Chapitre I : CARACTÉRISTIQUES ET
ÉVOLUTIONS DE LA CROISSANCE ET DE LA PAUVRETÉ
Introduction
Ce chapitre permet d'analyser l'évolution de la
croissance et de la pauvreté dans l'Union, et aussi d'apprécier
les facteurs pouvant peser sur les perspectives en matière
d'accroissement de la richesse nationale et de politiques de réduction
de l'extrême pauvreté. Il est reparti en deux sections. Dans la
première, nous allons faire une analyse sur les tendances de la
croissance économique et de la pauvreté dans les pays de l'UEMOA.
Dans la deuxième, nous allons mettre en exergue le lien entre croissance
et rééducation de la pauvreté ainsi parcourir les
politiques et stratégies mises en oeuvre pour une croissance
pro-pauvre.
Section 1 : Profil de la croissance et Évolution
de la pauvreté des Etats de l'UEMOA
Perroux, définie la croissance économique comme
étant « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues d'un indicateur de dimension, pour une nation, le
produit global net en temps réel ». Avec une évolution
récente, la croissance économique est axée sur un
accroissement de la production dans les secteurs intensifs en mains d'oeuvre,
susceptible de diminuer la pauvreté via une augmentation de l'emploi et
donc, une pression à la hausse sur les salaires (Bradley et Nielson,
2003).
Ce lien est très interessant dans la mesure où
il permet de voir à quel niveau la pauvreté diminuera si la
croissance augmente. Cependant il devient intéressant de voir
l'évolution de cet indicateur dans l'UEMOA afin de pouvoir
évaluer la performance de l'économie de cette Zone.
I.1. Etat des performances de croissance économique
des pays de l'UEMOA
Au lendemain des indépendances les pays membres de
l'Union ont hérité d'une croissance soutenable, l'économie
était en parfaite évolution. Mais arrivée aux
années quatre-vingt, la crise économique mondiale causée
par la chute des cours des matières premières, le surendettement
extérieur dû à la dépréciation du dollar et
la perte de compétitivité des économies à renverser
cette bonne tendance. Ajouté à cela l'absence de bonne
gouvernance, les conflits civils et les catastrophes naturelles, les pays de
l'UEMOA se trouvent en difficultés économiques.
En effet, la dévaluation de la monnaie en 1994
était inévitable du fait de la perte de performance des
économies de la zone. Cependant, la période 1994-1999, la
croissance économique dans la
MEMOIRE MASTER II/ METHODES STATISTIQUES ET
ECONOMETRIQUES/MAOULIDA SOUDJAY 6
CROISSANCE ECONOMIQUE ET PAUVRETE DANS LES PAYS DE
L'UEMOA
majorité des pays se vu redresser suite à
l'augmentation du revenu par habitant. Le PIB réel a augmenté en
moyenne de 5,2% contre 0,5% entre 1990-1993. L'économie a
retrouvé un souffle d'oxygène, l'inflation a été
maîtrisée et le rétablissement des comptes publics a
été positif.
La conjoncture économique s'est fortement
redressée, la progression de la compétitivité prix et le
redressement des finances publiques ont conduit à une hausse du taux de
croissance de 6.5% en 1996 et à une réduction du déficit
public. Cette situation se traduit par une baisse importante du taux
d'inflation de plus de 17 points pour s'établir à 10.3% en 1995
contre 27% en 1994.
Par ailleurs, certains pays de la zone notamment la Côte
d'Ivoire, la Guinée-Bissau et le Togo ont connu des crises
socio-politiques majeures au début des années 2000, entrainant
des croissances négatives. Durant cette période post mise en
oeuvre du Pacte de Stabilité, l'UEMOA a réalisé un taux de
croissance annuel moyen du PIB réel de 3.4%, malgré la forte
récession mondiale, la croissance a été plus stable et
positive pour l'ensemble des pays de l'Union.
L'ensemble des pays de l'UEMOA, à l'exception de la
Guinée-Bissau et du Mali, ont connu une accélération de
leur croissance. Les plus fortes progressions ont été
enregistrées au Burkina Faso (+ 9,8% après - 4 ,7%) et au Niger
(+10,8% après en 2,1%). Dans les pays côtiers, les performances de
croissance se sont également inscrite en hausse par rapport à
2011, atteignent +5,4% au Benin ; +3,5% au Sénégal et +5,9% au
Togo. En revanche, la Guinée Bissau et le Mali sont entrés en
récession (respectivement -1,5% et -1,2%) car l'activité
économique ayant été affectée par les crises socio
politiques survenues en 2012 (BCEAO)
La croissance dans l'ensemble suit un dynamisme
d'évolution mais en deçà du niveau minimal (7 %) requis
pour réduire très significativement la pauvreté. La
croissance moyenne au lendemain de la dévaluation jusqu'en 2016 est de
4,10% largement faible pour atteindre les objectifs des ODD. Il est donc
interessant de s'interroger sur les atouts de cette croissance pour permettre
d'élaborer des stratégies de croissance
accélérée.
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