I.2. Politique de la croissance et cadre
macroéconomique de l'UEMOA
Selon le modèle néoclassique de la croissance,
Solow (1956), le stock capital, le progrès technique et de la croissance
de la population sont les conditionnements de la croissance
équilibrée régulière. Cependant, cette
hypothèse de convergence inconditionnelle est loin d'être
vérifiée par les études empiriques, ce qui a poussé
à chercher des approches alternatives avec notamment la théorie
endogène (Barro, 1986). Plusieurs facteurs sont pris en compte pour
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CROISSANCE ECONOMIQUE ET PAUVRETE DANS LES PAYS DE
L'UEMOA
analyser la croissance mais l'accent sera mis principalement
sur la pertinence de l'ouverture au commerce international et la
stabilité des agrégats macroéconomique pour faciliter
l'investissement.
? L'ouverture au commerce international
De nos jours, l'intégration régionale et
l'ouverture au commerce international sont considérés comme des
leviers susceptibles d'accroître la richesse des pays pauvres. Les pays
dont leurs taux d'ouvertures sont plus élevés tendent à
prouver que cette stratégie constitue un facteur déterminant de
leur développement. La théorie des avantages comparatives de D.
Ricardo qui prévoit qu'un pays doit se spécialiser dans la
production des biens pour lesquels les coûts relatifs sont les plus
faibles, et à échanger les biens qu'il ne produit pas,
étale le comportement entreprit par des pays de l'Union pour relancer
son économie. Suivant cette logique tous les pays peuvent gagner du
libre-échange s'ils se spécialisent.
Les échanges avec l'extérieur permettent
à un pays de canaliser ses investissements dans les domaines où
il tire des avantages comparatifs, ce qui augmente la productivité
globale dans l'économie. Cependant, l'élasticité de la
demande par rapport au revenu sur le marché international dépasse
forcement celle du marché restreint d'un pays à faible revenu.
Les producteurs peuvent profiter de cet élargissement du marché
pour réaliser des économies d'échelles, ce qui augmente
leur efficience et, par conséquent, leur valeur ajoutée.
Selon une étude faite par Brochart(1984) sur des
séries de données temporelles spécifiquement dans chaque
pays de la zone franc, une corrélation significative et positive a
été observée dans deux cas avec les pays de l'Union,
l'analyse empirique montre qu'une augmentation des exportations de 5% accroit
le PIB à prix constants de 0 ,4% au Sénégal.
En analysant de façon spécifique, le commerce de
l'Union apparaît d'un dynamisme non négligeable. Par contre, par
rapport au commerce mondial, les échanges commerciaux enregistrent un
léger décollage. La part du commerce des marchandises de l'Union
dans celui du monde se situe à 0,16% en 2011 et 2012 après
s'être établit autour de 0,10% entre 2000 et 2005 puis 0,13% en
2009. Ces chiffres montrent clairement que les marchandises des Etats membres
de l'Union sont peu présentes sur le marché mondial. Cette
faiblesse n'est pas spécifiquement pour l'UEMOA mais pour le continent
Africain de manière générale.
? Stabilité de l'environnement
macroéconomique et performance de la croissance
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CROISSANCE ECONOMIQUE ET PAUVRETE DANS LES PAYS DE
L'UEMOA
Fisher (1993) a étudié la relation entre la
stabilité macroéconomique et la croissance. Il a défini la
stabilité d'un environnement macroéconomique par une inflation
prévisible et faible, un taux d'intérêt approprié,
une politique fiscale stable et un taux de change réel
compétitif. Les résultats prouvaient une corrélation
positive et élevée entre l'investissement et la production.
Le contexte économique récent de l'UEMOA, a
également bénéficié de la baisse des tensions
inflationnistes après les niveaux élevés
enregistrés en 2011. Le taux d'inflation annuel moyen est ressorti
à 2,6% contre 3,9% en 2011. Cette évolution mesure l'impact des
mesures prises pour contrecarrer l'augmentation des prix des produits
alimentaires et la baisse des cours internationaux.
Par ailleurs, au lendemain de la dévaluation, la
dimension de l'investissement a été insuffisante pour jouer son
rôle de relance des économies afin de pouvoir enregistrer une
dynamique de croissance accélérée. En effet, l'espace
économique de l'Union est caractérisé par une
évolution négative du stock de capital sur une longue
période.
Ce phénomène a entrainé un processus de
décapitalisation dans la plupart des économies de l'union.
Toutefois, en dépit de ce trend baissier, l'investissement a cru au
cours de la dernière décennie à un rythme annuel moyen
supérieur à celui de la valeur ajoutée (sauf au Mali, et
au Niger ) de sorte que le taux d'investissement a tendance à augmenter
tout en demeurant à un niveau inférieur au taux d'investissement
des années 70. Cette situation s'est traduite par une baisse
tendancielle de la productivité globale des facteurs (PGF).
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