Conclusion partielle
Le développement de l'activité de transport a
facilité la mobilité et les conditions d'accès des
populations aux services de base et aux ressources existantes ou potentielles.
Le transport surtout terrestre permet à toutes les couches sociales de
s'épanouir et de prendre une part active dans le développement
économique de l'espace dans lequel il est exercé. En Côte
d'Ivoire et particulièrement à Bouaké, la politique de la
facilitation d'importation des engins de transport afin de répondre
à une demande sans cesse croissante, a amélioré sans
contexte les déplacements des populations. Elle a permis
d'accroître le parc automobile de la ville et a renforcé celui du
transport collectif en dépit des moments difficiles qu'a connu cette
ville. Le phénomène des véhicules d'occasion et la
facilité d'importation des motos ont ainsi contribué à
atomiser d'avantage le transport urbain de Bouaké. Aujourd'hui, le
secteur du transport routier est considéré comme une source
d'oxygènes pour la trésorerie locale que nationale.
Cependant, en plus des impacts socio-économiques
positifs du transport, il faut noter qu'il a des impacts environnementaux et
sociaux négatifs. En effet, la plupart des activités du transport
ont des effets négatif peu significatifs pris individuellement, mais la
conjugaison de plusieurs de ces effets peut entraîner des
conséquences fâcheuses à la longue aussi bien sur
l'environnement biophysique que socio-économique. À
Bouaké, l'utilisation massive du carburant de contrebande, du gasoil par
les moyens du transport et de façon spécifique du gaz butane et
le manque généralisé des contrôles techniques,
constituent une source d'inquiétude tant pour la santé des
citadins que pour l'environnement urbain. Aussi, il faut noter la
surexploitation des véhicules d'occasion et l'occupation anarchique des
espaces publics.
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CONCLSUION GENERALE
Cette étude a tenté d'analyser le fonctionnement
du transport collectif dans la ville de Bouaké. Il ressort que plusieurs
facteurs notamment humains et naturels conditionnent l'organisation de cette
activité. Ces facteurs sont la cause de l'émergence de plusieurs
moyens de transport et aussi la source du dysfonctionnement de cette
activité. Ces moyens de transport naissances toujours chacun à
des moments difficiles. Faut-il noter aussi que ces différents moyens de
transport s'exercent dans la plupart des cas en marge des règles
d'urbanisation et de la préservation de l'environnement.
En effet, l'explosion démographique et le
développement des activités économiques entraînent
une urbanisation accélérée des villes ivoiriennes
règle à laquelle Bouaké n'a pu se dérober. Les
lotissements et l'occupation « spontanée » de l'espace
constituent à Bouaké l'un des facteurs déterminants de
cette expansion des périmètres urbains. On remarque des vastes
périphéries urbaines (Air-France 3, Dar es Salam 2et 3, Broukro
2, Zone etc.) qui émergent loin du centre historique (Koko, Commerce et
Dougouba) et qui empiètent de plus en plus sur les espaces ruraux
immédiats, ce qui cause des difficultés de mobilité
urbaine à Bouaké. Car ce phénomène d'urbanisation
s'est généralement produite sans la mise en place des
infrastructures de transport adéquates dans ces zones
périphériques.
Avec l'indépendance de la Côte d'Ivoire,
l'urbanisation exponentielle des villes ivoiriennes a engendré des
mutations spatiales profondes et l'accroissement des besoins de transport
surtout du transport collectif. Plaçant ainsi au coeur du débat
l'épanouissement des habitants et les enjeux de transport. Cette
organisation de l'espace a engendré aussi de nombreux flux de transport.
En fait, cette expansion urbaine a conduit à un fort
développement des villes, à une dispersion des
équipements, des emplois et des services dans les territoires urbains de
plus en plus vastes (FAYE, 2013). La dispersion sociale, spatiale et
économique va impacter alors sur les pratiques de mobilité avec
des mouvements pendulaires quotidiens qui animent désormais d'une
certaine manière la dynamique urbaine. Il faut garder en tête que
le problème des transports dans les villes africaines est ancien. Il
remonte à la période coloniale, période pendant laquelle
des politiques discriminatoires étaient menées à
l'égard des autochtones dans l'accès à la ville et aux
transports. L'action des compagnies publiques de transport était
limitée à certains espaces des villes et à certaines
catégories sociales, les « indigènes » étaient
discriminés. Cette réalité s'est poursuivie et se poursuit
dans une moindre mesure jusqu'à nos
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jours. Aujourd'hui, ce sont les grandes métropoles qui
bénéficient des systèmes de transport étatique ; le
cas de la SOTRA qui se limite seulement qu'Abidjan.
Au-delà de tous ces dysfonctionnements des politiques
d'aménagement et du développement intégral des
territoires, il faut reconnaître que l'implication massive du
privé dans le secteur du transport collectif dans les grandes villes
à contribuer à résoudre plusieurs problèmes
sociaux. Cette tendance privée de plus en plus grande des transports
urbains est aussi bénéfique aux trésoreries locales que
nationales, car les priorités de ces trésoreries seront ailleurs
et les différentes taxes collectées auprès des
opérateurs du transport constituent des bouffées
d'oxygènes pour elles. Aussi, en dépit de son rôle
important dans la facilitation des déplacements et de mobilités
des populations et des biens, le transport privé collectif
au-delà de son caractère informel et désordonné,
apparaît comme une opportunité d'emploi quoique modeste pour les
couches sociales exclues du marché du travail formel.
Ce côté positif du transport collectif
privé ne peut obscurer les effets socio-économiques et
environnementaux négatifs de ces diverses activités. À
Bouaké, certaines pratiques (favoritisme d'un moyen « les
taxis-motos » qui ne paient seulement que les taxes municipales, ils ne
sont soumis à aucun contrôle policier par rapport aux autres
moyens de transport. L'utilisation massive du carburant de contrebande et
l'utilisation à outrance du gaz butane par les taxis-ville) seront
à la longue très nocives pour la santé des populations,
mais aussi pour l'environnement biophysique.
Ainsi, Bouaké doit penser à un système de
transport conventionnel public du type d'un métro léger en site
propre, ou d'un service de transport urbain collectif conventionnel de grande
capacité. Encore, il peut être envisageable de combiner ces deux
modes. Ces modes de transport paraissent plus économiques et respectueux
de l'environnement. Il faut, qu'ils soient confortables et accessibles par les
classes moyennes. Bouaké pourrait-il arriver à ce type de
système ? Comment freiner ou endiguer le désordre dans le
transport collectif de Bouaké ? Que faire pour arriver à un
système de transport urbain qui réponde aux évolutions de
la ville et du moment ? Telles sont quelques pistes de réflexion pour un
système de transport et de mobilité futur pour la ville de
Bouaké qui ne cesse de croître.
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