46, et ce, dans un but d'amélioration et de consolidation. Ce moyen d'évaluation nécessite une « interaction entre des individus appelés à évaluer la quantité, la valeur, la qualité et le succès des productions ou de l'apprentissage de leurs pairs »47.

4-Les grilles d'évaluation

Il semble important de prévoir un moment d'évaluation bref après un travail oral. Ceci permet à l'élève qui a réalisé la prestation orale, non seulement d'appréhender un retour sur son travail, mais aussi de pouvoir se situer par rapport aux autres et aux attentes de l'enseignant. L'évaluation de l'oral peut alors porter sur

· la communication selon le type de prises de paroles(grand groupe, petit groupe, situation duelle)

· un type d'oral en particulier : descriptif, narratif, explicatif, injonctif, argumentatif.

Dans cette perspective, des grilles d'évaluation peuvent être construites de préférence avec les élèves.

Pour la communication orale intervienne une série de critères :

· puissance, intensité de la voix

Aspects physiques et affectifs du langage oral : Aspects «socialisants »du langage oral :

- facilité de la prise de parole (dans un groupe, face à un groupe)

- aisance de la posture corporelle (position, attitude, respiration...)

- clarté de la prononciation (articulation...)

- placement de la voix (modulation, souffle...).

- adaptation à la situation de communication, (niveau de langue,...)

- écoute et attention aux autres,(adaptation de la réponse à la question posée...)

- effort de compréhension de l'enjeu de la situation ,

- respect des règles de prise de parole dans le groupe,

- respect de l'opinion d'autrui lors d'un échange,

46 - (Lafontaine, 2007 : 31)

47 - (Topping, 1998, dans Durand & Chouinard, 2006 : 242).

·

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45

débit,

· qualité sonore de la voix : articulation et prononciation nettes des mots, intonation adaptée au contexte.

· qualité de la langue.

· prise en compte des destinataires (impact de l'intervention orale de l'élève) sur l'auditoire.

· attitude gestuelle et posturale : place de l'émetteur dans la classe, regard de l'émetteur . Pour chaque type d'oraux, en référence au tableau précédent sur les fonctions . communicatives, correspondent des critères spécifiques:

· pour les compétences narratives, il faudra veiller, par exemple au sens de la chronologie, la cohérence de la narration...

· pour les procédés descriptifs, il faudra surtout s'attacher au sens de la précision, de l'exactitude de l'expérience décrite...

· pour les types d'oraux explicatifs, il s'avérera important de voir si l'émetteur est capable de s'adapter aux destinataires (clarté, cohérence et chronologie du discours sont des éléments à prendre en compte). En d'autres termes, les auditeurs doivent avoir compris et appris quelque chose.

· pour les discours argumentatifs, la prise en compte de la pertinence des arguments de leur impact sur l'auditoire sont des critères à privilégier au moment de l'évaluation.

Il existe d'autres possibilités de repartir ces critères. Par exemple, celle qui répertorie les aptitudes des enfants au travers de trois domaines :

· domaine physiologique: réception du message et production de message

· domaine linguistique: suivant la compréhension et la production

· domaine de la communication

Cette grille pourrait plutôt servir de document passerelle entre deux niveaux du cycle des apprentissages premiers. Elle récapitule des critères spécifiques à la communication et des critères spécifiques aux différents types de discours. Il apparaît comme évident qu'il ne s'agit pas de tout évaluer à chaque séance et d'utiliser cette grille pour une séance d'évaluation. Ainsi, en fonction du contexte, il s'agira de déterminer quels critères seront privilégiés dans tel ou tel cas concret. De plus, il est utile de présenter, encore mieux de trouver avec les élèves, les critères d'évaluation. Un tel procédé permet aux apprenants de posséder une vision précise des attentes de l'enseignant. C'est ce que j'ai essayé de mettre en place durant mon travail de recherche.

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