2. Politiques de croissance et de réduction de la
pauvreté
Les efforts accomplis ont ainsi permis à plusieurs
d'entre eux d'être éligibles à différentes
facilités accordées par la communauté internationale,
notamment l'Initiative en faveur des Pays Pauvres très Endettés
(IPPTE) et l'Initiative d'Allégement de la Dette Multilatérale
(IADM). L'endettement externe de l'Union est poursuivi par la baisse suite
à ses efforts en se situant à 57,4% en 2005 contre 60,6% en 2004.
Il se situait à 64,8% en 2003 et 71,1% en 2002.
C'est dans ce contexte que les autorités ont mis en
place des politiques de croissance accélérée, à
travers des programmes de renforcement des infrastructures et des projets
visant à élargir et diversifier la base productive des
économies. L'agriculture est au coeur de ses actions car il
représente une large part du produit intérieur brut (PIB), et
emploie une proportion significative de la population active. Il produit la
majeure partie des denrées alimentaires de base et devient la source de
subsistance et de revenus pour plus de la moitié de la population de ces
pays.
Par ailleurs, afin de stimuler davantage l'expansion de la
croissance observée ces dernières années, et d'assurer une
redistribution profitable de ses retombés, les Etats membres de l'Union
ont décidé de donner une nouvelle impulsion à leurs
actions, en matière d'inclusion financière. Ainsi, au cours de sa
session ordinaire des 24 et 25 juin 2016, le Conseil des Ministres a
adopté le document cadre de politique et de stratégie
régionale d'inclusion financière, de même que le plan
d'actions et le budget qui y afférents. A cet effet, le système
financier inclusif devient un levier important pour assurer une croissance
soutenue et durable, en même temps de réduire la pauvreté,
les inégalités et l'exclusion sociale.
Par ailleurs, pour mieux aider les Etats à relever les
défis de la performance agricole, des politiques et programmes
régionaux ont été élaborés. Les principaux
sont : (1) La politique agricole de l'UEMOA (PAU), (2) la politique agricole de
la CEDEAO (ECOWAP), (3) le Programme Détaillé de
Développement de l'Agriculture Africaine (PDDAA), volet agricole du
NEPAD, qui prévoit un Programme Régional d'Investissements
Agricoles (PRIA) et des Programmes Nationaux d'Investissements agricoles (PNIA)
sur la période 2009-2015, (4) les engagements de Maputo de 2003, pris
par le Sommet de l'Union Africaine, visaient à allouer 10% du budget
public annuel à l'agriculture dans les différents Etats membres
et à réaliser une croissance agricole minimale de 6%, (5) la
« Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la
nutrition » qui a été initiée lors du sommet du G8 en
mai 2012 et qui couvre 24 pays dont 19 africains, (6) l'Alliance Globale pour
la Résilience (AGIR)- Sahel et Afrique de l'Ouest qui est
CROISSANCE ECONOMIQUE ET PAUVRETE DANS LES PAYS DE
L'UEMOA
un partenariat pour le renforcement de la résilience
qui s'adresse à 17 Etats de la CEDEAO, de l'UEMOA et du CILSS et qui
sera déclinée en priorités nationales «
résilience », (7) le Programme Régional pour la
Sécurité Alimentaire, adopté par l'UEMOA en 1999.
? Accélération durable de la croissance et
transformation de l'économie pour une croissance pro-pauvre
Soutenir l'économie nationale dans un processus
d'accroissement de la richesse constitue le premier facteur de lutte contre la
pauvreté. L'émergence d'une croissance pro-pauvre et l'innovation
de l'activité économique ont été amorcée au
sein de l'UEMOA. En outre, les efforts consentis par les Etats visent à
dynamiser et intensifier la performance du secteur privé, diversifier
l'économie et promouvoir l'intégration régionale.
Ainsi, des mesures d'accompagnements ont été
consenties pour améliorer le climat des affaires, poursuivre les
réformes structurelles en vue d'attirer les investissements directs
étrangers (IDE) et promouvoir les Petites et Moyennes Entreprises, ainsi
que les Petites et Moyennes Industries (PME/PMI). Le code des investissements a
été également revisité, et des réformes
ambitieuses ont été mises en oeuvre pour assainir l'environnement
judiciaire.
Des reformes du système financier pour accroître
le taux de crédit et faciliter l'octroi de crédit bancaire,
notamment en faveur des femmes, et la promotion de la microfinance, ont
été au coeur des actions entreprises pour favoriser une
croissance accélérée. Le nombre d'institutions de
microfinance a atteint 873 en 2010 contre 571 en 2005 et l'effectif des
bénéficiaires des prestations des SFD est ressorti à 11,5
millions de personnes contre 4,3 millions en 2005.
Par rapport à la diversification de l'économie
et la promotion de l'intégration régionale, les Etats de l'Union
se sont impliqués fortement dans la promotion des secteurs porteurs de
croissance, notamment le secteur agricole et ses filières de production.
Ainsi, des actions concrètes ont été entreprises pour
l'intensification de la production dans le secteur agricole, qui est le secteur
qui absorbe une grande partie de la population dont nombreux sont les pauvres.
Les principales mesures prises, concernent la promotion de l'autosuffisance
alimentaire et l'amélioration de la compétitivité des
filières, à travers la promotion de la culture
irriguée.
Au long de ce chapitre, nous avons étalé les
tendances de la croissance économique, celle de la pauvreté mais
également mettre en évidence le lien entre ces deux notions. En
effet, les taux de
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ECONOMETRIQUES/MAOULIDA SOUDJAY 18
MEMOIRE MASTER II/ METHODES STATISTIQUES ET
ECONOMETRIQUES/MAOULIDA SOUDJAY 19
CROISSANCE ECONOMIQUE ET PAUVRETE DANS LES PAYS DE
L'UEMOA
croissance enregistrés ces dernières
années n'ont pas atteint le niveau minimal requis (7% en moyenne par an)
pour pouvoir réduire de moitié la pauvreté. La
pauvreté a connu un repli sur certains pays (Mali, du Niger, du
Sénégal et du Togo) et une stagnation ou augmentation dans les
autres. Les analyses montrent que la croissance elle seule ne suffit pas de
réduire la pauvreté. C'est ainsi que les économistes et
praticiens du développement ont mis en avant la croissance pro-pauvre,
une croissance au quelle les retombés vont d'abord aux pauvres. Le
mécanisme de transmission passe d'abord à un ensemble de
politiques inclusives qui se traduit par une intensification de la
main-d'oeuvre des personnes se trouvant dans les couches
défavorisés. L'autre voie consiste à agir sur la
distribution de la richesse afin d'atténuer les inégalités
car ces derniers représentent un frein à la réduction de
la pauvreté. Enfin, investir dans le capital humain des personnes les
plus pauvres en leur donnant accès à des meilleurs
systèmes de santé et éducation. C'est ainsi que nous
allons faire un sursaut sur la revue de la littérature pour mieux
comprendre les postulats des économistes et praticiens du
développement.
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ECONOMETRIQUES/MAOULIDA SOUDJAY 20
CROISSANCE ECONOMIQUE ET PAUVRETE DANS LES PAYS DE
L'UEMOA
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