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La société sucrière du Burkina Faso (SN SOSUCO : de l'aménagement du territoire à  la construction de la mémoire (1965-2020)


par Thomas Frank Bancé
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Master de recherche 2023
  

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A/ La naissance de la Nouvelle Société Sucrière de la Comoé (SN SOSUCO)

Le 4 septembre 1998, la Société Sucrière de la Comoé, Société d'État burkinabè, est libéralisée. Elle a été remplacée par la Nouvelle Société Sucrière de la Comoé, abrégé en SN SOSUCO. Son siège social demeure à Banfora. Cette décision a été prise par la Commission de privatisation du Burkina Faso mise en place par le Chef de l'État. Cependant, avant que cette mesure ne soit prise, un processus national de privatisation avait déjà été initié depuis 1991.

1. La mise en place de la Commission de privatisation

Dans les années 1990, le Burkina Faso a entrepris des réformes juridiques et institutionnelles pour libéraliser progressivement son économie. L'objectif principal de cette libéralisation était de promouvoir une économie de croissance durable par le développement des activités du secteur privé et la création d'un environnement plus propice à l'investissement privé et à l'emploi. C'est dans ce contexte que l'ordonnance du 17 juillet 1991 a créé une Commission de privatisation placée sous la tutelle du Ministère en charge du Commerce, de l'Industrie et de l'Artisanat. La privatisation des entreprises publiques au Burkina Faso avait pour but, d'une part, de remédier aux nombreux maux dont elles souffrent et, d'autre part, de permettre à l'État de réaliser de substantielles économies financières.

En 1996, le gouvernement burkinabè libéralise le marché du sucre. C'est le premier signe fort du désengagement de l'État dans l'industrie sucrière. La SOSUCO perd son monopole sur les

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importations de sucre au Burkina Faso, monopole qu'elle détenait depuis 1975. La SOSUCO figure sur la liste des sociétés d'État à libéraliser par la Commission de privatisation114.

2. Le processus de privatisation de la SOSUCO

La Commission de privation a joué un rôle central dans la privatisation de la société sucrière car elle était mandatée par le gouvernement burkinabè. La privatisation de la SOSUCO s'est déroulée en plusieurs séquences. La première étape a consisté à définir les objectifs de la privatisation. Le gouvernement burkinabè avait trois principaux objectifs : l'amélioration de la productivité et la compétitivité de l'industrie sucrière nationale ; la consolidation et le développement de l'industrie sucrière ; et le maintien des activités économiques dans la région de Banfora. Ces objectifs peuvent paraitre modestes si l'on considère que la SOSUCO était la seule usine sucrière du pays à l'époque et que la compétitivité était quasi-inexistante sur le marché du sucre.

Une fois les objectifs définis, il fallait choisir la stratégie de privatisation. L'État burkinabè a choisi de vendre directement une grande partie de ses actions. Le repreneur de la société d'État devrait être un professionnel de la culture de la canne à sucre, avoir une expérience des affaires en Afrique, disposer d'une base d'investissement nationale représentative et d'une capacité financière suffisante115.

La troisième étape consistait à évaluer le patrimoine et la rentabilité de la SOSUCO. À cette fin, un cabinet privé d'audit et de conseil financier, Ernst & Young, a été engagé. Le travail de ce cabinet a permis de déterminer la valeur des actions. Sur la base des actifs de la SOSUCO, une action valait entre 12 779 et 15 012 francs CFA116. Mais compte tenu de la rentabilité future et des investissements à réaliser, la valeur d'une action se situait entre 15 387 et 17 075 francs CFA117 .

Au début de l'année 1998, un appel d'offres est lancé par la Commission de privatisation pour la reprise de la SOSUCO. A la clôture de l'appel d'offres le 11 février 1998, quatre soumissionnaires répondaient aux critères de sélection. Il s'agit de : Castel-SUCAF Holding et Brakina, le groupement SIFCA-SOMDIAA, le groupe Mimran de la Compagnie Sucrière Sénégalaise (CSS), et le consortium EmbalFaso-IPS-FC Schaffer. La Commission porte son choix sur le consortium

114 La privatisation de la SOSUCO s'est faite conjointement avec une petite unité industrielle de fabrication d'alcool éthylique 96° GL appelée Société de Production d'Alcool (SOPAL).

115 Commission de Privatisation, Privatisation de la SOSUCO, Ouagadougou, Ministère du Commerce, de l'Industrie et de l'Artisanat, 1998, p. 12.

116

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Ibid. Ibid.

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EmbalFaso, IPS et FC Schaffer. Après des mois de mise au point du contrat de cession, une loi a été promulguée le 4 septembre 1998 portant libéralisation de la Société Sucrière de la Comoé. La Nouvelle Société Sucrière de la Comoé, abrégée en SN SOSUCO, est créée en lieu et place.

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