A travers l'analyse des traits humains de la
société bissa de Béguédo, il est question de
rechercher un rattachement entre la migration de la population et les
différents traits culturel, religieux, ethnique, linguistique, etc.
Aussi, la recherche de meilleures conditions de vie économique
étant l'un des principaux mobiles de la migration, il serait opportun
d'avoir un aperçu sur les potentialités économiques de la
ville. Cet aperçu nous permettra d'établir un lien de
causalité entre ces potentialités et les pratiques migratoires
des jeunes de Béguédo.
Il est question dans ce chapitre de donner un aperçu
sur la composition ethnique, religieuse, culturelle et linguistique de la
population de Béguédo tout d'abord. Ensuite, il s'agit de
présenter les potentialités économiques de la commune
rurale de Béguédo.
I_ Composition ethnique, linguistique et religieuse de
Béguédo
A l'instar des autres peuples du Burkina Faso, le peuple
bissa a développé et entretenu une identité culturelle
propre à lui-même. Cette identité lui a permis de rester
attaché à ses principes et valeurs fondamentaux mais aussi de se
distinguer des autres peuples qui l'entourent.
I_1. La structure ethnique des Bissa
Au Burkina Faso, on dénombre une soixantaine d'ethnies
réparties sur tout le territoire national. L'ethnie mossi est la
plus dominante avec 48,5% de la population totale. Elle est suivie par des
ethnies comme les Peulhs (7.8%), les Gulmantché (7%), les Mande (y
compris les Bissa 11,4%), les Bobo (6.8%), les Gurunsi (6%), les Lobi-Dagara
(4.3%), ou encore les Senoufo (2.2%)84. On remarque ainsi que
sur la soixante d'ethnies, les Bissa (l'ethnie qui peuple notre zone
d'étude) figurent parmi les ethnies majoritaires du pays. De ce fait, on
peut se poser la question de savoir quelle est l'origine de l'ethnie bissa ?
Avec quels dialectes le peuple bissa communique-t-il ?
Encerclé par les peuples envahisseurs moose à
partir du XVe siècle, on a souvent l'impression que le pays
bissa partage la même origine ethnique avec le peuple mossi : la famille
ethnique voltaïque. En effet, les Bissa appartiennent à la famille
ethnique mandé, plus précisément le sous-groupe
Mandé-sud. De nos jours, on retrouve le peuple bissa majoritairement
84 Données issues du Résultat
définitif du RGPH de 2006, INSD.
42
dans deux provinces du Burkina Faso : le Boulgou et
le Zoundwéogo. Mais GUEBRE et ZOURE rappellent que «
Ce territoire [le Bisako] s'étendait au-delà de ses limites
actuelles pour couvrir une partie des provinces actuelles du Ganzourgou, du
Kouritenga et du Namatenga. »85 (confère carte 1 de
l'annexe 3/Photos).
Malgré l'absence de données chiffrées
sur les effectifs de chaque ethnie présente à
Béguédo, nous avons pu avec l'aide des autorités
administratives et le constat fait sur le terrain, catégoriser les
principales ethnies par ordre d'importance numérique. Ce sont : les
Bissa, les Moose, les Peuhl, les Haoussa. Nous avons également
poussé les investigations pour savoir si l'ethnie bissa était la
seule ethnie à Béguédo qui pratique les migrations
internationales ? Mais une fois de plus, les source écrites et orales
ont été muettes. En attendant donc d'approfondir la question dans
un sujet de recherche, tout semble indiqué l'absence d'une autre
migration de masse dans la commune de Béguédo en dehors de celle
effectuée par les Bissa.
I_2. La composition linguistique des Bissa
La langue commune aux habitants du Bisaku est le «
Bissa » ou « Bisa ». Cette langue appartient
à la grande famille de langues mandé. Elle est parlée par
tous ceux qui sont originaires du peuple bissa. Il y a deux dialectes de la
langue bissa : le Lébir et le Barka. En fonction de la
situation géographique dans le pays bissa, le dialecte utilisé
varie. Ainsi, quand on se retrouve dans la partie Ouest du pays bissa
(Lébinoko), c'est le Lébir qui est parlé
(Zabré, Béguédo par exemple). Mais quand on est
situé dans la partie Est du pays bissa (Baroko), c'est le Barka qui est
utilisé (Garango, Bittou par exemple).86 La langue comme
identité culturelle, est très importante car dans des situations
où les moyens courants (noms, origine, ethnies, etc.) ne permettent pas
de reconnaître une personne ou un peuple, la langue parlée peut
renfermer beaucoup d'informations.
En ce qui concerne les langues parlées
présentement à Béguédo, le dialecte
Lébir est majoritairement parlé. Mais on note
néanmoins la présence de locuteurs du mooré et du
fulfulde.
Suite à cette présentation des
caractéristiques ethnolinguistiques de Béguédo, nous
retenons que ses habitants, les Bissa, ont été un peuple de
mobilité durant le temps. Migration volontaire ou non, les Bissa
n'hésitent pas à changer de résidence lorsqu'ils se
sentent menacés
85 GUÉBRÉ B.H et ZOURE H.A.V., 2009,
op.cit., p. 309.
86 GUÉBRÉ B.H et ZOURE H.A.V., 2009,
Idem, p. 318.
43
ou lorsque les conditions de vie ne sont pas favorables.
Fiers de leur liberté, leur indépendance ou encore leur langue,
les Bissa ont parfois préféré la mobilité humaine
que l'assimilation à un autre peuple.
I_3. La structure religieuse des Bissa
Nous avons trouvé peu d'écrits sur les
religions pratiquées dans la commune rurale de Béguédo.
Nous nous sommes donc résolus aux informations émanant de nos
personnes ressources mais aussi au contenu du Plan Communal de
Développement disponible sur la commune.
Trois religions principales sont pratiquées dans la
commune. Ce sont par ordre d'importance : l'islam ; le christianisme
(catholicisme et protestantisme) et l'animisme. Comme un peu partout au Burkina
Faso, le syncrétisme religieux est aussi présent dans la ville de
Béguédo avec une place importante accordée aux pratiques
coutumières.
44
II_ Potentialités économiques de
Béguédo
La population active de la commune de Béguédo
s'adonne vivement à plusieurs activités à longueur de
journée. La première et la principale activité
économique de la commune reste l'agriculture. Elle est soutenue par
l'élevage, la pêche et le commerce. Toutes ces activités
économiques ont chacune une place importante dans le
développement local de la ville.
II_1. L'agriculture
L'agriculture demeure la principale activité
économique des populations de la commune. Elle occupe la
quasi-totalité des populations qui sont avant tout des cultivateurs de
céréales. Elle demeure encore une agriculture de subsistance,
extensive et largement tributaire des aléas climatiques. Les
céréales constituent l'alimentation de base des populations. Le
mil et le sorgho sont les céréales dont la production est la plus
importante dans la commune, suivis du riz et du maïs. Essentiellement
destinées à la vente, les principales cultures de rente sont
l'arachide, le coton, le soja et le sésame. Les populations pratiquent
également des cultures maraîchères pendant la saison
sèche. Ces cultures sont plus l'apanage des femmes que des hommes. Il
ressort que les principales productions maraîchères dans la
commune sont l'oignon, la tomate, le melon, les courgettes, les aubergines,
etc.
Quant aux difficultés du secteur agricole, Irissa
ZIDNABA fait le point en ces termes : « Les activités agricoles
sont cependant confrontées aux aléas climatiques et aux
problèmes fonciers liés à la pression démographique
et à l'étroitesse de la superficie de la commune.
»87 Si l'on se base sur les données du RGPH de
2006, qui fait mention d'une densité de 561,7 habitants au
km2, alors des problèmes fonciers existeront sans doute dans
la commune. Et ces problèmes opposeront d'une part les
propriétaires fonciers et les exploitants, et d'autre part les
agriculteurs et les éleveurs. D'ailleurs, les habitants de
Béguédo et leurs voisins de Niaogho ont toujours en
mémoire ce problème foncier qui les a opposés en 1982 et
1983. Armelle FAURE explique que « Le 26 avril 1982, les habitants de
deux bourgades voisines, Niaogho et Beghedo, s'affrontent à propos de
terres cultivables en région bissa, [...] On compte une vingtaine de
blessés graves et divers dégâts matériels ; [...]
L'année suivante (en 1983), le conflit reprend, alors que
l'administration et les responsables villageois essayent de trouver les termes
d'une
87 ZIDNABA, Irissa, 2016, op.cit., p. 78.
45
conciliation. »88 En plus de ces
problèmes fonciers et agraires, les habitants de Béguédo
sont obligés de subir les caprices du climat.
En sommes, on note qu'il y a autant de potentialités
agricoles à Béguédo que de difficultés dans ce
même secteur. Et face à des difficultés croissantes du
secteur agricole, conjuguées avec l'absence d'une réponse
efficace des autorités locales et nationales à ces
difficultés ; certains jeunes de la commune préfèrent
quitter temporairement ou définitivement leur commune à la
recherche d'autres espaces agricoles.
II_2. L'élevage
L'élevage dans la commune de Béguédo est
essentiellement de type traditionnel en ce sens que les espèces
produites sont des variétés locales. Il est également
extensif dans la mesure où l'accent est mis sur la taille du cheptel et
non sur l'accroissement des rendements. En plus, l'embouche bovine, ovine,
caprine y est également pratiquée permettant ainsi aux
populations de diversifier leur source de revenu et leur alimentation en
viande. Même si toutes les familles à Béguédo
semblent s'adonner aux activités pastorales, les grands adeptes de ce
secteur restent les habitants de Béguédo-peul et ceux de
Diarra.
Le domaine de l'élevage est encadré par un
agent vétérinaire de l'Etat burkinabè. Plusieurs
associations et groupements sont nés pour mieux organiser le secteur.
Malgré cette assistance aux acteurs de l'élevage, leur grosse
difficulté reste la présence des épizooties telles que
le charbon symptomatique, la dermatose nodulaire, la fièvre aphteuse et
la pasteurellose.89 L'importance des retenues d'eau de la
commune semble faciliter la pratique de l'élevage.
L'élevage étant une activité de
transhumance, il n'est pas rare de voir des populations de
Béguédo se déplacer avec leurs cheptels à la
recherche de pâturage ou suite à un conflit avec les paysans.
88 FAURE Armelle, 1993, « Niagho versus
Beghedo : un conflit foncier à la veille de la révolution
burkinabè », in Cahiers des Sciences Humaines, n° 29,
p. 105.
89 ZIDNABA, Irissa, 2016, op.cit., p. 79.
46
II_3. La pêche
Le Nakambé qui borde la commune à l'ouest,
offre d'énormes potentialités en ressources halieutiques. La
pêche est une activité naissante qui commence à occuper une
place de choix dans les activités économiques de la commune. Son
poids économique pour l'instant est minime vu que ses produits sont
destinés en grande partie à la consommation locale. Toutefois, la
présence de pêcheurs professionnels, semi-professionnels et des
productrices atteste que la pisciculture est en voie de développement
dans la commune. D'ailleurs, un nouveau périmètre vient
d'être créé : le Périmètre Aquacole
d'Intérêt Economique de Bagré (PAIE/Bagré) dont
l'antenne de Niaogho est chargée du contrôle de l'activité
et de l'encadrement des acteurs.90
Le faible niveau de développement du secteur piscicole
de Béguédo diminue sa capacité à attirer les
jeunes. Et si les potentialités de ce secteur ne sont pas perçues
par les jeunes, alors ces derniers ne s'intéresseront pas à cette
filière. Ce qui pourtant pourrait être un facteur de
rétention de certains jeunes dans la commune.
II_4. Le commerce
Constatant la faiblesse de ces espaces agricoles, la commune
de Béguédo a compris qu'elle gagnerait à faire du commerce
le fondement de son économie. C'est ainsi que depuis la période
précoloniale et coloniale, le village de Béguédo a
été une référence dans le commerce de certains
produits. Cela commença d'abord durant la période coloniale,
avec la vente du cola et des esclaves sur les marchés de la Gold Coast
(Ghana actuel) mais aussi des marchés intérieurs de la
Haute-Volta. Pendant la période coloniale, c'est la commercialisation
des oignons qui prit le dessus. Pour mémoire, c'est l'administration
coloniale qui a décidé à partir de 1930 de mettre l'accent
sur la production de l'oignon dans la Volta blanche et
précisément à Béguédo.91
Cette politique a fait de Béguédo un véritable pôle
de croissance économique pendant l'ère coloniale.
De nos jours, le commerce dans la commune de
Béguédo est caractérisé toujours par un assez bon
niveau de développement. Le commerce avec les pays voisins est toujours
en vogue même si les produits commercialisés sont plus
variés. A ce propos, Irissa ZIDNABA observe que : « En effet,
la commune constitue un lieu d'échanges où les commerçants
venus des pays
90 Conseil Municipal de Béguédo, 2015,
op.cit., p. 44.
91 FAURE Armelle, 1993, op.cit., p. 108.
47
voisins (Ghana, Togo et Bénin) apportent des
produits manufacturés, des ignames, des ustensiles de cuisine, des
habits pour y vendre. Les populations locales exportent à leur tour, les
produits agricoles : oignons, tomates, arachides décortiquées ou
fraîches, bétail. Une partie de ces produits est également
acheminée vers les marchés de l'intérieur : Manga,
Koupéla, Pouytenga, Tenkodogo, Ouagadougou. »92 Une
autre variable du commerce contemporain de Béguédo est la forte
présence des femmes dans les pratiques commerciales. On retrouve les
femmes dans des activités comme la vente des légumes et des
céréales, la restauration et la vente de dolo. Leur
présence dans le commerce des articles et divers, reste néanmoins
significative. A Béguédo-centre, elles occupent près
de 30% des boutiques.93
Béguédo est un pôle d'attraction de
commerçants en provenance d'une part de l'intérieur du pays et
d'autre part de l'extérieur du pays. Lorsque les commerçants de
Béguédo se déplacent hors de Béguédo pour la
vente de leurs produits ou l'approvisionnement en de nouveaux produits, on dit
qu'ils effectuent une migration de travail. De ce fait, le commerce
devient un mobile d'émigration pour certaines populations de
Béguédo.
Pour conclure, on retient que le peuple bissa a pu
développer un espace culturel dynamique et varié au fil du temps.
Il a été parfois contraint de changer de zone de résidence
afin de fuir les persécutions émanant des peuples voisins ou des
mesures coercitives de l'administration coloniale. Quand il n'était pas
contraint, il se déplaçait volontairement avec l'esprit de
revenir parmi les siens. Mais au détriment de toutes ces
mobilités humaines, les Bissa en général et ceux de
Béguédo en particulier ont su conserver jusqu'à nos jours
certaines valeurs caractéristiques de leur culture. En outre, on a pu
mettre à jour des potentialités économiques de la commune
de Béguédo ; lesquelles potentialités constituent la base
de développement de la commune. Toutefois, ces potentialités
économiques que regorge la commune sont enjambées de
difficultés. Ces difficultés sont si immenses qu'elles
empêchent un développement serein de l'activité
économique : c'est l'exemple des pratiques agricoles. Or, si
l'agriculture n'arrive pas à employer les jeunes en âge de
travailler, la résultante est que ces derniers se feront employés
hors de la commune de Béguédo. L'objectif étant de trouver
une activité rémunératrice pour subvenir à leurs
besoins économiques. Le lien entre la disponibilité des
potentialités économiques à Béguédo et la
migration de la population est rapidement établi.
92 ZIDNABA, Irissa, 2016, op.cit., p. 81.
93 Conseil Municipal de Béguédo, 2015,
op.cit., p. 45.
48
L'étude du cadre humain et économique de
Béguédo met en exergue d'abord les caractéristiques
ethnique, linguistique et religieuse des Bissa de Béguédo.
L'ethnie bissa appartient à la grande famille ethnique mandé et
à la famille linguistique mandé. La religion majoritaire est
l'islam, introduit dans la commune depuis l'époque précoloniale.
Le développement économique de Béguédo s'appuie sur
ces secteurs clés qui sont l'agriculture, l'élevage, la
pêche et le commerce. Quand bien même que l'agriculture soit le
principal secteur économique, les autres secteurs offrent de potentiels
emplois aux populations. Toutefois, ces secteurs gagneront à être
bien structurés afin de retenir les jeunes de la commune.
49
La situation géographique de la commune de
Béguédo a permis de découvrir les atouts et les
contraintes du milieu physique la commune. Les sols et le relief sont en
général favorables aux cultures agricoles. La présence du
fleuve Nakambé et la proximité du barrage de Bagré mettent
à la disposition de la commune d'immenses sources hydrauliques
utilisées pour les cultures maraîchères mais aussi dans
l'élevage et la pêche. La population est marquée par une
forte densité de l'ordre de 561 habitants au km2. Certes, la
population de la commune de Béguédo est jeune, mais la population
active (48,14%) est moindre par rapport à la population inactive
(51,86%). Ceci s'explique en partie par l'absence des populations en force de
travail.
L'ethnie bissa est l'ethnie majoritaire de la province du
Boulgou. Depuis leur installation sur le sol du Burkina Faso actuel, les Bissa
ont connu une forte mobilité humaine due tantôt à des
envahissements de territoires, tantôt à des mesures coercitives de
l'administration coloniale. Cette tradition migratoire va se transmettre de
génération en génération jusqu'à la
population bissa actuelle. L'agriculture, l'élevage, la pêche et
le commerce sont les principales activités de base de la commune. Elles
offrent à la population une source de revenus. Cependant, de nombreuses
difficultés gangrènent ces secteurs économiques de la
commune et développent chez les populations un
désintérêt de ces activités. Ce
désintérêt serait en partie une raison de
l'émigration de la population. Vu sous cet angle, on peut se poser la
question de savoir : dans quel contexte les migrations internationales des
Bissa ont eu lieu ? La réponse à cette question permet de
comprendre les mobiles, l'évolution et la dynamique des pratiques
migratoires chez les Bissa.
50
DEUXIÈME PARTIE : LE CONTEXTE
HISTORIQUE DES MIGRATIONS
INTERNATIONALES DES BISSA
51
Quand on étudie de près l'historique du
peuplement du territoire du Burkina Faso actuel, on s'aperçoit que le
Burkina Faso a été au départ une terre
d'émigration. En effet, la plupart des populations traditionnelles
installées sur le sol actuel du Burkina Faso ont eu des origines autres
que leurs terres d'accueil. Cette situation montre que la migration en
général n'est pas un phénomène nouveau pour ces
populations. Toutefois, l'avènement de la colonisation viendra amplifier
le phénomène migratoire en Haute-Volta (actuel Burkina Faso) avec
une forte mobilisation de la main d'oeuvre voltaïque pour la mise en
valeur de la colonie voltaïque mais aussi des colonies voisines. Cette
mobilité humaine des populations voltaïques continuera même
au-delà de la période coloniale.
Parmi les peuples qui fournissent un grand contingent de
migrants au Burkina Faso, figure le peuple bissa. En réalité, les
Bissa sont reconnus pour leurs fortes mobilités humaines depuis la
période coloniale jusqu'à nos jours. Quand on analyse les
différentes zones de départ dans le "pays bissa", on
constate que les émigrés de Béguédo se
démarquent encore plus dans les migrations internationales. Et
comprendre la prépondérance des Bissa de Béguédo
dans l'émigration par rapport aux autres peuples de la région du
Centre-Est burkinabè, a été l'une des raisons du choix de
Béguédo comme cadre d'étude.
Dans cette deuxième partie de notre sujet de
recherche, il est question de donner dans un premier chapitre un aperçu
historique des migrations internationales au Burkina Faso. Le deuxième
chapitre présente l'historique des migrations internationales des
Bissa.
52