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La société sucrière du Burkina Faso (SN SOSUCO : de l'aménagement du territoire à  la construction de la mémoire (1965-2020)


par Thomas Frank Bancé
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Master de recherche 2023
  

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A/ La proposition de création d'un Centre d'Interprétation du Sucre des Cascades (CISC)

Le centre d'interprétation peut se définir comme un espace sans collection, destinée à mettre en valeur et à diffuser un patrimoine auprès d'un large public219. A la différence du musée, un centre d'interprétation est un espace muséographique destiné à valoriser un patrimoine qui ne peut être collecté ou contenu dans l'enceinte d'un bâtiment220. Les biens et les sites de l'industrie sucrière étant dispersés dans le périmètre sucrier de Bérégadougou, nous avons décidé de développer un projet de centre d'interprétation en lieu et place d'un musée. La création d'un centre d'interprétation est considérée comme un processus complexe mais important pour la préservation d'un patrimoine culturel ou naturel221.

1. L'avant projet du CISC

Avant de mettre en place un centre d'interprétation, un certain nombre d'actions doivent être menées en amont. Ces actions permettront de créer les conditions nécessaires au développement du centre d'interprétation.222

a) La recherche d'un thème et d'un site

Un centre d'interprétation doit être construit autour d'un thème central. Toutes les activités seront menées en référence à ce thème central, qui pourra être décliné en sous-thèmes selon les besoins. Dans le cas de notre projet, le thème central du Centre d'Interprétation du Sucre des

219 Chaumier Serge et Jacobi Daniel, « Nouveaux regards sur l'interprétation et les centres d'interprétation », La Lettre de l'OCIM, 119 | 2008, mis en ligne le 21 janvier 2011, consulté le 26 juin 2023, URL : https://journals.openedition.org/ ocim/348#tocto1n2, DOI : https://doi.org/10.4000/ocim.348.

220 Ibid, p. 6.

221 L'objectif de ce travail n'est pas d'étudier en détail les centres d'interprétation, mais de s'intéresser à leur fonctionnement et à leur rôle dans la préservation et la valorisation du patrimoine culturel et naturel. Une étude plus approfondie pourra être réalisée lorsque le projet de création du centre d'interprétation sera validé.

222 Plusieurs des idées proposées dans cette section sont le fruit de nos observations lors des visites de centres d'interprétation en France, en Italie, au Portugal et en Espagne. Nous les avons confrontées à un certain nombre d'ouvrages et à l'enseignement reçu dans le cadre du Master Techniques, Patrimoine et Territoires de l'Industrie.

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Cascades est sans aucun doute le sucre, avec des sous-thèmes tels que la culture de la canne à sucre, la production du sucre et la vie des travailleurs du sucre.

Le site qui reflète le mieux le thème développé par le centre d'interprétation est à définir. Pour notre projet, la culture et la transformation de la canne à sucre ont lieu dans une seule région du pays : les Cascades. La disponibilité d'un périmètre sucrier à Bérégadougou, l'une des communes rurales de la région, en fait le site idéal pour le CISC. Ce choix facilitera la mobilité des visiteurs du centre.

b) La mobilisation de la ressource humaine

Les centres d'interprétation, à l'instar des autres espaces muséographiques, ont besoin de réunir un réseau d'acteurs aussi qualitatifs que diversifiés. Ces personnes contribueront au fonctionnement, à la sensibilisation, à l'information et à la formation de la population locale sur le patrimoine culturel mis en valeur dans les centres d'interprétation. La mobilisation des acteurs du CISC pourrait être réalisée par les responsables de la SN SOSUCO en collaboration avec les autorités administratives de la région des Cascades. Les acteurs à mobiliser pourraient être regroupés en plusieurs équipes :

- Une équipe de scientifiques223 : la mise en valeur du patrimoine culturel par la construction d'un centre d'interprétation nécessite une approche interdisciplinaire des thèmes abordés224. Pour le CISC, nous comptons sur la contribution de chercheurs tels que des historiens, des sociologues, des archéologues, des ethnologues, des architectes, des urbanistes et autres. Ces acteurs animeront des débats et produiront des contenus autour du sucre et de sa culture au Burkina Faso en particulier, et en Afrique en général.

- Une équipe de professionnels de la promotion culturelle et patrimoniale : ils participeront à la définition du parcours de visite, ainsi que du contenu des expositions temporaires et permanentes. Il peut s'agir d'agents du service de protection du patrimoine culturel, de médiateurs culturels, de travailleurs de la société sucrière, de syndicats de travailleurs, de gestionnaires du patrimoine industriel et culturel, etc. Certains d'entre eux pourraient occuper des postes de médiateurs dans le nouveau centre d'interprétation.

223 Gardette Guillemette, « Éléments clés de l'aménagement d'un centre d'interprétation : faisabilité, programmation, travaux, acteurs. L'exemple de la redoute Marie-Thérèse à Avrieux, Barrière de l'Esseillon », Culture & Musées, n°21, 2013, consulté le 26 juin 2023, p. 201, URL : https://www.persee.fr/doc/pumus_1766-2923_2013_num_21_1_1740, DOI : https://doi.org/10.3406/pumus.2013.1740.

224 Chaumier S. et Jacobi D., « Nouveaux regards sur l'interprétation et les centres d'interprétation », art. cit., p. 10.

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- Une équipe de bénévoles : qu'ils soient issus d'associations de jeunes ou non, ces bénévoles s'engageront dans la réalisation du centre d'interprétation. Ils contribueront énormément à la sensibilisation et à la promotion du patrimoine sucrier de la région. Ils seront en quelque sorte les ambassadeurs du CISC auprès des populations burkinabè.

- Une équipe de gestion de projet : chargée de concrétiser l'idée d'un centre d'interprétation. Sa tâche principale sera de coordonner les actions sur le terrain. Pour le CISC, les membres de cette équipe de maîtrise d'oeuvre seront issus de chacune des autres équipes, et la direction pourra être assurée par un agent de la direction régionale de la promotion du patrimoine culturel. Cette équipe sera chargée de rédiger le dossier de présentation du projet de centre d'interprétation.

La taille et la qualité de chaque équipe dépendront de la capacité du projet à réunir le maximum de ressources humaines. Une liste de toutes ces personnes ressources sera établie et restera ouverte à de nouveaux membres225.

c) L'étude de faisabilité

Comme pour tout projet, une étude de faisabilité doit être réalisée pour le Centre d'Interprétation du Sucre des Cascades. Cette étude aura pour objectif d'analyser la pertinence du projet, de réaliser une pré-programmation du projet et de réaliser une étude de marché pour déterminer si l'offre répond à un besoin existentiel. L'étude définira également le statut juridique opérationnel et organisationnel du centre d'interprétation226. Selon Guillemette Gardette, ces études sont généralement confiées à des bureaux d'études spécialisés en ingénierie culturelle et touristique227. Le recrutement du bureau d'études relèverait de la responsabilité du comité de pilotage, après un appel d'offres.

d) La recherche de financements

C'est l'une des phases majeures de l'avant-projet. La plupart des projets de développement ont besoin de lever des fonds pour les activités de démarrage (infrastructures, équipements, services). Ce financement peut également couvrir les premières années de fonctionnement du projet, avant qu'il ne commence à générer des revenus et à s'autofinancer. Dans le cadre du projet CISC, nous ciblerons deux types de structures pour le financement : les structures publiques (la Direction de la

225 Gardette G., « Éléments clés de l'aménagement d'un centre d'interprétation », art. cit., p. 201.

226 Ibid., p. 203.

227 Ibid., p. 202.

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Culture et du Patrimoine, le fonds d'appui aux initiatives culturelles) et les structures privées (SN SOSUCO, les opérateurs économiques du secteur sucrier, les institutions financières). Les mécènes et investisseurs privés pourraient également contribuer au financement, à condition que leurs contributions soient sans contrepartie. Il est important que le CISC conserve son indépendance pour atteindre ses objectifs. Le financement peut prendre la forme d'un prêt sans intérêt ou portant intérêt, d'un don ou d'une subvention. Dans sa phase opérationnelle, le projet doit pouvoir générer des revenus pour s'autofinancer (ventes de billets de visite, revenus de la boutique de souvenirs).

2. La phase opérationnelle du CISC

Il s'agit de la phase de mise en oeuvre concrète du projet. Elle définit les objectifs à atteindre et les actions à mener sur le terrain. Le Centre d'Interprétation du Sucre dans les Cascades a trois objectifs : préserver le patrimoine sucrier du Burkina Faso, promouvoir le patrimoine sucrier auprès de la population locale et faire du patrimoine sucrier une identité nationale. Pour atteindre chacun de ces objectifs, des actions spécifiques sont nécessaires.

a) La préservation du patrimoine sucrier burkinabè

La première action consiste à dresser un inventaire complet des biens et sites de l'industrie sucrière du Burkina Faso. Cet inventaire fournira une liste exhaustive du patrimoine sucrier avec des informations sur la localisation de chaque bien, son état de conservation ou sa protection. Cette liste d'inventaire servira à constituer le dossier d'inscription du patrimoine sucrier sur la liste du patrimoine culturel national, garantissant la préservation de tous les biens et sites inscrits. L'étape suivante est la conservation et la restauration. Il s'agit de stabiliser et de réparer les biens et les bâtiments afin d'éviter qu'ils ne se détériorent davantage. D'autres biens peuvent être réhabilités pour leur valeur historique et mémorielle. Il s'agit notamment des logements des cadres en ruine (voir annexe 6) et des bâtiments abandonnés de la propriété sucrière. Ces actions contribueront à pérenniser les biens concernés.

b) La valorisation du patrimoine sucrier burkinabè

La pérennité du présent projet réside dans sa capacité à attirer le maximum de visiteurs en suscitant l'intérêt pour le patrimoine industriel. Pour ce faire, plusieurs actions doivent être développées. Tout d'abord, les acteurs culturels et touristiques (médiateurs, muséologues, professionnels du patrimoine culturel) seront réunis pour développer un parcours muséologique. Celui-ci permettra de découvrir les installations industrielles de la SN SOSUCO, les champs de

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canne à sucre, les cités ouvrières et le bâtiment d'exposition. La prochaine étape sera la construction d'un bâtiment, idéalement situé dans le périmètre sucrier de Bérégadougou. Un concours national d'architecture sera organisé pour sélectionner la meilleure proposition. Parallèlement, un autre projet sera lancé pour la conception de la scénographie. La scénographie est une forme de médiation spatiale, un moyen de transmettre un message, un concept ou une émotion, à l'interface entre l'objet-émetteur et le public-récepteur.228 La scénographie créera une animation (lumière, son, ombre, couleur) autour du contenu proposé par la muséographie. Une fois tous ces projets achevés, le CISC pourra fonctionner à pleine capacité.

c) Le patrimoine sucrier burkinabè : une identité nationale

L'une des principales missions du Centre d'Interprétation du Sucre des Cascades est de favoriser la découverte, la valorisation et l'appropriation du patrimoine sucrier burkinabè. Pour ce faire, il doit mettre en place un certain nombre d'activités :

- La recherche scientifique : il s'agit d'encourager les études sur le patrimoine industriel burkinabè en général, et sucrier en particulier, afin de sensibiliser le public à cette industrie. Il s'agit d'organiser des séminaires, des colloques et des ateliers, ainsi que de publier des ouvrages collectifs ou individuels traitant de l'histoire du patrimoine industriel, de son évolution et de son impact socio-économique. A moyen terme, des bourses de recherche seront mises à la disposition des étudiants et des chercheurs dans le domaine du patrimoine industriel. La publication des résultats de ces recherches placera le patrimoine sucrier au même niveau que les autres patrimoines naturels et culturels du pays. A terme, le projet prévoit d'intégrer le patrimoine sucrier dans des modules d'enseignement destinés aux élèves des écoles primaires et secondaires du Burkina Faso.

- L'interprétation du patrimoine sucrier : l'objectif est de faciliter la compréhension par le public des biens, des sites et de la documentation relatifs au patrimoine industriel sucrier. Pour ce faire, le CISC organisera des expositions, des ateliers pédagogiques, des débats animés et des projections cinématographiques. Le but de l'interprétation est de souligner l'importance du patrimoine sucrier et de justifier les raisons de sa préservation.

- La création d'une association : l'Association de Promotion de l'Industrie Sucrière au Burkina Faso (APIS-BF) regroupera les acteurs et les sympathisants de l'industrie du sucre au Burkina Faso. Son rôle sera d'intensifier les campagnes de communication sur le patrimoine

228 Grzech Kinga, « La scénographie d'exposition, une médiation par l'espace », La lettre de l'OCIM, numéro 96, 2004, p. 5, consulté le 30 juin 2023, URL : https://ocim.fr/wp-content/uploads/2013/02/LO.961-pp.04-12.pdf.

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sucrier, de fournir des volontaires pour les travaux de restauration et de réhabilitation de certains biens menacés, et de participer aux activités culturelles du CISC. Ses membres seront issus de toutes les couches sociales et de toutes les régions du Burkina Faso, afin d'être les premiers à relayer le patrimoine industriel sucrier auprès de la population. Ainsi, le patrimoine ne sera plus seulement l'affaire des acteurs du domaine, mais aussi celle des populations bénéficiaires.

3. L'aménagement du bâtiment du CISC

Le Centre d'Interprétation du Sucre des Cascades sera installé dans un bâtiment construit à cet effet. Ce choix a été fait en raison de l'absence d'un ancien bâtiment, d'au moins 100 m2 et en état de récupération, disponible sur le périmètre sucrier de la SN SOSUCO. S'il est vrai que l'architecture du bâtiment du CISC sera proposée lors du concours d'architecture, nous avons néanmoins voulu montrer à quoi ressemblera l'aménagement du futur bâtiment. Sur un niveau (R+1), le bâtiment du CISC aura une surface d'environ 350 m2. Pour ce faire, nous nous sommes inspirés du projet du centre d'interprétation de la commune de Laroque des Albères en France, réalisé par des étudiants en master de l'Université de Perpignan Via Domitia229.

Figure 27 : Plan du sous-sol du CISC

Représentation descriptive 3D du sous-sol

Plan du sous-sol

Source : Perlik, Barela, Baptista, Terres, Geres et Ali-Guechu, Projet du centre d'interprétation de la commune de Laroque des Albères, op. cit., pp. 37-38.

Comme le montre la Figure 28, le sous-sol du bâtiment du CISC abritera la salle des machines, le local de stockage et les toilettes communes. Cette partie du bâtiment n'est accessible depuis le

229 Perlik, Barela, Baptista, Terres, Geres et Ali-Guechu, Projet du centre d'interprétation de la commune de Laroque des Albères. Partie 2 : préconisations et proposition d'aménagement, Master professionnel en Urbanisme, Habitat et Aménagement, Perpignan, 2015, 74 p., consulté le 27 juin 2023, URL : https://www.payspyreneesmediterranee.org/ mbFiles/documents/etudes/etudefac-2015-cimta-document3.pdf.

sous-sol que par des escaliers. Hormis les toilettes, les autres pièces du sous-sol seront inaccessibles aux visiteurs.

Figure 28 : Plan du rez-de-chaussée du CISC

Boutique de souvenirs

Plan du rez-de-chaussée

Représentation descriptive 3D du rez-de-chaussée

Plan de l'étage

Source : Perlik T., Projet du centre d'interprétation de la commune de Laroque des Albères, op. cit., pp. 35-36.

Le rez-de-chaussée est l'espace principal du bâtiment et accueille l'exposition permanente sur l'industrie sucrière. Près de la moitié de l'espace a été aménagé pour accueillir le contenu muséographique et scénographique. Ce niveau abrite également le service d'accueil (informations générales, billetterie, documentation), une réserve et la boutique de souvenirs. Contrairement au sous-sol, le rez-de-chaussée et l'étage sont accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Figure 29 : Plan de l'étage du CISC

Source : Perlik T., Projet du centre d'interprétation de la commune de Laroque des Albères, op. cit., pp. 42-43.

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Représentation descriptive 3D de l'étage

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L'étage comprend un atelier pédagogique pour les plus jeunes, des bureaux pour le personnel et une salle de conférence. En cas d'exposition temporaire, la salle de conférence pourrait être aménagée pour accueillir l'exposition.

Dans l'ensemble, des mesures de sécurité ont été prises pour le bâtiment du CISC, avec l'installation de cages d'escaliers résistantes au feu. Le bâtiment a également été rendu plus accessible aux personnes à mobilité réduite, avec des ascenseurs, des couloirs, des élévateurs et des toilettes. Le bâtiment est désormais accessible à tous les types de public. A terme, un restaurant, une aire de repos, un parc automobile pourraient être aménagés à proximité.

4. Le fonctionnement du CISC

Une fois le siège du Centre d'Interprétation du Sucre des Cascades (CISC) inauguré, les activités pourront commencer. Le parcours muséographique proposé dans l'avant-projet du CISC par des muséographes et des scénographes professionnels doit être pleinement opérationnel. Une équipe hautement qualifiée et enthousiaste sera chargée de mettre en oeuvre les activités du centre.

a) Le parcours muséographique

"JE DÉCOUVRE LE SUCRE" est le nom que nous avons donné au parcours muséographique conçu pour le CISC. La visite complète dure de deux à trois heures et est divisée en quatre étapes. Toutefois, les visiteurs sont libres de choisir une ou plusieurs étapes du parcours. Les autres étapes peuvent être visitées ultérieurement.

Figure 30 : Schéma du parcours muséographique "Je découvre le sucre" du CISC

Source : Bancé Thomas Frank, Conception d'un schéma descriptif du parcours muséographique du CISC, juin 2023.

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"JE VAIS AU CHAMP" : est le nom de la première étape du parcours du CISC. L'objectif de ce parcours est de découvrir les plantations de canne à sucre. Immergés dans les champs de canne à sucre, les visiteurs apprennent à connaître les différentes variétés de canne à sucre cultivées à la SN SOSUCO, le processus de croissance de la canne, les systèmes d'irrigation et le processus de récolte de la canne mûre. S'ils le souhaitent, ils peuvent s'essayer à l'effeuillage, à la coupe et au ramassage de la canne à sucre dans les champs. Cet itinéraire peut être parcouru à pied, en voiturette ou en tramway230. L'étape "Je vais au champ" dure au maximum une heure. Des panneaux seront installés tout au long des champs de canne à sucre pour aider les visiteurs non accompagnés à se repérer dans les 10 000 ha de canne à sucre.

"JE FAIS DU SUCRE" : cette étape consiste en une explication basique de la chaîne de production du sucre, depuis l'arrivée de la canne à sucre dans les ateliers industriels jusqu'à la production de sucre brun et de sucre blanc. Les visiteurs apprendront également comment la bagasse est utilisée pour produire de l'alcool éthylique 96° GL. La visite dure au maximum une heure et nécessite la présence d'un guide. L'usine étant toujours en activité, le guide de l'usine veillera à ce que les visiteurs respectent le cordon de sécurité mis en place pour la visite, afin d'éviter tout accident de parcours.

"JE VIS DANS LES CHAMPS" : la troisième étape de la visite du CISC se déroule dans les cités de logement. Disséminés dans le périmètre sucrier, les visiteurs découvrent les quartiers d'habitation des travailleurs de la plantation sucrière. Ils découvrent leurs conditions de vie en fonction de leur grade : ouvrier agricole, ouvrier d'usine, travailleur permanent et cadre. Les visiteurs communient avec les souvenirs des milliers de personnes qui ont vécu dans ces maisons depuis 1972. Ils pourront même lire ou entendre des témoignages d'anciens habitants de ces logements. La visite "Je vis dans les champs" dure au maximum 45 minutes et peut se faire sans guide, en s'aidant des panneaux et des étiquettes.

"JE RENCONTRE MON PATRIMOINE" : la dernière partie de la visite se déroule à l'intérieur du bâtiment du CISC. À l'issue de la visite, les visiteurs ont accès à une exposition permanente et à une boutique de souvenirs au rez-de-chaussée, puis à un atelier pédagogique et à une salle polyvalente à l'étage. En fonction des biens collectés, le CISC proposera les thèmes suivants pour l'exposition permanente : l'histoire de l'industrie sucrière, les étapes de

230 Nous pensons que la ligne de raccordement ferroviaire construite avant 1975, date de l'inauguration du complexe sucrier, et aujourd'hui à l'abandon, pourrait être réhabilitée pour assurer un service de tramway à l'intérieur du périmètre sucrier. Pour rappel, il existe encore très peu de lignes ferroviaires dans le pays, et le train ne fait pas partie des moyens de déplacement quotidiens des Burkinabè.

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la culture de la canne à sucre, le sucre et ses dérivés, de l'industrie au patrimoine, les métiers du sucre, les conditions de travail des ouvriers du sucre. L'exposition se veut pédagogique, interactive et immersive dans le patrimoine sucrier burkinabè. Ensuite, si besoin est, nous pouvons organiser une exposition temporaire sur l'un des thèmes ci-dessous, afin d'approfondir le thème et d'atteindre un groupe cible. Quant à l'atelier pédagogique, il se veut interactif et ludique pour les jeunes, mais aussi pour les adultes qui ne connaissent pas grand-chose au sucre. A l'aide de manettes d'écran, de puzzles et d'expériences chimiques, les ateliers éducatifs encouragent les plus jeunes à développer leur imagination, leur créativité et leur compréhension de l'univers du sucre. La scénographie contribuera à rendre l'expérience inoubliable. Le personnel du CISC sera chargé de développer et de contrôler le contenu de ces ateliers. Le parcours se terminera par la boutique, où les visiteurs auront accès à des consommables, des gadgets et des vêtements liés à l'industrie sucrière ou spécifiques à la région des Cascades.

b) Le personnel

Pour que le Centre d'interprétation fonctionne correctement et atteigne ses objectifs (préserver, valoriser et transmettre le patrimoine industriel sucrier), il doit être doté de ressources humaines hautement qualifiées. Cette équipe sera également chargée de développer les stratégies de communication du CISC. Le travail muséographique exigeant beaucoup d'ingéniosité et de pluridisciplinarité, on veillera à réunir des professionnels de plusieurs domaines. L'équipe sera composée de guides touristiques (travailleurs ou retraités de l'industrie sucrière), de professionnels de la culture (médiateurs, muséologues, scénographes, gestionnaires du patrimoine, communicateurs, conservateurs, d'archivistes) et de scientifiques (biochimistes, agronomes, chercheurs en histoire, archéologie et sociologie). On veillera à assurer la parité genre et à constituer une équipe jeune, dynamique et créative.

c) Les horaires d'ouverture et la billetterie

Étant donné qu'une grande partie de la sucrerie sera en activité pendant les visites, il serait judicieux d'adapter les horaires des visites aux heures de fonctionnement de la sucrerie, avec un léger décalage entre le début et la fin des activités. Les horaires varieront également en fonction des périodes de campagne et d'inter-campagne de la SN SOSUCO. Les dimanches seront fermés au public, afin d'entretenir les expositions et de procéder aux ajustements nécessaires. Le calendrier est le suivant :

De novembre à avril, du lundi au samedi .
· 10h00 à 18h00.
De mai à octobre, du lundi au samedi .
· 08h00 à 18h00.

En ce qui concerne le prix des billets, une étude spécifique devrait être menée afin de déterminer les tarifs appropriés pour les différentes catégories de visiteurs : enfants, écoliers et groupes scolaires, étudiants, travailleurs, personnes âgées, entreprises, etc. Dans le but ultime de permettre à la population locale de s'approprier son patrimoine industriel sucrier. L'indice de performance du CISC devrait être l'enregistrement des milliers de visiteurs par an.

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