WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Organisation du transport dans la ville de Bouake.


par Bi Kalou Didier KALOU
Université Alassane Ouattara - Master Géographie Humaine  2013
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

INTRODUCTION GENERALE

Dans le champ de la géographie actuelle des transports, l'approche spatiale est privilégiée. Il existe un rapport dialectique entre transports et aménagement des territoires avec des interactions réelles entre réseaux de transports et espaces (KAUFMANN et al., 2003). Le transport, l'un des secteurs clés du développement d'un territoire, facilite non seulement les échanges entre agents économiques, mais également améliore la circulation des personnes et des biens, des idées et des services, ainsi que le raffermissement des liens d'amitié et de fraternité entre les peuples (MVUEZOLO, 2005). Aussi, faut-il comprendre que l'économie et la qualité de vie dans une ville dépendent essentiellement des systèmes de transport de celle-ci (OCDE, 2003).

Les systèmes de transports, tous modes confondus, constituent des facteurs d'intégration physique et économique d'un pays. C'est l'un des vecteurs du développement de la promotion des échanges et de la cohésion sociale. De ce fait, tous les pays cherchent à établir des systèmes de transport adéquats, efficaces et forts variés dans leurs espaces physiques. La dynamique urbaine d'un pays repose en grande partie sur des systèmes de transport mis en place par ce pays (ZORO, 2007).

En fait, le phénomène urbain introduit en Afrique par la colonisation avait plusieurs objectifs, entre autres : le quadrillage de l'espace colonial, la création des centres de contrôle politique et d'encadrement administratif des populations, la création des marchés pour développer une économie de traite et enfin la création d'un cadre sain de vie, favorable à une installation de longue durée. Ce faisant, le milieu urbain apparait ainsi aux yeux des indigènes (populations africaines) comme un espace à conquérir, à connaître et à s'y intégrer forcement. Ainsi, après les indépendances, ce phénomène va continuer à progresser et prendre une allure fulgurante à cause de l'exode rural et de l'augmentation rapide de la population totale de ces pays. D'où la situation critique des citadins, dues au fait que cette croissance urbaine se produit depuis un certain temps dans un contexte de manque de véritables politiques de transport collectif urbain.

La Côte d'Ivoire, à l'instar des autres Etats subsahariens ne sera pas en marge de ce nouveau mode de vie (urbanisation). En fait, l'urbanisation de ce pays a démarré timidement avec la colonisation, par la création de quelques villes (Grand-Bassam, Abidjan, Bingerville, Bouaké) pour ne citer que celles-là. Elle va véritablement s'accélérer à partir de l'Indépendance

9

(1960), et grâce au miracle économique des années 1960 (le boom de l'économie de plantation) qui entraine plusieurs mouvements migratoires (l'exode rural et l'immigration étrangère). Dès lors, la Côte d'Ivoire connaît à la fois une croissance démographique galopante (4,48%), et une croissance urbaine extrêmement rapide. De 4,6% entre 1921 et 1932, le taux moyen de croissance urbaine ivoirienne est aujourd'hui autour de 7,5% par an pour toutes les villes de l'intérieur (KOFFI, 2002). Ce qui fait de la Côte d'Ivoire, l'un des pays à fort taux de croissance urbaine au monde.

Les villes ivoiriennes se caractérisent comme toutes autres villes de l'Afrique subsaharienne par une urbanisation horizontale, dispendieuse en espace et de flux de déplacements spatialement diffus. Bouaké, seconde ville de la Côte d'Ivoire du point de vue démographique est l'un des exemples de cette croissance urbaine rapide. En effet depuis sa création en 1900, cette ville n'a cessé de croître pour devenir en moins d'un demi-siècle, l'une des plus importantes agglomérations urbaines d'Afrique de l'Ouest du point de vue de sa population et des services qu'elle offre. De seulement 3 500 habitants en 1900, la ville de Bouaké comptait à l'Indépendance en 1960, 55 000 habitants et 461 618 habitants en 1998 (INS ,1998). D'après l'enquête réalisée par le service des infrastructures de la mairie de février 2013 à mars 2014, Bouaké compte actuellement 39 quartiers (carte n°2). Cet accroissement rapide et peu planifié de Bouaké, comme toutes les villes ivoiriennes, entraine des difficultés de transport à l'intérieur des villes ivoiriennes d'une part et d'autre part des déficits de liaisons routières entre elles par le manque de matériels et d'infrastructures de transport collectif et individuel.

Cette réalité des difficultés de transport dans toutes les villes, va amener l'Etat ivoirien à oeuvrer pour un système de transport capable d'accompagner sa dynamique urbaine et par ricochet celle de son économie. Ainsi, comme tous les autres pays africains sortis fraîchement de la colonisation, la Côte d'Ivoire va mettre l'accent sur le développement et la modernisation des transports, tant en ce qui concerne le déplacement des personnes que le transit des marchandises. C'est ainsi que, d'importantes infrastructures sont réalisées dans tous les différents secteurs du transport (Transport routier, Transport ferroviaire, Transport maritime et Transport aérien). Un accent particulier a été mis sur le transport routier urbain par la création d'une société de transport commun « la SOTRA » à Abidjan, mais aussi l'adoption d'une législation approfondie dans ledit secteur pour toutes les villes.

Etant donné qu'on soit en milieu urbain ou en milieu rural en Afrique, c'est le transport routier qui demeure le premier mode de transport et de déplacement (SOUMANA, 2010).

10

Dans cette étude, nous avons décidé d'analyser l'organisation de cette activité dans la ville de Bouaké. Aussi, vu que ce type de transport renferme plusieurs pans, de façon particulière, nous avons décidé de nous limiter seulement qu'au transport collectif, à savoir : les munis-cars (gbakas), les taxis-moto, les taxis-villes et les sociétés de transport de Bouaké comme STUB et SOTUB.

Carte n°1 : La région de Gbêkê

Carte n°2 : Les quartiers de la ville de Bouaké

11

12

1 JUSTIFICATION DU SUJET ET REFLEXION SUR QUELQUES CONCEPTS

1-1 La justification du sujet

Notre sujet, apparaît d'actualité, car à l'aube de la mondialisation et des politiques d'intégrations régionales et sous régionales, les transports constituent l'un des leviers fondamentaux de l'aménagement et la structuration spatiale des villes à travers le drainage des flux et les connexions entre les différentes réalités sociales (FAYE, 2013). Aussi, constituent-ils des vecteurs de rapprochement et l'un des secteurs pourvoyeurs d'emplois (KASSI, 2007). À cela, il faut noter que le transport se présente aujourd'hui comme l'une des données primordiales du développement des sociétés modernes avec l'évolution des déplacements des marchandises et des personnes (LENORMAND, 2002). Ainsi les transports tous modes confondus, de par leurs dynamismes améliorent les conditions de vie de l'homme, qu'il soit un acteur direct ou indirect. C'est pourquoi nous avons jugé bon de nous intéresser à ce secteur d'activité.

? Mais, pourquoi le transport collectif ?

Le transport collectif, à la différence des voitures personnelles, assure simultanément, le déplacement public des voyageurs : ce sont les taxis communaux, les minicars « gbakas », les sociétés d'autobus et aujourd'hui à Bouaké les taxis-motos (ALOKO, 2001). Les difficultés économiques que connait la Côte d'Ivoire depuis les années 1980 (crises économiques), tout comme les multiples crises politico-militaires qu'elle a traversées (de 1999 à 2010), ont affecté durablement tous les secteurs d'activités. La politique de privatisation, ou de désengagement de l'Etat dans bien de secteurs d'activités comme celui du transport routier, initiée dès les années 1990 ont occasionné une désorganisation dudit secteur, car le privé veut maximiser le profit.

Aujourd'hui, se déplacer dans les grandes villes ivoiriennes est synonyme de casse-tête, bien que le cas de Bouaké soit acceptable par rapport à celui d'Abidjan. Avec, l'évolution de la situation du transport collectif dans ces villes, chacun se doit de s'interroger sur son organisation, pour comprendre son fonctionnement et proposer quelques pistes de solutions aux problèmes de ce type de transport. Aussi, nous avons choisi le transport collectif, parce que tout habitant d'une ville ou toute autre personne désireuse d'y passer un temps est

13

directement ou indirectement influencé par les infrastructures et équipements de transport, mais aussi par l'organisation du transport collectif de cette localité. Dans le cas la ville de Bouaké, elle est frappée par une évidence implacable. L'expansion rapide de la ville et l'absence de l'administration pendant la crise ont fait du secteur de transport collectif, le lit de nombreux problèmes liés à l'occupation spatiale désordonnée du territoire communal, impactant les déplacements des personnes et des biens. Selon le maire DJIBO (2013), Bouaké porte aujourd'hui le visage d'une ville défigurée par l'occupation anarchique de ses espaces verts, de ses réserves administratives, de ses aires de jeux. Ainsi, nous voulons analyser le fonctionnement de cette activité dans la ville de Bouaké, et aussi connaître son importance économique.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery