A/ La naissance de la Nouvelle Société
Sucrière de la Comoé (SN SOSUCO)
Le 4 septembre 1998, la Société Sucrière
de la Comoé, Société d'État burkinabè, est
libéralisée. Elle a été remplacée par la
Nouvelle Société Sucrière de la
Comoé, abrégé en SN SOSUCO. Son siège
social demeure à Banfora. Cette décision a été
prise par la Commission de privatisation du Burkina Faso mise en place
par le Chef de l'État. Cependant, avant que cette mesure ne soit prise,
un processus national de privatisation avait déjà
été initié depuis 1991.
1. La mise en place de la Commission de
privatisation
Dans les années 1990, le Burkina Faso a entrepris des
réformes juridiques et institutionnelles pour libéraliser
progressivement son économie. L'objectif principal de cette
libéralisation était de promouvoir une économie de
croissance durable par le développement des activités du secteur
privé et la création d'un environnement plus propice à
l'investissement privé et à l'emploi. C'est dans ce contexte que
l'ordonnance du 17 juillet 1991 a créé une Commission de
privatisation placée sous la tutelle du Ministère en charge
du Commerce, de l'Industrie et de l'Artisanat. La privatisation des entreprises
publiques au Burkina Faso avait pour but, d'une part, de remédier aux
nombreux maux dont elles souffrent et, d'autre part, de permettre à
l'État de réaliser de substantielles économies
financières.
En 1996, le gouvernement burkinabè libéralise le
marché du sucre. C'est le premier signe fort du désengagement de
l'État dans l'industrie sucrière. La SOSUCO perd son monopole sur
les
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importations de sucre au Burkina Faso, monopole qu'elle
détenait depuis 1975. La SOSUCO figure sur la liste des
sociétés d'État à libéraliser par la
Commission de privatisation114.
2. Le processus de privatisation de la SOSUCO
La Commission de privation a joué un rôle central
dans la privatisation de la société sucrière car elle
était mandatée par le gouvernement burkinabè. La
privatisation de la SOSUCO s'est déroulée en plusieurs
séquences. La première étape a consisté à
définir les objectifs de la privatisation. Le gouvernement
burkinabè avait trois principaux objectifs : l'amélioration de la
productivité et la compétitivité de l'industrie
sucrière nationale ; la consolidation et le développement de
l'industrie sucrière ; et le maintien des activités
économiques dans la région de Banfora. Ces objectifs peuvent
paraitre modestes si l'on considère que la SOSUCO était la seule
usine sucrière du pays à l'époque et que la
compétitivité était quasi-inexistante sur le marché
du sucre.
Une fois les objectifs définis, il fallait choisir la
stratégie de privatisation. L'État burkinabè a choisi de
vendre directement une grande partie de ses actions. Le repreneur de la
société d'État devrait être un professionnel de la
culture de la canne à sucre, avoir une expérience des affaires en
Afrique, disposer d'une base d'investissement nationale représentative
et d'une capacité financière suffisante115.
La troisième étape consistait à
évaluer le patrimoine et la rentabilité de la SOSUCO. À
cette fin, un cabinet privé d'audit et de conseil financier, Ernst
& Young, a été engagé. Le travail de ce cabinet a
permis de déterminer la valeur des actions. Sur la base des actifs de la
SOSUCO, une action valait entre 12 779 et 15 012 francs CFA116. Mais
compte tenu de la rentabilité future et des investissements à
réaliser, la valeur d'une action se situait entre 15 387 et 17 075
francs CFA117 .
Au début de l'année 1998, un appel d'offres est
lancé par la Commission de privatisation pour la reprise de la
SOSUCO. A la clôture de l'appel d'offres le 11 février 1998,
quatre soumissionnaires répondaient aux critères de
sélection. Il s'agit de : Castel-SUCAF Holding et Brakina, le groupement
SIFCA-SOMDIAA, le groupe Mimran de la Compagnie Sucrière
Sénégalaise (CSS), et le consortium EmbalFaso-IPS-FC Schaffer. La
Commission porte son choix sur le consortium
114 La privatisation de la SOSUCO s'est faite conjointement
avec une petite unité industrielle de fabrication d'alcool
éthylique 96° GL appelée Société de Production
d'Alcool (SOPAL).
115 Commission de Privatisation, Privatisation de la
SOSUCO, Ouagadougou, Ministère du Commerce, de l'Industrie et de
l'Artisanat, 1998, p. 12.
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EmbalFaso, IPS et FC Schaffer. Après
des mois de mise au point du contrat de cession, une loi a été
promulguée le 4 septembre 1998 portant libéralisation de la
Société Sucrière de la Comoé. La Nouvelle
Société Sucrière de la Comoé, abrégée
en SN SOSUCO, est créée en lieu et place.
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