1-6- Le carbone organique du sol (COS) et l'azote dans
le sol
Le grand cycle du carbone, dans lequel entre le COS, prend en
compte le cycle du carbone dans le sol, mais aussi dans la
végétation, l'océan et l'atmosphère. On estime le
contenu de COS à environ 1 500 PgC entre 0 et 1 mètre de
profondeur (FAO, 2017). Cela représente plus de carbone que ce qui est
actuellement contenu dans l'atmosphère (environ 800 PgC) et dans la
végétation terrestre (500 PgC) réunis (FAO, 2015).
Selon ADEM (2014), les sols stockent, sous forme de
matières organiques, deux à trois fois plus de carbone que
l'atmosphère. Leur utilisation engendre des flux de CO2 et a des
répercussions sur l'évolution du climat. Aujourd'hui, l'enjeu est
de limiter les pertes lorsqu'elles sont liées au retournement des terres
et d'accroître les stocks par la promotion de
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pratiques agricoles et sylvicoles adaptées.
L'azote est stocké dans le sol sous forme de matières
organiques (débris morts ou microorganismes). Le carbone des sols acides
étant sous forme de matière organique, les stocks d'azote et de
carbone sont étroitement liés. Les phénomènes de
mise à disposition pour la plante de l'azote sont donc dépendants
des processus biologiques de décomposition des matières
organiques mortes et de la dynamique de renouvellement des microorganismes du
sol (essentiellement des bactéries et des champignons) Bakker et Augusto
(2009).
1-7- Horizons organiques du sol
Les débris végétaux frais sont
transformés plus ou moins rapidement par les organismes du sol en
fonction du degré d'activité biologique. Il en résulte
différents niveaux de décomposition décrits comme horizons
organiques: l'horizon « L » constitué essentiellement de
litière fraîche non transformée, l'horizon « Of »
où les débris végétaux sont
décomposés (fermentés), et enfin l'horizon « Oh
» dans lequel la matière organique est, dans son ensemble,
déjà décomposée en humines (OFEV, 2016).
Selon Bernhard-Reversat (1972) en Côte d'Ivoire, on
trouve sur le sol du plateau une couche de litière toujours
présente, bien que moins épaisse en saison des pluies. Au-dessous
on observe une couche fine (0,5 à 1 cm) de débris
végétaux fragmentés, puis un horizon humifère de 2
à 4 cm d'épaisseur dans lequel les racines fines sont abondantes
et forment par endroits un feutrage épais. Dans le talweg la couche de
litière, présente en saison sèche, disparaît en
saison des pluies, et laisse apparaître le sol nu avec quelques feuilles
éparses. On n'observe pas sous la litière d'horizon organique ni
d'horizon humifère.
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