V.4.3.Indice d'échange de base (IEB)
Le tableau 7 de la variation d'échange des ions dans
notre zone, montre que les valeurs de l'IEB de nos échantillons sont
toutes inférieures à zéro. Ce qui indique que les
minéraux argileux ont fixés les ions calcium présents dans
les eaux de la nappe ; en outre le potassium et le sodium sont issus des
réactions d'échange de base au niveau d'argile présente
dans les horizons sableux. Autrement dit, le Ca2+ et le
Mg2+ de l'eau de la zone étudiée sont remplacés
par les ions Na+ et K+ dans les formations
encaissantes.
V.4.4. rapports caractéristiques entre les
éléments majeurs
Les relations entre les éléments chimiques,
HCO-3 ,Ca2+ ,Na+, Mg2+, SO4-2,
Cl-, sont mises en évidence sur la matrice du tableau 10 et
montrent une dominance des ions Ca-HCO3- par rapport aux autres
ions. Les différentes relations entre éléments majeurs
sont mises en exergue sur la figure 51.
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![](Contribution--letude-de-la-qualite-physicochimique-et-bacteriologique-des-points-deau-dan60.png)
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![](Contribution--letude-de-la-qualite-physicochimique-et-bacteriologique-des-points-deau-dan61.png)
Figure 50: rapports caractéristiques entre les
différents éléments majeurs.
V.5.Qualité bactériologique des eaux
souterraines
Les eaux souterraines présentent en
général une bonne protection contre la contamination
microbiologique et sont peu vulnérables aux pollutions externes à
l'exception des nappes superficielles non protégées par un
recouvrement semi perméable ou imperméable. Malheureusement,
cette bonne qualité microbiologique de ces eaux peut être
menacée par des contaminations de surfaces, suite à des
conceptions inadéquates des forages, des puisards, des latrines et
autres fosses d'aisance (Ndeje-Allah, 2015).
Cet état de fait est manifeste dans certains points de
notre zone d'étude, où les eaux superficielles chargées en
microorganismes et germes de tout genre s'infiltrant dans le sol sablonneux,
parviennent à la nappe sans avoir bénéficié d'une
filtration efficace, et occasionnent une multitude de pollutions ponctuelles.
Les puisards et latrines non étanches contribuent aussi et de
manière non négligeable à cette pollution de la nappe.
Dans le cadre de notre étude, pendant l'hivernage, nous
constatons que la pollution bactériologique affecte beaucoup plus le
secteur Sud-est de N'Djamena, de l'autre coté du
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fleuve, là où le sommet de la nappe est proche
de la surface du sol, que les terrains qui surmontent l'aquifère sont
perméables (P2, P3, P4, P7), que les sources de pollution sont
importantes. Cette vulnérabilité de la nappe dans cette partie de
la zone d'étude a été signalée par Abderamane et al
(2017).La même tendance de la pollution est observée au
Nord-est, au voisinage du Chari. Pendant la période de basses eaux, la
quasi-totalité de la pollution est toujours persistante au Sud-est de
N'Djamena (P1, P2, P3, P4, P6,) compte tenu des caractéristiques
pédologique et lithologique que nous avions
énumérées ci haut. Pour la dernière campagne de
prélèvement (2éme groupe de 8 forages), la
pollution bactériologique est signalée beaucoup plus à
l'Est de N'Djamena (P11, P12, P13, P14, P16).
Cet état de fait s'explique surtout par les conditions
défavorables d'hygiène, l'utilisation de la nature comme lieu
d'aisance (21% de la population de N'Djamena défèque à
l'air libre selon le SDEA 2003-2020). Le comble est qu'il n'existe même
pas de réseaux d'évacuation d'eaux usées dans notre zone
d'étude. Quant aux ordures ménagères, les communes
assurent le service en régie, lequel s'avère fortement
limité par le manque de capacité d'enlèvement journalier
et de moyens financiers. Les ordures s'entassent de jour en jour et avec
l'arrivée de la saison des pluies, libèrent les germes qui
s'infiltrent dans la nappe avec l'écoulement de l'eau.
Ainsi, sur le 1er groupe de 10 points
d'eau contrôlés, seul le P5 est censé
être étanche et bien protégé et n'a montré
aucune contamination bactériologique ni pendant l'hivernage, ni pendant
la période de basses eaux. Les points P2, P3, P4, et P9
présentent une contamination persistante en Coliformes totaux
et en E. Coli pendant les deux périodes ; Leur
présence dans l'eau souterraines est associée à la
matière organique en décomposition (pelouse, foin, bois,
matières fécales, etc.), introduits par, le ruissellement et les
infiltrations des fortes pluies en période d'hivernage. La
présence en nombre élevé des Coliformes totaux
(P2, P4, P9, P10) est un signal d'alarme qui démontre une
détérioration de la qualité de l'eau. Un nettoyage de ces
forages doit être effectué. A priori, si les
entérocoques sont présents en nombre beaucoup plus
élevé que les coliformes fécaux, il s'agit
probablement d'une contamination résiduelle puisque les
entérocoques survivent plus longtemps dans l'environnement. Or pour
notre étude, ces Entérocoques ne sont présents
que sur un seul point d'eau (P10), ce qui suppose que les contaminations par
les Coliformes fécaux (E.Coli ) sont récentes
et consécutives aux infiltrations des eaux de surface, des eaux vannes
(toilettes et latrines dont le niveau remonte avec la recharge observée
en cette période de hautes eaux). Ces résultats sont en accord
avec
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ceux obtenus dans la commune d'Abomey-Calavi au Benin par
TANIGNON en 2011. Par ailleurs nous remarquons une disparition de la pollution
bactériologique aux points P7, P8, P10 pendant la période de
basses eaux, ceci s'explique par le fait qu'en cette période, le niveau
piézométrique baisse et n'accélère pas la
propagation des polluants microscopiques se trouvant sur le sol où
piégés dans la zone non saturée. Ce qui confirme encore
que les infiltrations des eaux pendant l'hivernage sont probablement un facteur
de contamination.
Il est à signaler une nouvelle pollution aux points P1
et P16, ce qui s'expliquerait par la proximité des latrines non
étanches et ne respectant pas la distance de 15métres comme nous
l'avions remarqué sur 90% des secteurs étudiés.
Sur le 2éme groupe de 8 forages
contrôlés, nous remarquons que le P15 n'a pas de
contamination, donc bien protégé. Par ailleurs le P17 et le P18
sont aussi exempts de contamination.
Ainsi donc, 11 points d'eau sur 18 analysés, soit un
pourcentage de 61% présentent une pollution bactériologique donc
non conformes pour la consommation conformément aux recommandations de
l'OMS/TCHAD.
Tout compte fait, les pollutions bactériologiques sont
invariablement présentent pendant toute la période de
l'année avec sensiblement une fréquence un peu
élevée pendant la saison des pluies. La pollution est
donc ponctuelle liée à chaque point d'eau.
Il faut enfin noter que les maladies liées directement
à la consommation de ces eaux (typhoïde, diarrhée, troubles
d'estomac, hépatite...), sont la cause d'environ 25 à 30% de
consultation en moyenne dans les centres de santé de notre zone
d'étude (voir tableau 14).
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