1-8- Biodiversité et fonctionnement biologique
du sol
Les changements de la biodiversité sont évidents
quand il y a déboisement ou lorsque l'on passe de la prairie à la
culture (Houghton et al., 2001). Lors des reboisements, ils vont
dépendre du type de forêt établi. Des systèmes
d'agroforesterie bien gérés impliquent aussi une
biodiversité importante (Pan et al., 2011).
Généralement la biodiversité des
mammifères est préservée en référence
à la forêt, mais le nombre d'espèces d'oiseaux et de
végétaux diminuent respectivement de moitié et d'un tiers
(420 à 300), IPCC (2000). La plupart des systèmes de cultures
intensives ont conduit dans le passé à une diminution importante
de la biodiversité, ceci parallèlement à la
décroissance de la matière organique par la culture et
l'utilisation des pesticides (Rovira, 1994). Pour les sols cultivés en
permanence, l'augmentation de la biodiversité relative à
l'augmentation de la matière organique concerne principalement la
biodiversité du sol (Copley, 2000). Cette
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biodiversité se répartit depuis le gène,
les micro-organismes, la faune, jusqu'aux organismes situés au-dessus du
sol. La quantité de bactéries présentes peut augmenter de
plusieurs ordres de grandeur aussitôt qu'une source de matière
organique est présente en abondance. En ce qui concerne l'effet sur la
biodiversité microbienne, on manque encore de données, car
seulement 5 à 10 % des espèces de la microflore du sol sont
connus. En utilisant les nouvelles techniques issues de la biologie
moléculaire, il est maintenant possible d'évaluer beaucoup mieux
la biodiversité spécifique ou interspécifique des
micro-organismes (Copley, 2000). Le rôle de la macrofaune dans
l'accumulation de COS a largement été souligné. Par
exemple, les mille-pattes et vers de terre dégradent et transforment les
particules de matière organique. Plus généralement, la
macrofaune du sol permet le transfert du COS vers de plus grandes profondeurs
de sol, où le COS possède un temps de présence plus
élevé (Rumpel et Kögel-Knabner, 2011). La
biodiversité du sol (bactéries, champignons, protozoaires,
insectes, vers, et autres invertébrés et mammifères)
associée au Carbone Organique du Sol forme la capacité
métabolique du sol (tableau I). Elle joue un rôle crucial dans
l'amélioration de la production alimentaire et la résilience du
sol face au changement climatique (FAO, 2017).
Tableau I : Vue d'ensemble des principaux
organismes du sol en fonction de leur taille
(FAO, 2017).
Microfaune (1 à 100 um) Mésofaune (100
um-2mm) Macrofaune (Plus de 2 mm)
Protozoaires Collemboles Vers de terre
Nématodes Mites Fourmis
Champignons Tardigrades Cloportes
Bactéries - Termites
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