V.4.2.1.Les cations
Au regard des résultats des analyses chimiques des eaux
de notre zone d'étude, il ressort que le cation alcalino-terreux le plus
important est le calcium. Il est très répandu
dans la nature et
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en particulier dans les roches calcaires ou sous forme de
carbonates (calcite (CaCO3), dolomite [(Ca,Mg) CO3]) ; c'est un composant
majeur de la dureté de l'eau et sa teneur varie essentiellement suivant
la nature des terrains traversés. Tous les points étudiés
ont des concentrations inferieures à la valeur maximale admissible qui
est de 200 mg/L. Les teneurs élevées en calcium pourraient
être attribuées à la dissolution de la calcite dont regorge
le réservoir de notre zone.
Le sodium, élément alcalin est
quant à lui, est un élément constant de l'eau ; toute
fois, sa concentration peut être variable. Indépendamment de la
lixiviation des formations géologiques contenant du Chlorure de sodium,
sa présence peut provenir de la décomposition des sels
minéraux comme les silicates de sodium ou d'aluminium. Sa teneur demeure
prédominante sur nos résultats par rapport au
magnésium et au potassium. Ceci
s'explique par le fait que ces deux ions (sodium et potassium) qui
appartiennent aux groupes des métaux alcalins sont absorbés par
les formations argileuses avec en priorité l'ion potassium, l'ion sodium
reste en solution (Ndedje-Allah, 2015). L'adsorption serait donc le facteur
déterminant et causerait la diminution de l'ion potassium. La teneur en
sodium reste toute fois faible dans nos eaux sauf à Amkoundjara
où la concentration assez élevée de cet ion serait due aux
eaux usées d'origine domestique riche en sodium, déversées
et ayant probablement polluées la nappe.
V.4.2.2.les anions
Pour les anions, tous nos échantillons ont des teneurs
élevées en bicarbonate par rapport aux autres
éléments dans la solution. Les valeurs élevées
seraient dues vraisemblablement à la circulation de ces eaux dans le
réservoir aquifère de nature calcaro-dolomitique, ou à la
dissolution du dioxyde de carbone dans l'eau par la réaction suivante
:
H2O+CO2 <----> H2CO3<---->HCO-3+ H+
H2CO3+ CaCO3<----> Ca(HCO3)2
CaCO3<----> Ca2+ +HCO3- +
OH-
Quant aux ions chlorures, leur teneur dans nos eaux est faible
sauf à Toukra où nous relevons une valeur relativement
élevée. L'origine de cet ion pourrait être anthropique.
Les teneurs en sulfates élevées au niveau des
points d'eau de toukra, semblent être liées vraisemblablement au
contact de l'eau avec des encaissants de nature, gypsifères. Les autres
points contrôlés restent dans les normes recommandées, les
résultats obtenus sont similaires
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aux conclusions dégagées dans le cadre de
l'étude concernant la zone en question par Djoret (2001) et Kadjaganba
(2008) confirmant l'origine géologique des sulfates.
Sur la figure 49, nous remarquons que le nitrate ne
corrèle pas avec le calcium ni avec aucun ion majeur ; ce qui suppose
que la présence du nitrate dans nos eaux notamment à Guinebor et
Ngueli , à une origine anthropique.
Régression de Ca2+ par NO3
(R2=0.003)
0 5 10 15 20
NO3

Ca2+
100
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
Figure 49: évolution des teneurs du nitrate en
fonction du calcium.
Quant aux éléments indésirables, nous
constatons la présence du fer, à l'état ferreux dans
quelques points de nos eaux. Celui ci est très soluble dans l'eau et
précipite à la suite du dégagement de l'anhydre carbonique
par l'oxydation à l'air. Dans les eaux contrôlées, les
teneurs les plus élevées sont observée à
Amkoundjara1 et Chagoua. Sur le premier site nommé, l'origine pourrait
être attribuée à la lixiviation de terrains
traversés ou à une pollution anthropique. A chagoua, zone
alluvionnaire, l'eau extraite de la nappe peut avoir une teneur en fer et
éventuellement en manganèse supérieure à l'eau
infiltrée à partir du cours d'eau ; ceci pourrait s'expliquer par
la concentration d'ions métalliques au niveau des boues tapissant le lit
du fleuve. Indépendamment des saveurs désagréables pouvant
être perçue à partir de 0,05mg/l, le fer développe
dans l'eau la turbidité rougeâtre peu engageante pour un
consommateur. Enfin les eaux ferrugineuses ont l'inconvénient de tacher
le linge. L'élimination du fer peut se faire par oxydo-aération
suivie d'une filtration quand il est présent naturellement dans les eaux
souterraines.
Sur le diagramme de piper, le faciès des eaux est dans
l'ensemble bicarbonaté calcique et magnésien, ce qui est
caractéristique des eaux souterraines se trouvant proches de la zone de
recharge ; Ce qui sous tend la richesse du réservoir en minéraux
argileux, résultat en accord avec celui des travaux de Kadjangaba (2007)
dans la même zone.
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