A. CONTEXTE HYDROGEOLOGIQUE
La zone d'étude appartient à la nappe du Chari
-Baguirmi, C'est une vaste plaine s'étendant d'Est en Ouest entre les
piedmonts du Guéra et la frontière avec le Cameroun (Logone), et
du Sud au Nord entre la base des koros et les premières dunes du Kanem
(BRGM, 1987).
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Toute la région qu'elle couvre est une succession de
terrains argilo-sableux compacts et très plats, coupés de zones
dunaires restreintes qui font saillie, ou au contraire de dépressions
argileuses inondées pendant la saison des pluies et qui sont en plus
nombreuses et étendues à mesure que l'on va vers le Sud.
D'un point de vue hydrogéologique, le Chari-Baguirmi
est scindé en deux sous régions, de part et d'autre du
12éme parallèle :
Le Chari-Baguirmi septentrional correspondant à la
carte hydrogéologique de N'Djamena et le Chari-Baguirmi
méridional, correspondant à la carte hydrogéologique de
Bongor.
En ce qui concerne notre zone d'étude, qui fait partie
du Chari-Baguirmi septentrional, c'est une plaine qui passe de 299m à
l'entrée Sud de la ville, vers Chagoua à 292m à la limite
Nord-ouest vers Milezi.
Selon Schneider (2001), l'aquifère de la nappe du Chari
Baguirmi qui se trouve dans les formations détritiques du quaternaire
est libre et générale, elle est localement surmontée par
des nappes alluviales, certaines temporaires. Cette nappe est alimentée
par le Chari et le Logone. En outre, selon le BRGM (1987), les forages de
N'Djamena ont montré sous la ville la puissance et l'extension
latérale importantes des couches sableuses déposées
postérieurement aux argiles pliocènes et antérieurement
aux argiles quaternaires. L'excellent aquifère sableux ainsi
créé provient des dépôts formés dans les
nombreux paléo chenaux du Chari qui ont fini par constituer une couche
continue ; cependant leur perméabilité peut diminuer
considérablement quand ils contiennent des particules argileuses en
grandes quantités. L'aquifère du Quaternaire constitue donc
l'unité hydrogéologique la plus remarquable de tout le bassin
tchadien. Il est fortement exploité pour les besoins en eau de la
population. Le Quaternaire consiste en une série largement
étalée de sédiments détritiques comprenant des
couches intercalées de sables ; de limons argileux, et d'argiles souvent
remaniées, fluviatiles, lacustres et éoliennes (Ngounou Ngatcha
et al, 2006).
II.2. Les principales nappes phréatiques de
N'Djamena Les nappes perchées
N'Djamena possède :
- des petites nappes perchées, isolées par
endroits à réserves limitées. Elles proviennent de
l'infiltration des eaux météoriques dans les alluvions des
anciens cours d'eau; l'infiltration est
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bloquée par des couches argileuses qui constituent le
mur de ces "mares souterraines"(Schneider, J.L, 2001).
L'assèchement des points d'eau (puisards et puits profonds
de 2 à 8 m faiblement productifs) a lieu généralement au
milieu parfois en fin de saison sèche (Schneider, J.L, 2001).
Les nappes du pléistocène
inférieur
D'origine continentale, le sous-sol de la région se
caractérise par une grande
hétérogénéité spatiale et verticale. Les
quelques niveaux silteux ou argileux rencontrés n'ont pas une extension
latérale suffisante pour donner un caractère captif à la
nappe. Elle est considérée comme libre sur l'ensemble du bassin
(Zairi, R, 2008). Les constitutions lithologiques (sables argiles et limons) de
ce sous sol en grande partie alluvionnaires forment un réservoir pour
les eaux souterraines.
A N'Djamena, les formations fluvio-lacustres quaternaires
constituent l'aquifère phréatique principale et la plus
exploitée dont le sommet se situe aux alentours de 30-33 mètres.
Les dépôts semblent être à prédominance
sableuses et reposent sur l'épaisse série argileuse
pliocène à une profondeur de 50-60 mètres. Cette nappe est
contenue dans les formations du Quaternaire et plus spécifiquement dans
les formations du Pléistocène inférieur donc, et est
exploitée pour l'eau potable.
La partie nord de la zone d`étude se distingue par une
plus grande abondance de sables éoliens tandis que des sables
fluviatiles, parfois graveleux sont plus abondants au sud.
D'une manière générale, les descriptions
lithologiques mettent en évidence l'existence de deux séries :
- Une série supérieure formée de sable
fin et de silts non consolidés,
- Une série inférieure complexe, formée
de niveaux à épaisseurs très variables d'argile, de sable,
de silt et de graviers avec des noyaux gypseux et ferreux.
La nappe phréatique s'écoule de manière
convergente vers une dépression piézométrique
fermée située au nord dans le secteur compris entre Massaguet et
Moyto (Djoret (2000), Abderamane (2012)).
Globalement la région dispose d'une ressource en eau
satisfaisante avec un accès plus facile le long du Chari. Il peut
localement y avoir des zones moins productives, pouvant s'expliquer par la
présence de couches plus argileuses.
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La nappe du pliocène
inférieur
On attribue au Pliocène inferieur les
dépôts sableux situés à une profondeur de 250-
350 m/sol dans la partie centrale du bassin du lac Tchad.
La formation aquifère du Pliocène est
composée d'une alternance de bancs sableux et argileux d'origine
fluviatile, de 5 à 10m d'épaisseur pour une épaisseur
totale d'environ 75m. Cette série se retrouve sur toute la zone du
bassin mais semble se biseauter vers le Sud et le Sud-ouest. C'est un
aquifère confiné dans le centre du bassin. L'écoulement se
fait du Sud-Est du bassin vers les pays bas au Nord-Est (Bouchez, 2015). La
nappe aquifère du pliocène a été mise en
évidence dans notre zone d'étude notamment par le forage
d'exploitation du marché à mil exécuté
jusqu'à 350m de profondeur en 2004 par Foraco.
II.3. Paramètres hydrodynamiques (Q, Q/S, K, T,
S)
La détermination de ces paramètres ne peut se
faire sans l'exécution de pompage d'essai de longue durée ou des
essais de puits. Une valeur moyenne de 6x10-3 m2/s de la
transmissivité de l'aquifère du quaternaire est proposé
sur la base des forages effectués dans le Chari Baguirmi (Schneider et
Wolff (1992)). La porosité varie beaucoup aussi avec une valeur
médiane autour de 10% (Bouchez. C, 2015).
Tableau 2: paramètres hydrodynamiques moyens de
la nappe de N'Djamena.
*Forages anciens
|
|
4.10-4< S<10-3
|
3.2.10-3<T<6.6.10-3
|
**Forages récents
|
40<Q<120
|
3.1.10-3<S<2.10-2
|
3.1.10-3<T<5.5.10-2
|
*valeurs moyennes de 6 anciens forages (Schneider et Wolff,
1992),
**valeurs moyennes de 5 forages récents (source :
Direction de l'hydraulique).
II.4. Qualité des eaux de nappe
La qualité des eaux destinées à la
consommation humaine doit respecter les normes de qualité
définies par le décret n°615/PR/PM/ME/2010 du 2
août2010 portant définition nationale de l'eau potable au Tchad et
les recommandations de l'OMS.
B. PRESENTATION DU LABORATOIRE NATIONAL DES
EAUX
Le Laboratoire National des Eaux (LNE) crée par la Loi
N°006/PR/2013 et basé à N'Djamena est la structure d'accueil
de notre stage ; et c'est là où nous avions effectué
toutes les analyses
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durant cette étude. C'est un établissement
public à caractère scientifique, industriel et commercial
doté de la personnalité morale, juridique et jouissant d'une
autonomie de gestion. Placé sous la tutelle du Ministère en
charge de l'eau, il a pour mission de mettre en oeuvre la
stratégie du gouvernement en matière
d'études fondamentales et appliquées pour
la caractérisation des eaux de surface et souterraines, l'analyse, le
contrôle, le suivi de la qualité de l'eau suivant les normes
requises pour tous les différents usages.
II.5. Les textes législatifs et
réglementaires Le cadre réglementaire
La synthèse chronologique des principaux textes
législatifs réglementant la gestion et la protection de l'eau de
consommation est la suivante :
La loi N° 016/PR/99 du 18 aout 1999, portant sur le code
de l'eau.
Les textes de 2002, complétés en 2007,
permettent l'organisation des services de gestion et d'exploitation des
ouvrages.
Par exemple, l'arrêté n° 28/MEE/DG/02 du 25
juin 2002 portant définition du cadre modèle de convention
particulière de transfert du pouvoir de délégation du
service public de l'eau potable de l'Etat à une collectivité
territoriale décentralisée.
Loi N°006/PR/2013, portant création du laboratoire
national des eaux (LNE).
Les textes de 2010 et 2011 fixent des normes de qualité
sur l'eau potable et des prescriptions techniques sur le matériel
d'hydraulique villageoise.
Par exemple, le décret n° 616/PR/PM/ME/2010 du 2
août 2010 portant procédure de contrôle et de suivi de la
qualité des eaux destinées à la consommation humaine.
Les textes de 2011 (nos 22 et 24) définissent certaines
conditions d'attribution des points d'eau entre autres. Il faut se dire que
l'application pose souvent problème.
DEUXIEME PARTIE : MATERIELS ET METHODES
La deuxième partie a pour objet la présentation
des différentes méthodes de traitement et d'analyse des
données mises en oeuvre pour mener à bien cette étude.
Elle concerne donc l'organisation des étapes de travail sur le terrain
et au laboratoire.
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