WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La guerre en Syrie et le jeu de pouvoir de la Russie.


par Pape Ousmane THIAW
Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) - Master 2 en sciences politiques 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Paragraphe 2 : une attitude critiquée à l'international

Au début du conflit, la stratégie américaine en Syrie, à travers le « leadingfrombehind », était globalement comprise et acceptée par la plupart des observateurs. Les États-Unis étaient dans une logique de retrait au Moyen-Orient et n'avaient nullement intérêt à participer à une guerre qui ne les concernait pas directement. Bien entendu, on ne parle pas de la menace terroriste qui est un phénomène global.

Cependant, depuis quelque temps, la position américaine en Syrie est largement critiquée à la fois par l'opinion internationale, les observateurs, les ONG et même par certains diplomates au niveau. En effet, une cinquantaine de diplomates américains ont rédigé un texte appelant à des frappes militaires contre le régime de Bachar Al Assad32(*).

En juin 2015, les États-Unis avaient connu une nouvelle humiliation sur le terrain : après avoir équipé et soutenu les rebelles pour combattre contre l'État islamique près de la frontière avec l'Irak, ils ont été bombardés par l'aviation russe. Au cours d'une visioconférence, le Pentagone a fait part de son mécontentement par rapport à la situation, notamment avec les responsables russes. Pour se défendre, les autorités russes ont expliqué que les Américains ne leur avaient pas fourni la position exacte de leurs forces.

Cet incident est de nature à démontrer la fragilité de la position américaine sur le terrain. Dès lors, au sein du ministère de la Défense, des voix se sont élevées, en l'occurrence des diplomates, pour réclamer un recours « judicieux » à la force contre le régime syrien33(*). Pour faire entendre leur voix, les diplomates contestataires ont emprunté un canal interne et exclusif réservé aux analyses divergentes par rapport aux politiques suivies. Cependant, ces diplomates ne se sont pas contentés de cette voie, car le New York Times de même que le Wall Street Journal en ont fait part grâce à des fuites.

Selon la position défendue par Barack Obama, une intervention en Syrie présente plus de dangers que d'opportunités. Cependant, il reste tout à fait sceptique par rapport aux capacités opérationnelles de l'opposition syrienne qui fait face à une armée de métier, celle-ci étant soutenue par l'Iran et la Russie. N'oublions pas que le président Obama a été élusur la base de son opposition à l'invasion de l'Irak en 2003. Par rapport à une intervention en Syrie, il estime surtout qu'elle ne permettrait pas de modifier le rapport de force en profondeur. De plus, ceci représenterait un potentiel risque d'enlisement pour un conflit devenu incontrôlable au fil des années. Bien qu'il ne croit nullement au fait que Bachar Al Assad fasse partie de l'avenir de la Syrie, Obama a beaucoup misé sur la diplomatie pour faire cesser les hostilités et surtout d'amorcer un processus de règlement politique du conflit.

Cependant, selon les diplomates signataires du télégramme adressé à la Maison-Blanche, c'est précisément par ce que le régime syrien ne risquait rien qu'elle se permettait autant d'exactions, notamment avec l'utilisation de l'arme chimique et s'épargne de véritables négociations diplomatiques. Ils encouragent alors le gouvernement à miser sur un « usage judicieux » des frappes, mais l'immobilisme des États-Unis par rapport à la situation en Syrie s'est poursuivi jusqu'au départ de Barack Obama.

L'arrivée de Donald Trump en janvier 2017, ne devait, en principe, pas changer grand-chose par rapport à la stratégie américaine en Syrie. Cependant, au mois d'avril 2017, le régime syrien s'est vu désigner comme étant le coupable d'une nouvelle attaque à l'arme chimique dans la ville rebelle de Khan Cheikhoun avec un bilan de 90 morts34(*). Les États-Unis, jusque-là spectateurs passifs, prirent des mesures aussi étonnantes qu'inattendues : le bombardement d'une base aérienne du gouvernement syrien. Ce qui laisse croire que les cartes sont redistribuées dans le conflit, car, désormais, personne ne sait vraiment à quoi s'attendre du conflit en Syrie, d'autant plus que le nouveau président américain est connu pour ses sauts d'humeurs et son imprévisibilité.

À la lumière de ces développements, on se rend compte que les États-Unis, contrairement auxautres conflits, ne s'engagent pas avec la même énergie en Syrie. Si certains y voient un déclin de l'influence américaine dans la zone, d'autres y décèlent par contre une manière de privilégier la voie diplomatique, la seule qui soit capable de trouver une issue satisfaisante à ce conflit.

* 32PARIS Gilles, « La politique syrienne de Barack Obama contestée », Le Monde, 2016, p.5.

* 33 Ibid.,2016

* 34 PLEITGEN Fred, « Tension et incertitude dans le ciel de Syrie », Courrier International, 2017, p.3.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King