L'evaluation de la compétence orale en classe de FLE Cas de 3ème année primairepar Abbes Karrab Université de Sétif 2 - Master Didactique de FLE et du FOS 0000 |
IntroductionDonc déterminer les critères d'évaluation à partir d'une écriture d'une grille d'évaluation en observant les différentes productions orales de l'apprenant pendant l'enseignement /apprentissage et offrir une méthode pertinente aux profs afin qu'ils préparent des activités en adéquation pour aider leurs élèves progressivement à surmonter leurs difficultés à l'oral du FLE. Pour ce fait, on a choisi ce modeste travail dans le but de faire un aperçu sur ce problème et pour orienter l'attention des collègues enseignants qu'ils peuvent établir une grille d'évaluation afin de repérer , identifier , et traiter les erreurs de leurs apprenants en vue d'y remédier et améliorer leur parler en cette langue étrangère . D'après notre petite expérience, nous supposons que les difficultés de l'oral chez l'apprenant est due à la mauvaise ou la non évaluation de cette compétence. Pour cela, nous avons partagé notre travail en deux parties : Partie théorique englobe deux chapitres essentiel: le premier tentera de mettre en exergue l'apprentissage de l'oral au primaire ; définitions, les méthodes didactiques, les moments à savoir les difficultés et les erreurs de l'oral chez l'apprenant du FLE.... Le 2eme chapitre met l'accent sur l'évaluation, sa définition, ses différentes formes. L'utilité de l'évaluation et comment évaluer l'oral en 3eme primaire... La 2eme partie se propose pour mettre en relief la méthodologie utilisée dans ce modeste travail, sa définition, l'échantillon choisi, des élèves de 3 AP éprouvant des difficultés à l'oral. Ainsi que l'application de l'expérience proposées (des activités orales) en appliquant une grille d'observation pertinente suivie d'un entretien avec les profs choisis, pour cerner les erreurs de ces élèves qui permet l'élaboration d'unegrille d'évaluation critériéeadéquate . Enfin vient la conclusion suivie des annexes, d'une bibliographie et la table des matières. Chapitre 1l'apprentissage de l'oral en 3AP Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 6 1-La notion de l'oral 1.1. Qu'est ce que l'oral? Dans les méthodologies modernes, l'oral occupe une place importante et constitue le point de départ de l'apprentissage. Si nous avons bien compris la définition de l'oral selon le pédagogue Gérard Vigner, nous pouvons dire que l'oral désigne une situation d'échange d'un discours d'une manière constante. Pour lui, l'oral est l'autre forme de la langue, dans sa forme sonore, doté de priorités acoustiques particulières. Il met en jeu la perception auditive et les capacités articulatoires du sujet. L'oral peut être donc conçu comme un échange de propos entre deux interlocuteurs d'une façon directe, ce qui permet l'intercompréhension en levant les ambigüités lors de l'échange, et cela met en jeu la capacité d'écoute et de production de parole des sujets parlant1. 1.2. Les spécificités de l'oral Le code oral est un moyen de communication. D'ailleurs, c'est le code le plus souvent utilisé. L'oral diffère de l'écrit par son ordre de réalisation et ses conditions de production. Il implique des relations, des interactions entre l'émetteur et le récepteur. L'oral s'acquiert d'une manière individuelle, ou l'apprenant s'entraine à maitriser des situations de communication orale en imitant les paroles de l'enseignant. L'enseignant place alors les élèves dans des situations de communication orales réelles qui provoquent des phénomènes de divers ordres: langagier, para-langagier, psychologique, sociologique. Pour cela, les perspectives de l'oral dépassent la prise de parole pour englober le contexte de cette dernière. L'oral, contrairement à l'écrit se caractérise par la spontanéité et l'invention. Ce qui pose problème au niveau de l'oral, c'est l'insuffisance du temps pour chercher des mots appropriés aux différentes présence des participants (locuteurs, interlocuteurs). Le locuteur est en contact (auditif ou visuel) avec son interlocuteur, ce qui simplifier la compréhension et pousse l'interlocuteur à s'inscrire dans la communication, grâce aux gestes du locuteur, de ses regards et l'orientation de ses yeux vers l'interlocuteur lorsqu'il s'agit de la présence de plusieurs participants. L'oral donc, se caractérise par les marques énonciatives. D'autre part, l'oral a pris une place de plus en plus importante dans les programmes. En effet, parler, cela s'apprend en écoutant et en parlant, tout simplement en pratiquant. l'oral a toute sa place : - Au cycle 1, le langage est au coeur des apprentissages. - Au cycle 2, les Programmes insistent sur la maîtrise du langage oral. - Au cycle 3, à travers le DIRE, il est une compétence transversale à toutes les disciplines mais l'oral doit aussi être travaillée pour lui-même en Littérature (« Dire les textes »). Le langage oral est important pour la socialisation. C'est le premier outil de communication et d'échanges. 1 - Jean-Francois MICHEL : Les 7 profils d`apprentissage pour former et enseigner ,Ed. D'Organisation, Paris, 2005, p.48 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 7 Pour Jérôme Bruner, le langage nous permet de mieux appréhender le monde et de construire des concepts2. Lev Vygotski nous a montré qu'il n'y a pas de développement de la pensée sans développement du langage oral et inversement3. Le langage oral est un outil pour penser et explorer la réalité. Il va permettre à l'enseignant d'accompagner et d'aider le langage de l'élève et par là-même sa pensée. Il est un outil, un moyen d'action sur les choses (pour les décrire), sur autrui (pour demander, convaincre, expliquer, interroger, ordonner) et sur soi (s'exprimer, se défendre, se connaître soi-même). Parler ou dire, c'est oser se confronter aux autres, prendre toute sa place dans la société. A l'école, le langage est à la fois un objet à construire - savoir utiliser le langage oral - mais c'est aussi un moyen d'acquérir des connaissances 2-Les compétences de l'oral Avant de commencer un travail sur l'oral, il est nécessaire d'appréhender toutes les compétences qui entrent en jeux. Selon C. Mairal et P.Blochet ,il existe quatre compétences à acquérir pour un bon oral 4: - Compétences communicationnelles. - Compétences linguistiques. - Compétences textuelles. - Compétences discursives. 2-1 - Compétences communicationnelles Exprimer son désir de communiquer : - Prendre la parole. - Ecouter.
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Dans l'enseignement/apprentissage d'une langue étrangère, la compétence de la compréhension orale est motivée par une technique d'écoute.il s'agit d'écouter pour comprendre une information. Comme le confirme Jean-Francois MICHEL : « la compréhension s'effectue principalement par l'écoute »5. L'enseignement du FLE doit adapter la compétence de la compréhension orale à des différentes situation d'écoute.il doit donc, faire apprendre à ses apprenants de varier la façon d'écouter en fonction d'un objectif de compréhension. La compréhension orale définition et concepts Selon le dictionnaire de Jean Pièrre ROBERT, il existe cinq types d'écoute qui sont mis en oeuvre, en fonction de l'objectif de compréhension: 2-2-1- écoute sélective Apprendre à n'écouter que le(s) passage(s) qui est (sont) nécessaire(s) à la réalisation d'une tâche, apprendre à » ne pas entendre» le reste. 2-2-2- écoute détaillée Apprendre à prendre connaissance de tout ce qu'on veut écouter (dans un passage particulier, dans une catégorie d'informations, dans un discours oral). C'est une écoute exhaustive, de durée variable. 2-2-3 écoute globale Apprendre à découvrir suffisamment d'éléments du discours pour en comprendre la signification générale. 5 - Jean-Francois MICHEL : Les 7 profils d`apprentissage pour former et enseigner ,Ed. D'Organisation,Paris, 2005, p.48 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 10 2-2-4- écoute réactive Apprendre à utiliser ce qu'on comprend pour faire quelque chose (prendre des notes, réaliser un gâteau, faire fonctionner un appareil, etc.). Ce type d'écoute nécessite de savoir mener deux opérations en même temps : il faut par exemple décider si les informations sont importantes, décider si l'auditeur doit intervenir sur le discours du locuteur (si l'interaction est possible), etc., tout en continuant à écouter. 2-2-5- écoute de veille Ecoute automatique, sans réelle compréhension, mais qui fait place à une autre écoute dès qu'un mot ou groupe de mots déclenche un intérêt pour le discours. »"6. L'acte d'écouter n'est pas évident pour certains apprenants. Tout auditeur confronté à un problème de réception a pour premier réflexe de réécouter s'il le peut. Si cet acte est banal en langue maternelle, ce n'est plus le cas en langue étrangère. Il est important d'expliquer aux apprenants que le document proposé par l'enseignant dans la séance de compréhension orale n'est pas générateur de stress en soi, qu'il est inutile de l'envisager comme un ennemi. 2-3- Les différentes phases d'écoute Selon les spécialistes, l'écoute est divisée en trois phases: 2-3-1- La première écoute L'enseignant du FLE doit demander à ses apprenants de focaliser leur attention sur les détailles de la situation en répondant simplement à des questions du type : - Qui parle? A qui? Combien de personnes parlent? -Ce sont des hommes, des femmes ou des enfants, -Ou se passe la situation? Dans la rue, à la terrasse d'un café, en classe ou dans l'école? -De quoi parle-t-on? Ce type de questions peut aider les apprenants à la compréhension du document proposé. Après cette première écoute, les apprenants répondent à ces questions et feront des hypothèses grâce à ce qu'ils ont entendu. La compréhension orale définition et concepts . 2-3-2- La deuxième écoute Lors de la deuxième écoute, l'enseignant peut demander à ses élèves de vérifier leurs hypothèses et de répondre à des questions de structuration du discours. Il vont s'aider des articulateurs qui s'y trouvent, à titre d'exemples: des connecteurs logiques (d'une part, ensuite....), des marqueurs chronologiques ( d'abord, puis, premièrement... ) etc... 2-3-3- La troisième écoute Cette dernière écoute permettra de confirmer ou d'infirmer les hypothèses que les apprenants ont formulées. 2-3-3- L'apprenant comme auditeur La compréhension est une activité ou l'auditeur a une large part d'initiative. C'est aussi une activité très individualisée, puisqu'elle est la résultante de l'interaction entre un individu, différent de tous les autres, et une situation, différente de toutes les autres. 6 - ROBERT Jean Pierre : Dictionnaire pratique de didactique du FLE, Ophrys, paris, 2008, p.42. Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 11 L'enseignement/apprentissage ne doit pas occulter ce phénomène. L'apprenant, en tant qu'auditeur, doit être au centre du processus de compréhension. Il faut donc qu'il se trouve en position d'auditeur dans toutes les activités de compréhension proposées. C'est pourquoi il nous semble intéressant de distinguer deux phases dans l'enseignement/apprentissage : - Une phase systématique, où l'apprenant, grâce à des activités d'apprentissage qui ne sont pas toutes des situations de compréhension, ni même des situations de compréhension naturelle, acquiert de manière décomposée les différents savoirs et savoir-faire nécessaires, - Une phase communicative, où l'apprenant, placé dans des situations de compréhension communicative, peut assumer pleinement son rôle interactif d'auditeur et choisir une stratégie d'écoute (établir des hypothèses, choisir un type d'écoute), en s'appuyant sur les connaissances qu'il détient ou qu'il a acquises lors de la phase précédente. Cependant un élément doit être commun aux activités proposées dans les deux phases : il est fondamental que les activités proposées comportent un objectif de compréhension clairement défini avant la réalisation de l'activité. Cet objectif sera la plupart du temps l'objectif de l'activité : il faut donc que l'apprenant connaisse cet objectif de travail. La simple consigne «écoutez» ne place pas l'apprenant dans une position d'auditeur puisqu'elle ne lui permet pas de savoir pourquoi il doit écouter. Il faut donner à l'apprenant, ou lui demander de choisir, une bonne raison d'écouter. 2-4- La compréhension orale 2-4-1- Qu'est ce que comprendre? La compréhension est défini dans le dictionnaire de Jean.P.Quq comme : « l'aptitude résultant de la mise en oeuvre de processus cognitifs, qui permet à l'apprenant d'accéder au sens d'un texte qu'il écoute (compréhension orale) ou lit (compréhension écrite) »7. En didactique des langues, la compréhension est : « l'opération mentale de décodage d'un message oral par un auditeur (compréhension orale) ou d'un message écrit par un lecteur (compréhension écrite) »8. Encore, comprendre signifie, accéder au sens fondamental du document lu ou écouté. Dans la perspective de l'enseignement/ apprentissage d'une langue étrangère, comprendre signifie que l'acquisition commence par l'écoute; la compréhension précède l'expression, ensuite la compréhension et la corrélation entre la réception et la production d'une langue étrangère méritent une attention particulière. En psychologie, comprendre consiste à intégrer une connaissance nouvelle aux connaissances déjà existantes en s'appuyant sur les paroles ou les textes, ce qu'on appelle aussi entrés ou stimulus. Comprendre que ce soit par le support oral ou écrit, n'est pas une simple activité de réception plus ou moins passive comme on l'a souvent considérée, car dans tous les cas, il s'agit de reconnaitre la signification d'une phrase ou d'un discours et identifier leur(s) fonction(s) communicatives et construire leur sens. 7 - QUQ Jean Pierre : Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et seconde, Paris, 2003, p.49 8 - ROBERT Jean Pierre : Dictionnaire pratique de didactique du FLE, Ophrys, paris, 2002, p.32 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 12 A ce point, CHESNAIS Marie-Françoise affirme que «Le sens est indispensable a la vie et semble nécessaire aux êtres humains. Lorsqu'il nous échappe nous perdons toute raison de vivre, d'espérer, de combattre et nous nous sentons terriblement désorientes »9. La compréhension suppose la connaissance du système phonologique ou graphique et textuel, la valeur fonctionnelle et sémantique des structures linguistiques véhiculées, mais aussi la connaissance des règles socioculturelles de la communauté dans laquelle s'effectue la communication. Sans oublier les facteurs extralinguistiques qui interviennent notamment à l'oral comme les gestes, les mimiques ou tout autre indice qu'un locuteur utilise inconsciemment. De plus, toute situation de compréhension est spécifique étant donné le nombre de variables qui la constituent. Donc l'accès au sens est certainement un aspect délicat de l'enseignement d'une langue étrangère, car diverses composantes interviennent tant sur le plan de la perception que l'interprétation. 2-4-2- Qu'est ce que comprendre à l'oral? Longtemps négligée, la compréhension de l'oral a retenu toute l'attention dans les années 1970 et a connu un rayonnement particulier avec l'entrée des documents authentiques dans la classe de langue. La volonté de mettre les apprenants aux contacts de diverses formes orales, diverses situations de communication, de proposer diverses stratégies de compréhension, a entrainé des études approfondies dans le domaine. Selon le dictionnaire de didactique du FLE la compréhension orale se définit en linguistique comme : « suite d'opérations par lesquelles l'interlocuteur parvient généralement à donner une signification aux énoncés entendus ou à les reconstituer. »10 La compréhension orale est l'une des étapes les plus fondamentales de la communication et dans l'acquisition d'une langue étrangère. La compréhension de l'oral ne se limite plus à des activités de discrimination auditive et les procédures méthodologiques différencient bien la compréhension de l'expression tout en favorisant l'interaction des savoirs et des savoir-faire requis pour développer telle ou telle compétence. En outre, il s'agit d'une compétence qui engendre des difficultés au début de l'apprentissage d'une langue étrangère, pour les élèves mais également pour nous même, futurs professeurs de langue. Cette activité constitue la première compétence qui doit être développée chez les apprenants dans leur apprentissage d'une langue étrangère parce qu'elle vise. faire acquérir progressivement à l'apprenant des stratégies d'écoute au préalable. Ensuite, la compréhension d'énoncés à l'oral en second lieu. 2-4-3- Les objectifs de la compréhension orale La compréhension orale est une compétence qui vise à former des auditeurs à devenir plus surs d'eux et plus autonomes. L'apprenant va donc réinvestir ce qu'il a appris en classe et à l'extérieur pour faire des hypothèses sur ce qu'il a écouté et compris. Il a dans son propre système linguistique des stratégies qu'il va tester en français. L'élève va se rendre compte que les stratégies et les activités de compréhension orale vont l'aider à développer de nouvelles 9 - CHESNAIS Marie-Françoise : Vers l'autonomie. L'accompagnement dans les apprentissages, Coll. Questions d'éducation, Hachette Education, Paris, 1998, p.73 10 - ROBERT Jean Pierre. OP.cit.p.42 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 13 stratégies qui vont lui être utiles dans son apprentissage de la langue. En effet, comme il a montré DELL.H. Hymes:«L'apprenant sera progressivement capable de repérer des informations, de les hiérarchiser et de prendre des notes, en ayant entendu des voix différentes de celle de l'enseignant, ce qui aidera l'élève à mieux comprendre le français .»11 A ce propos, Jean Michel DUCROT, dans son article qui s'intitule "l'enseignement de la compréhension orale, montre que les objectifs d'apprentissage sont d'ordre lexical et socioculturel, phonétique, discursif, morphosyntaxique...Pour lui les activités de la compréhension orale aide les apprenants à: - Découvrir du lexique en situation. - Découvrir différents registres de langue en situation. -Découvrir des accents différents. -Reconnaitre des sons. -Repérer des mots clés. - Comprendre globalement. -Comprendre en détails. 2-4-4- La compréhension orale en classe de FLE Dans les exercices et les activités de compréhension orale, on développe des savoir-faire. L'un des premiers est la discrimination auditive. L'apprenant doit être capable de reconnaitre les phonèmes, leurs diverses combinaisons, et les frontières de mots. Le travail sur la prosodie entraine l'apprenant à repérer les courbes mélodiques, les modalités interrogatives ou exclamatives. En outre, le terme compréhension orale recouvre essentiellement, dans les pratiques d'enseignement/ apprentissage d'une langue étrangère, l'accès au sens des énoncés. Les formes de travail proposées pour cela sont diverses parmi ces exercices il y a: QCM, questions ouvertes et questions fermées... 2-5- la production et l'expression orale Le découpage traditionnel des activités en quatre aptitudes ou habiletés langagières ("skills") pouvant être définies par le statut du locuteur (émetteur ou récepteur) et le médium utilisé (oral ou écrit) se traduit par une répartition en expression orale, expression écrite, compréhension orale et compréhension écrite qui mérite largement d'être affinée ou complétée. Nous nous intéresserons ici à l'exemple de l'expression orale, à ce qu'elle recouvre et à la problématique qu'elle induit en termes pédagogiques. En effet, à notre sens, la parole n'est pas forcément synonyme d'expression orale et il convient de distinguer, au-delà même du cadre de l'enseignement des langues, la notion de production, ce terme étant à prendre dans son acception la plus stricte, voire restrictive, de celle d'expression. Si ces deux termes sont généralement englobés par celui de "communication" (auquel on a parfois tendance à faire dire tout et n'importe quoi, soit dit en passant...), réfléchir sur la distinction pouvant exister entre les deux notions recouvertes nous aidera certainement à mieux nous situer vis-à-vis des savoirs et savoir-faire à transmettre, à mieux définir nos objectifs et éventuellement à imaginer et à mettre en oeuvre une progression ou une transition de l'une à l'autre. Production doit être vu ici comme la simple émission de sons, de mots, de phrases... alors qu'expression sous-entend des énoncés qui impliquent (à des degrés divers, certes) leur 11 - DELL H, HYMES : Vers la compétence de communication, Didier, Paris, 1991, p.184 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 14 émetteur.On peut donc dire que la production orale est incluse dans l'expression orale, puisque cette dernière exige l'émission de phonèmes organisés mais qu'elle est loin de la recouvrir entièrement. Plutôt que de chercher à développer ici une quelconque querelle terminologique qui pourrait passer pour de la maniaquerie, il convient de voir comment cette distinction doit être prise en compte dans les classes de langue (français, anglais ou arabe), a fortiori si on garde à l'esprit que la finalité de l'apprentissage de ces langues est leur maîtrise complète, dans ce qu'elle a de plus complexe mais aussi de plus abouti, à savoir, à notre avis, une véritable expression. On peut par conséquent essayer de dégager les critères et les indicateurs qui caractérisent la simple production orale en classe et les opposer à ce que devrait recouvrir l'expression si l'on prend ce terme dans toute sa plénitude, tous ses implicites et toutes ses composantes
Note : nous ne décrivons ci-dessus que les situations "extrêmes" mais il va de soi que les pratiques de classe se situent bien souvent entre ces deux pôles. 12 12 - Pierre-Yves ROUX ,Attaché linguistique ,Service culturel de l'Ambassade de France. http://www.lb.refer.org/fdlc-bp/bulletin/00mai/orale.htm le 13/12/2016 à 21.01 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 15 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP Qu'on ne nous fasse cependant pas dire ce que nous n'avons pas dit : il ne s'agit pas de rejeter en bloc toutes les activités faisant appel ou référence plus ou moins directe aux points cités ci-dessus et correspondant à la simple production orale, mais il s'agit simplement de prendre conscience qu'on ne travaille pas dans le domaine de l'expression lorsque l'on fait appel à ce type de parole. Si on s'interroge maintenant sur ce que devrait être une véritable expression orale, toujours en contexte scolaire d'apprentissage ou de perfectionnement linguistiques, on trouve au préalable quatre conditions nécessaires, voire indispensables pour qu'elle soit effectivement pratiquée : .- que l'élève (l'"apprenant") ait quelque chose à dire. - qu'il sache le dire. - qu'il ait envie de le dire. - qu'il ait l'opportunité / l'occasion de le dire. Et si l'on décline ces quatre conditions, on retrouve en fait les principales questions que l'on doit se poser si l'on souhaite favoriser et privilégier une véritable expression orale. Notons d'ailleurs que ces conditions et les principes qu'elles sous-tendent sont totalement transférables dans le domaine de l'expression écrite. Que l'élève ait quelque chose à dire Cette condition suppose que le thème retenu soit motivant et/ou appartienne au vécu de l'enfant, surtout en ce qui concerne les petites classes. On peut aussi réfléchir sur d'éventuels supports à proposer à l'élève pour enrichir ou étayer son discours. Ainsi, si nous prenons l'exemple du jeu de rôles, on peut soit proposer uniquement un canevas situationnel, soit accompagner la situation d'un document écrit ou oral, authentique ou fabriqué, et à l'intérieur duquel les élèves pourront piocher des informations, des arguments, des idées etc. Précisons que ce support serait à coup sûr perçu par certains apprenants comme une aide et un guide alors que d'autres y verraient avant tout des contraintes et un carcan. Varier les pratiques semble être la meilleure solution dans la perspective d'une pédagogie non répétitive et visant à développer l'ensemble des compétences tant strictement linguistiques que plus transversales. Qu'il sache le dire Qu'il sache l'exprimer serait d'ailleurs plus correct car il est bien connu que l'expression va bien au-delà de la parole et que la communication non-verbale (kinésique, mimiques, intonations...) est parfois au moins aussi importante que les mots (qu'est-ce que l'ironie, par exemple, si ce n'est démentir par l'intonation ou la prise en compte du contexte le strict discours produit ?). Si la communication présente ou peut présenter un aspect linguistique, soulignons en effet que la communication ne se limite pas aux mots et nous rappelons ici les quatre niveaux que l'on peut définir dans la communication non-écrite : - la communication non-verbale (kinésique, proxémique, mimiques etc.) 16 - la communication "non-construite" (et généralement réfutée par l'enseignant de langue qui exigera "des phrases complètes" exigence leitmotiv trop souvent entendue...) - la communication "non-normée", ou en tous cas ne correspondant pas aux normes de correction de la langue. On peut d'ailleurs remarquer que, dans la mesure où il n'existe pas de norme spécifique à l'oral, c'est la norme de l'écrit , le "Bon usage", qui seul prévaut dans ce domaine, bien que bon nombre d'énoncés produits par des francophones (natifs ou non) transgressent allègrement ces règles. Des phrases comme J'sais pas..., Tu crois pas ? ou des malgré que... n'en sont que des exemples facilement repérables, mais certains écarts entre les codes écrit et oral peuvent être à la fois plus importants et moins immédiats. Exemple: écrit : nous partirons demain matin. oral : on va partir demain matin. On constate ainsi que la distinction entre l'écrit et l'oral va beaucoup plus loin que le degré de tolérance à l'encontre de quelques règles de grammaire mal ou non appliquées. Il va de soi que, pour la plupart des enseignants, ces énoncés ne sont pas tolérés (ne parlons même pas d'acceptation). La communication verbale, construite et normée. Si elle existe, elle est "quantitativement" marginale dans les échanges authentiques de type informel, mais c'est pourtant, dans la plupart des cas, le seul type de communication que l'enseignant acceptera de ses élèves. On se retrouve par conséquent dans une situation où l'on est beaucoup plus exigeant avec des enfants apprenant la langue qu'on ne l'est avec des adultes dont c'est la langue maternelle. C'est peut-être ce qu'on appelle être plus royaliste que le roi... Qu'il ait envie de le dire Se posent ici des questions relatives à la motivation de l'enfant et il faut reconnaître que celle-ci, bien souvent, est étroitement liée au comportement de l'enseignant qui doit savoir d'une part susciter les interventions et d'autre part faire en sorte que la parole entraîne la parole. Un des principes relatifs à cette idée est de ne jamais interrompre un élève qui parle, même s'il commet des erreurs. Celles-ci (ou tout au moins celles qui le méritent il reviendra à l'enseignant de juger) feront l'objet d'une correction et d'un traitement ultérieurs. Ne pas confondre les étapes d'expression et de travail sur la langue nous semble primordial dans l'optique d'une prise de parole plus vraie, plus naturelle et plus "décontractée". Qu'il ait l'occasion / l'opportunité de le dire Deux conditions paraissent ici essentielles : - que l'enseignant propose effectivement des activités induisant une véritable communication. - que la répartition des temps de parole permette à tous ceux qui le souhaitent de s'exprimer. Si nous avions ici un conseil à donner aux enseignants, il serait le suivant : Apprenez à vous taire, même si vous devez pour cela forcer votre nature... Ce n'est qu'à cette condition que les élèves saisiront et s'approprieront la parole. Dans le même ordre d'idée, on évitera dans la mesure du possible la frustration pouvant se faire jour chez des élèves Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 17 auxquels on n'a pas donné la parole alors qu'ils levaient la main, signifiant ainsi qu'ils souhaitaient dire quelque chose. À terme, ils risquent en effet de ne même plus chercher à intervenir s'ils ont l'impression que, de toutes façons, on ne leur donnera pas la parole. 13 2-6- Les supports utilisés 2-6-1 La bande dessinée La BD est un document authentique des plus vivants et des plus motivants qui offre différents atouts. Les bandes dessinées, en tant que documents authentiques, permettent aux enseignants de FLE d'effectuer un travail bénéfique et positif pour les apprenants; ils permettent d'allier apprentissage et créativité. Leur aspect ludique et leur richesse (culturelle, lexicale et grammaticale) favorisent une manière de travailler différente, en classe et avec les apprenants. De plus, la langue de la BD est une langue de tous les jours, qui de par son style conversationnel (avec des registres de langue différents), permet de travailler sur des situations variées. 2-6-2 -Les supports audio L'enseignant du français langue étrangère peut utiliser en classe plusieurs supports. Il peut apporter à ses apprenants des cassettes ou des CD enregistrés par des natifs ou des francophones, ou des documents sonores authentiques en français. L'enseignant peut aussi fabriquer son propre matériel didactique selon son objectif du travail. Il s'agit dans ce cas d'enregistrer à la radio des entretiens, des flashs d'informations, des chansons, des annonces et des publicités... il peut aussi faire ses propres enregistrements en fabriquant un dialogue, sur une situation de la vie réelle parfaitement authentique. Dans ce cas, il faut faire attention aux critères qui vont suivies déterminent la qualité pédagogique d'un bon document sonore. Par exemple: il ne faut pas négliger: -La qualité du son. -La durée de l'enregistrement (ni trop court, ni trop long en fonction du niveau des apprenants). 3- L'enseignement et l'apprentissage du français en Algérie (statut) En Algérie, le français est une langue très vivante, et toujours présente dans tous les domaines parallèlement à la langue arabe. La langue française devient une langue d'enseignement et on lui accorde beaucoup plus d'importance. D'une année à une autre les reformes se succèdent en améliorant le niveau du français et en l'intégrant dans tous les domaines. L'ajout d'une année en cycle moyen à partir de l'année 2003 et l'introduction de la langue française en 3ème année primaire en 2006/2007 impliquent la production de nouveaux manuels scolaires. << En fait, le français en Algérie a vécu plusieurs évolutions, d'une langue du colonisateur à une langue de littéraire, et finalement un véhicule de la culture algérienne et idiome de la modernité, de la science, de la technologie et de l'ouverture de l'algérien sur le monde »14 13 - ZAIBEK, H. l'enseignement du français langue étrangère en 3e AP, INFPE, Algérie, 2008, p8. 14 - KANOUA, S. Culture et enseignement du français en Algérie, édition Synergies, Alger, 2008, p88 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 18 4- Finalités et but de l'enseignement de l'oral en Algérie La Loi d'orientation sur l'éducation nationale (n°08-04 du 23 janvier 2008) définit dans les termes suivants les finalités de l'éducation : « L'école algérienne a pour vocation de former un citoyen doté de repères nationaux incontestables, profondément attaché aux valeurs du peuple algérien, capable de comprendre le monde qui l'entoure, de s'y adapter et d'agir sur lui et en mesure de s'ouvrir sur la civilisation universelle » Chapitre I, article 2. 15 A ce titre l'école qui « assure les fonctions d'instruction, de socialisation et de qualification » doit notamment : « permettre la maîtrise d'au moins deux langues étrangères en tant qu'ouverture sur le monde et moyen d'accès à la documentation et aux échanges avec les cultures et les civilisations étrangères » Chapitre II,article 4. L'énoncé des finalités de l'enseignement des langues étrangères permet, en matière de politique éducative, de définir les objectifs généraux de cet enseignement en ces termes : « Le français est enseigné en tant qu'outil de communication et d'accès direct à la pensée universelle, en suscitant les interactions fécondes avec les langues et cultures nationales », cf. Référentiel Général des Programmes. Au même titre que les autres disciplines, l'enseignement du français prend en charge les valeurs identitaires, les valeurs intellectuelles, les valeurs esthétiques en relation avec les thématiques nationale et universelle. 4-1-OBJECTIFS DE L'ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS AU PRIMAIRE L'enseignement du français au primaire a pour but de développer chez le jeune apprenant des compétences de communication à l'oral (écouter/parler) et à l'écrit (lire/écrire). Dans le 2ème palier de l'école primaire ou palier d'approfondissement, l'élève, ayant déjà eu 2 ans de scolarité en langue arabe, sera initié à la langue étrangère 1. Il sera amené progressivement à communiquer à l'oral et à l'écrit, dans des situations scolaires adaptées à son développement cognitif, la classe constituant le contexte d'immersion privilégié : - sur le plan communicatif, l'élève va s'inscrire dans des situations de communication où il prendra sa place pour s'exprimer de façon appropriée dans le cadre de l'échange ; - sur le plan cognitif, il est amené à développer des démarches pour construire ses apprentissages par la verbalisation et par l'interaction; - sur le plan linguistique, il prendra progressivement conscience du système phonologique, grammatical et lexical de la langue française. Les compétences étant évolutives, chaque palier du cycle primaire concrétisera un stade de leur développement selon les degrés suivants : 3e AP : Initiation 4e AP : Renforcement /Développement 5e AP : Consolidation/Certification 15 - Loi d'orientation sur l'éducation nationale N° 08 - 04 du 23 janvier 2008 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 19 5- Compétences et objectifs d'apprentissage de l'oral en 3 AP 5-1- Oral Réception (écouter/comprendre) Au niveau de la réception les compétences à installer sont : D'une part, la familiarisation avec le système phonologique et prosodique du français, par conséquent, l'apprenant va être mis en situation d'écoute, il découvre différentes intonations et sons de la langue, et il va mémoriser des mots, des phrases et des courts textes. D'une autre part, la construction des sens d'un message par l'identification du thème général, des interlocuteurs, du cadre spatiotemporel, de sentiments, d'émotions à partir d'une intonation...etc. 5-2- Oral Production « Au niveau de la production, c'est-à-dire du `'dire» ou du `'parler», la compétence est l'apprentissage de la prise de parole soit pour s'exprimer, soit pour communiquer dans un échange »16. 5-3-De l'oral à l'écrit L'élève apprendra principalement les phonèmes intégrés dans des mots et des énoncés complets. Parler c'est communiquer ; c'est donc en situation de communication que l'élève va progressivement apprendre à parler. L'élève doit être capable d'identifier des éléments de la langue parlé, et il va être capable aussi de s'exprimer de manière compréhensible et audible par la reproduction des phonèmes, de syllabes, de mots dans des activités d'articulations. Les énoncés doivent être simple et précis pour que l'élève constitue peu à peu un stock lexical réutilisable dans divers situations de communication. Sur le plan grammatical, il ne va pas intégrer les modes de fonctionnement de la langue qu'il appliquera dans ses apprentissages. La prise de parole est favorisée par des activités de : mémorisation, répétition, reformulation et d'expression. Les apprentissages se faites dans le cadre des activités de classe prévus en compréhension et en expression orale. Ces activités préparent à la lecture et à la production écrite. 5-4- Compétences transversales Dans le respect des finalités de l'éducation définies dans le Chapitre I, Article 2 de la Loi d'orientation sur l'éducation nationale (N°08-04 du 23 janvier 2008), l'école algérienne a pour mission de : 16 - Programme de la 3émé année primaire juillet 2004 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 20 - « assurer aux élèves l'acquisition de connaissances dans les différents champs disciplinaires et la maîtrise des outils intellectuels et méthodologiques de la connaissance facilitant les apprentissages et préparant à la vie active », - « doter les élèves de compétences pertinentes, solides et durables susceptibles d'être exploitées à bon escient dans des situations authentiques de communication et de résolution de problèmes et qui les rendent aptes à apprendre toute leur vie, à prendre une part active dans la vie sociale, culturelle et économique et à s'adapter aux changements »17 L'élève sera amené à acquérir des compétences disciplinaires mais aussi à développer des compétences transversalesà travers l'ensemble des disciplines. Ces compétences transversales appartiennent à quatre ordres qui relèvent du communicationnel, de l'intellectuel, du méthodologique, et du socio-affectif. Elles se développent durant toute la scolarité dans le cadre du réinvestissement et du transfert à travers les différents thèmes étudiés. - Elles sont évaluées à travers les compétences de fin d'année.
Nous avons remarqué que l'oral est de comprendre est de parler, donc il faut mettre l'apprenant en situation de communication pour qu'il puisse développer une compétence à l'oral. 17 - Document d'accompagnement de la 3eme année primaire juillet 2004 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 21 Pour que la communication orale prenne tout son sens, il faut tenir compte d'évènement indissociable.
6-Actes de parole A l'oral, l'élève apprendra principalement les phonèmes intégrés dans des mots et des énoncés complets. L'oral va s'organiser autour d'actes de paroles sélectionnés dans le programme. C'est autour des actes de parole suivants que l'enseignant(e) assurera les apprentissages linguistiques : saluer/prendre congé, se présenter/présenter, demander/donner des informations, accepter/refuser, affirmer/nier, interroger/ répondre, exprimer une préférence, donner un ordre.
Ces actes de parole seront déclinés sous plusieurs formes18. 18 - document d'accompagnement de 3ème année primaire 2011 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 22 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP Exemple : demander = demander l'heure, demander le temps qu'il fait, demander son chemin, demander un renseignement ... Le vocabulaire, acquis en contexte, enrichira le stock lexical de l'élève. Parler c'est communiqué. C'est donc en situation de communication que l'élève va progressivement apprendre à parler. L'élève doit être capable d'identifier des éléments de la langue parlée. C'est par la reproduction de phonèmes, de syllabes, de mots dans des activités d'articulation qu'il parviendra à s'exprimer de manière compréhensible et audible. Les énoncés doivent être simples et précis. L'élève va se constituer peu à peu un stock lexical qu'il réutilisera dans diverses situations de communication. C'est de façon implicite qu'il va intégrer les modes de fonctionnement de la langue qu'il appliquera au fur et à mesure de ses apprentissages. La prise de parole sera favorisée et soutenue par des activités adéquates de : mémorisation, de répétition, de reformulation et d'expression. La mise en place des apprentissages se fera dans le cadre des activités de classe prévues en compréhension et en expression orale. Ces activités préparent à la lecture et à la production écrite. 7-Apprentissage linguistique Ici on va présenter les moyens linguistiques de communication à faire acquérir. Il s'agit là d'une progression par rapport aux besoins des élèves et par rapport aux situations d'enseignement/apprentissage. Les notions retenues feront l'objet d'un apprentissage implicite. Cela signifie que l'enseignant(e) va enseigner la langue et les faits de langue sans forcément les décrire mais en respectant les normes grammaticale de la langue. Les diverses manipulations, surtout à l'oral, procèdent par mémorisation, répétition, commutation, substitution, systématisation et réemploi. Les activités de construction de la langue permettront la réalisation des actes de paroles retenus pour la 3e AP à l'oral et à l'écrit. Ces apprentissages linguistiques sont organisés en deux grands domaines : La progression phonologique et le code graphique. 7-1- La progression phonologique : Il s'agit pour l'élève d'apprendre et d'intégrer progressivement le système phonologique de la langue française. Pour l'apprenant en phase d'initiation, l'apprentissage des phonèmes se fera : Par ordre de difficulté croissante dans le cadre de la progression phonologique. Par opposition de paires minimales ce qui permet à l'élève de percevoir les différences qui entraînent le changement de sens : Exemple : [p ] pain / [b ] bain Par apprentissage conjoint des consonnes et des voyelles car les voyelles sont nécessaires à la prononciation des consonnes et à la fabrication du sens. 23 Par le développement d'une « consciencephonologique » chez l'élève, la langue orale et la langue écrite n'étant pas parallèles. L'apprentissage de certains phonèmes dits « difficiles » se poursuivra jusqu'en 4eAP. 7-2- Le code graphique La langue française est une langue alphabétique dans laquelle les phonèmes sont matérialisés par des graphèmes. Le rapport phonie /graphie est un système complexe. A un phonème peuvent correspondre un, deux ou plusieurs graphèmes.
A un même graphème peuvent correspondre plusieurs phonèmes
La prise de conscience de ce système est déterminante pour repérer les divers phonèmes et leurs diverses réalisations graphiques (l'élève met en relation ce qu'il voit et ce qu'il entend). Il ne faut pas oublier que certaines lettres ne se prononcent pas, exemple19: - les lettres muettes : tapis [tapi], pont [p5], rond [r5], deux [dø], buvard [byvar]. - les désinences verbales : je joue, tu parles. - la marque du pluriel : les ballons, les gâteaux. A la suite de notre petite recherche nous avons constaté que le processus enseignement apprentissage est une mission complexe qui nécessite de la part de l'enseignant beaucoup de persévérance de manière à aider l'apprenant dans son développement cognitif sans l'aliéner à lui faire intégrer les limites en le responsabilisant et de le faisant accéder à l'autonomie. Il faut l'encourager pour confronter les obstacles qu'il rencontre, et le guider pour pouvoir progresser. 19- Programme de 3ème année primaire 2011 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 24 A ce niveau des apprentissages, les rétroactions sont essentiellement orales. Il est recommandé à l'enseignant de s'exprimer clairement, à haute voix et d'une façon intelligible pour être entendu par toute la classe .
La définition du profil de sortie met en relation les compétences transversales, les compétences disciplinaires et les différents domaines de connaissances. Le profil de sortie permet ainsi sur le plan méthodologique, de structurer les apprentissages par cycle et par année. Il fournit par ailleurs les critères et les indicateurs de l'évaluation certificative terminale. Pour le cycle primaire, le profil de l'élève se traduit dans un OTI (Objectif Terminal d'Intégration). L'OTI exprime ce qui est attendu de l'élève au terme du cycle primaire. Pour le cycle primaire, l'Objectif Terminal d'Intégration sera ainsi défini : OTI :Au terme de la 5e AP, l'élève sera capable de produire, à partir d'un support oral ou visuel (texte, image), un énoncé oral ou écrit en mettant en oeuvre les actes de parole exigés par la situation de communication. Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 25 Pour chaque année du cycle, l'OII (Objectif Intermédiaire d'Intégration) définit ce qui est attendu de l'élève au terme de l'année scolaire (fin 4eAP, fin 3eAP). Pour la 4°AP, l'Objectif Intermédiaire d'Intégration sera ainsi défini : OII : Au terme de la 4°AP, l'élève sera capable d'insérer, en respectant les paramètres de la situation de communication, sa production orale ou écrite dans un cadre textuel donné.
(20) A l'oral - L'élève sera capable de : - maîtriser les phonèmes de la langue, - prononcer correctement les phonèmes de la langue, - retrouver le contexte situationnel d'un événement (où ? quand ?), - identifier les éléments d'une situation de communication simple : Qui parle ? A qui ? De quoi ? Pour quoi faire ?, - produire des énoncés en respectant le schéma intonatif (poser une question, donner un ordre, exprimer un affect), - produire un énoncé par rapport à une situation de communication, - répondre à une question posée concernant son vécu, - rapporter des faits simples de la vie quotidienne à l'aide du vocabulaire appris, - écouter la parole de l'autre, - réagir verbalement à une consigne orale pour manifester sa compréhension, - prendre sa place dans un échange à deux pour se présenter et parler de soi, - participer à un échange à plusieurs sur un thème du quotidien, - multiplier les échanges verbaux, - restituer en termes simples le contenu d'un dialogue, d'une comptine, d'un récit, 20 - Programme de 3ème année primaire 2011 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 26 - participer à des travaux de groupes, - appliquer vis-à-vis des camarades des principes de vie collective (l'écoute, l'entraide, l'initiative), - développer des valeurs universelles, - structurer son identité. 10 - COMPETENCES DE LA FIN DE LA 3ème ANNEE PRIMAIRE Les compétences de fin d'année retenues dans le programme couvrent les quatre champs : oral/réception, oral/production, écrit/réception et écrit/production. Elles se démultiplient en composantes qui se traduisent en objectifs d'apprentissage. L'enseignement/apprentissage de l'oral et de l'écrit est mené de façon convergente. 10.1- A l'oral /compréhension (écouter)
10.2- A l'oral /expression (parler)
Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 27 11- Activités et situations d'intégration 11.1- A l'oral /compréhension (écouter) Compétence de fin d'année : Construire le sens d'un message oral en réception.
Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 28
11.2- A l'oral /expression (parler) Compétence de fin d'année : Réaliser des actes de parole pertinents dans une situation d'échange.
Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 29
(21) 12- Contenus La 3èmeAP constitue la première année d'enseignement/apprentissage de la langue étrangère -1-. A ce stade des apprentissages, l'enseignement concernera essentiellement la construction de la langue, sur les axes phonologique, morphographique et morphosyntaxique à des fins de communication. Durant cette année, l'élève construira conjointement ses apprentissages à l'oral et à l'écrit. Le programme de 3èmeAP vise : ? la mise en place d'un stock lexical structuré, 21 - Document d'accompagnement du Programme de la 3ème AP 2011 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 30 ? la maîtrise de faits de langue fondamentaux, ? l'acquisition d'un savoir lire (par l'articulation du code et du sens), ? l'acquisition d'un savoir écrire (geste grapho-moteur, latéralité et production de courts écrits). 12-1- La grammaire : En 3èmeAP, les apprentissages premiers de la grammaire feront l'objet d'un enseignement implicite conçu d'abord comme un repérage des faits de langue. L'étiquetage n'est pas une priorité, mais on nommera les groupes fonctionnels clés comme : la phrase, le verbe, le nom, le groupe sujet,le groupe complément, l'adjectif qualificatif. Ceci permet à l'élève d'intégrer les formes linguistiques dont il a besoin pour comprendre et communiquer. Ces acquis sont précieux pour l'apprentissage de la lecture et de la production écrite. Découvrant progressivement les principes de fonctionnement syntaxique de la langue, l'élève les mobilisera en vue d'organiser ses connaissances pour comprendre le sens des textes étudiés et produire des énoncés cohérents à l'oral et à l'écrit. 12-2-A l'oral - Repérer les différentes intonations : assertion, interrogation, injonction et exclamation. - Repérer les traits prosodiques : pauses, hésitations, accents d'insistance, arrêts. - Repérer les marques d'enchaînements : les substituts lexicaux et grammaticaux, les mots outils (mais, puis, alors), les interjections (Oh ! Hé ! Hein ! Quoi !). - Identifier des unités textuelles grâce à des marques linguistiques (verbes introducteurs, reprises). - Utiliser les moyens linguistiques pour réaliser les actes de parole et leurs déclinaisons sous plusieurs formes. - Utiliser à bon escient pour l'échange et la communication : c'est, il y a, il faut, tu dois, est-ce que, je vais + verbe à l'infinitif. - Utiliser les personnes de conjugaison (je, tu, il/elle, nous, vous, ils/elles, on ...) et les formes conjuguées des verbes être, avoir, aller, faire au présent et au passé composé, insérés dans les actes de paroles. Ces contenus ne font pas l'objet de leçons de grammaire mais les notions seront prises en charge dans les activités de compréhension orale et écrite. 13- Supports Les supports proposés : ils doivent être suffisamment variés (supports papier, supports audio) pour pouvoir mener à bien les activités et favoriser l'atteinte d'un objectif d'apprentissage. Aussi la sélection pourra-t-elle s'organiser autour de la fonction des textes : textes qui racontent, textes qui décrivent, textes qui expliquent ... Ils doivent être accompagnés d'illustrations pour faciliter à l'élève l'accès au sens. Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 31 - Les textes à fonctions poétique et ludique : comptines, chansons, devinettes, poèmes, bandes dessinées (B.D.) ... - Les textes qui induisent unéchange verbal : dialogues, saynètes... - Les textes qui racontent :contes merveilleux, petits récits, B.D, lettres ... - Les textes qui décrivent : fiches techniques (d'un animal, d'une plante), listes, bandes dessinées illustrant un processus. - Les textes qui disent comment faire : recettes de cuisine pour enfants, notices de fabrication simple,notices de montage d'un jouet, modes d'emploi, listes de conseils, d'instructions, de consignes, règles de jeux ... - Les textes qui visent à convaincre : affiches, panneaux à valeur éducative (santé, hygiène, code de la route ...). A cet égard, la littérature de jeunesse constitue un fonds documentaire essentiel adapté à la sensibilité des élèves et à leurs centres d'intérêt tout en leur apportant une large ouverture sur le monde. 14- Activités à l'oral en 3ème année primaire Oral Réception : - Ecouter un texte oral pour retrouver des unités de sens. - Ecouter un texte oral pour discriminer des phonèmes. - Ecouter un texte oral pour retrouver des mots connus. - Ecouter un texte oral pour retrouver les personnages (qui ?) et le cadre spatio-temporel (où ?quand ?). - Retrouver les interlocuteurs dans un dialogue (qui parle ? à qui ?). - Mémoriser des comptines... - Identifier un message par l'intonation `un ordre, une question, une déclaration...). - Identifier le sens des onomatopées et des interjections dans un texte oral. - Ecouter / comprendre une consigne pour exécuter une tâche. - Ecouter les propos d'un ou de camarade (s) dans le cadre d'un échange verbal. - Ecouter une histoire pour comprendre le thème général. Oral Production : - Répéter les nouveaux phonèmes en contexte (énonces, paires minimales...). - Produire un même énoncé avec des intonations différentes en fonction du contexte. - Répéter un message en articulant correctement. - Travailler la prosodie en s'appuyant sur des comptines. - Reconstituer avec ses propres mots un texte écouté. Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 32 - Répondre à une question. - Poser une question pour obtenir de l'information. - Exprimer ses sentiments, ses préférences, ses goûts. - S'exprimer librement sur un sujet. - Raconter une histoire à partir d'images. - Mimer un texte, un message dit par un camarade. - Dire une comptine dans différentes postures (en marchant, assis, debout...). - Raconter une histoire connue. - Relater un événement vécu. - Imaginer la fin d'une histoire écoutée. - Décrire un personnage en donnant une ou deux caractéristiques. - Comparer deux objets (rond / carré /, lisse / rugueux...) - Comparer deux personnages ( grand / petit, méchant / gentil, gros / maigre ...). - Parler avec un ou des camarade(s) sur un sujet précis du quotidien.22 15- les activités d'oral dans le manuel scolaire de la 3émé année primaire23 15-1 la phonétique articulatoire (45 mn) Etude des sons en commençant par les six voyelles orales (a-i-o-u-e-é-) puis les paires minimales de corrélation (p/b-d/t-g/k-f/v-s/z-j/ch) enfin les semi-voyelles et les semi-consonnes 15-2- Le langage (30mn à 45mn) L'apprenant doit acquérir , oralement , des actes de paroles . Elle se fait en deux séances .La première est une acquisition globale de la saynète qui doit être mémorisée puis jouée par les apprenants .La deuxième , un réemploi libre des structures et variantes proposées par le prof puis choisies par l'apprenant afin de prendre sa place dans un échange langagier en utilisant l'acte de parole , pertinent, de son choix. 15-3- la lecture systématique (30mn à 45 mn) Lecturedes sons , des syllabes , des mots déjà étudiés en vue de consolider la lecture déchiffrement chez l'apprenant et/ou faire la correction phonétique . 15-4- la lecture oralisée (30 à 45 mn ) De petits textes contenant suffisamment les sons du jour ,à lire par l'apprenant de manière correcte , courante et expressive . 22 - Programme de 3ème année primaire Juin 2011 p 37 23 - Manuel scolaire 3ème AP 2008 Chapitre 1 l'apprentissage de l'oral en 3AP 33 15-5- la lecture plaisir (45mn à 1 h) Sous forme d'histoire racontée , l'apprenant écoute et comprend des contes ou histoires dits oralement par le prof 15-6- la récitation (20 à 40 mn) L'apprenant doit mémoriser des comptines en relation avec le thème du projet et/ou les sons étudiés pour les réciter oralement devant ses camarades en vue de lui enrichir son stock lexical et ou une bonne prononciation-articulation du français . 15-7- l'expression orale (45 mn ) L'apprenant s'exprime à partir un support écrit ou imagé en décrivant ,en racontant , en conseillant |
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