I-3-2- Dégradation des forêts
La dégradation des forêts et des terres est un
grave problème, en particulier dans les pays en développement. En
2000, la superficie totale de forêts et de terres boisées
dégradées dans 77 pays tropicaux était estimée
à environ 800 millions d'hectares, dont quelques 500 millions d'hectares
de forêts primaires et secondaires (OIBT, 2002). La dégradation
des forêts est une des principales sources d'émissions de gaz
à effet de serre (GES), même si son rôle n'a pas
été estimé à l'échelle Mondiale. Dans la
forêt amazonienne brésilienne, la dégradation est
responsable de 20 % des émissions totales (Asner et al., 2005).
En Indonésie, le stock forestier a diminué de 6 % par an et la
dégradation des forets en est la cause pour les deux tiers, alors que la
déforestation ne représente qu'un tiers (Marklund & Schoene,
2006). En Afrique, le taux annuel de dégradation des forêts
avoisine les 50 % du taux annuel de déforestation (Lambin et
al., 2003). La dégradation des forêts se
réfère à la réduction de la capacité d'une
forêt de produire des biens et des services (OIBT, 2002). La
capacité comprend le maintien de la structure et des fonctions
d'écosystèmes (OIBT, 2005). Une forêt
dégradée ne fournit qu'une quantité limitée de
biens et services et ne conserve qu'une diversité biologique restreinte.
Elle a perdu la structure, la fonction, la composition des essences et/ou la
productivité normalement associées à la forêt
naturelle (OIBT, 2002). En zone forestière, la dégradation de la
végétation se manifeste par l'apparition des espèces
héliophiles telles que : Musanga cecropioides, Trema orientalis,
Harungana madagascariensis, Alchornea cordifolia, Macaranga spp., Pteridium
aquilinum, Chromolaena odorata. Dans les zones forestières
dégradées ou secondarisées, le sous-bois est souvent
dominé par les différentes espèces appartenant à la
famille des Marantaceae, de Zingiberaceae et de Commelinaceae
(Moutsamboté, 2012). Le raccourcissement de la durée des
jachères engendre la dégradation des terres qui a pour
conséquence l'apparition de nouveaux faciès forestier
constitués essentiellement des espèces héliophiles (PNLCD,
2006).
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