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Organisation du transport dans la ville de Bouake.


par Bi Kalou Didier KALOU
Université Alassane Ouattara - Master Géographie Humaine  2013
  

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Conclusion partielle

Le développement de l'activité de transport a facilité la mobilité et les conditions d'accès des populations aux services de base et aux ressources existantes ou potentielles. Le transport surtout terrestre permet à toutes les couches sociales de s'épanouir et de prendre une part active dans le développement économique de l'espace dans lequel il est exercé. En Côte d'Ivoire et particulièrement à Bouaké, la politique de la facilitation d'importation des engins de transport afin de répondre à une demande sans cesse croissante, a amélioré sans contexte les déplacements des populations. Elle a permis d'accroître le parc automobile de la ville et a renforcé celui du transport collectif en dépit des moments difficiles qu'a connu cette ville. Le phénomène des véhicules d'occasion et la facilité d'importation des motos ont ainsi contribué à atomiser d'avantage le transport urbain de Bouaké. Aujourd'hui, le secteur du transport routier est considéré comme une source d'oxygènes pour la trésorerie locale que nationale.

Cependant, en plus des impacts socio-économiques positifs du transport, il faut noter qu'il a des impacts environnementaux et sociaux négatifs. En effet, la plupart des activités du transport ont des effets négatif peu significatifs pris individuellement, mais la conjugaison de plusieurs de ces effets peut entraîner des conséquences fâcheuses à la longue aussi bien sur l'environnement biophysique que socio-économique. À Bouaké, l'utilisation massive du carburant de contrebande, du gasoil par les moyens du transport et de façon spécifique du gaz butane et le manque généralisé des contrôles techniques, constituent une source d'inquiétude tant pour la santé des citadins que pour l'environnement urbain. Aussi, il faut noter la surexploitation des véhicules d'occasion et l'occupation anarchique des espaces publics.

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CONCLSUION GENERALE

Cette étude a tenté d'analyser le fonctionnement du transport collectif dans la ville de Bouaké. Il ressort que plusieurs facteurs notamment humains et naturels conditionnent l'organisation de cette activité. Ces facteurs sont la cause de l'émergence de plusieurs moyens de transport et aussi la source du dysfonctionnement de cette activité. Ces moyens de transport naissances toujours chacun à des moments difficiles. Faut-il noter aussi que ces différents moyens de transport s'exercent dans la plupart des cas en marge des règles d'urbanisation et de la préservation de l'environnement.

En effet, l'explosion démographique et le développement des activités économiques entraînent une urbanisation accélérée des villes ivoiriennes règle à laquelle Bouaké n'a pu se dérober. Les lotissements et l'occupation « spontanée » de l'espace constituent à Bouaké l'un des facteurs déterminants de cette expansion des périmètres urbains. On remarque des vastes périphéries urbaines (Air-France 3, Dar es Salam 2et 3, Broukro 2, Zone etc.) qui émergent loin du centre historique (Koko, Commerce et Dougouba) et qui empiètent de plus en plus sur les espaces ruraux immédiats, ce qui cause des difficultés de mobilité urbaine à Bouaké. Car ce phénomène d'urbanisation s'est généralement produite sans la mise en place des infrastructures de transport adéquates dans ces zones périphériques.

Avec l'indépendance de la Côte d'Ivoire, l'urbanisation exponentielle des villes ivoiriennes a engendré des mutations spatiales profondes et l'accroissement des besoins de transport surtout du transport collectif. Plaçant ainsi au coeur du débat l'épanouissement des habitants et les enjeux de transport. Cette organisation de l'espace a engendré aussi de nombreux flux de transport. En fait, cette expansion urbaine a conduit à un fort développement des villes, à une dispersion des équipements, des emplois et des services dans les territoires urbains de plus en plus vastes (FAYE, 2013). La dispersion sociale, spatiale et économique va impacter alors sur les pratiques de mobilité avec des mouvements pendulaires quotidiens qui animent désormais d'une certaine manière la dynamique urbaine. Il faut garder en tête que le problème des transports dans les villes africaines est ancien. Il remonte à la période coloniale, période pendant laquelle des politiques discriminatoires étaient menées à l'égard des autochtones dans l'accès à la ville et aux transports. L'action des compagnies publiques de transport était limitée à certains espaces des villes et à certaines catégories sociales, les « indigènes » étaient discriminés. Cette réalité s'est poursuivie et se poursuit dans une moindre mesure jusqu'à nos

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jours. Aujourd'hui, ce sont les grandes métropoles qui bénéficient des systèmes de transport étatique ; le cas de la SOTRA qui se limite seulement qu'Abidjan.

Au-delà de tous ces dysfonctionnements des politiques d'aménagement et du développement intégral des territoires, il faut reconnaître que l'implication massive du privé dans le secteur du transport collectif dans les grandes villes à contribuer à résoudre plusieurs problèmes sociaux. Cette tendance privée de plus en plus grande des transports urbains est aussi bénéfique aux trésoreries locales que nationales, car les priorités de ces trésoreries seront ailleurs et les différentes taxes collectées auprès des opérateurs du transport constituent des bouffées d'oxygènes pour elles. Aussi, en dépit de son rôle important dans la facilitation des déplacements et de mobilités des populations et des biens, le transport privé collectif au-delà de son caractère informel et désordonné, apparaît comme une opportunité d'emploi quoique modeste pour les couches sociales exclues du marché du travail formel.

Ce côté positif du transport collectif privé ne peut obscurer les effets socio-économiques et environnementaux négatifs de ces diverses activités. À Bouaké, certaines pratiques (favoritisme d'un moyen « les taxis-motos » qui ne paient seulement que les taxes municipales, ils ne sont soumis à aucun contrôle policier par rapport aux autres moyens de transport. L'utilisation massive du carburant de contrebande et l'utilisation à outrance du gaz butane par les taxis-ville) seront à la longue très nocives pour la santé des populations, mais aussi pour l'environnement biophysique.

Ainsi, Bouaké doit penser à un système de transport conventionnel public du type d'un métro léger en site propre, ou d'un service de transport urbain collectif conventionnel de grande capacité. Encore, il peut être envisageable de combiner ces deux modes. Ces modes de transport paraissent plus économiques et respectueux de l'environnement. Il faut, qu'ils soient confortables et accessibles par les classes moyennes. Bouaké pourrait-il arriver à ce type de système ? Comment freiner ou endiguer le désordre dans le transport collectif de Bouaké ? Que faire pour arriver à un système de transport urbain qui réponde aux évolutions de la ville et du moment ? Telles sont quelques pistes de réflexion pour un système de transport et de mobilité futur pour la ville de Bouaké qui ne cesse de croître.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus