Section 3 : Posture du
chercheur
Le choix d'une méthodologie de recherche
appropriée pour mener à bien le processus de recherche n'est pas
une tâche facile. Etant donné la diversité importante des
méthodes, et la complexité croissante des sujets de recherche, le
choix d'une méthode appropriée demande une réflexion sur
une démarche de choix de la méthode. Une démarche doit
prendre en compte les différents facteurs qui influencent ce choix.
Il exige au préalable que les chercheurs clarifient sa
posture. En effet, dans notre travail on a trouvéopportun d'utiliser la
posture constructiviste qui regarde les phénomènes de
l'intérieur, du dedans. Il considère que les
phénomènes tels qu'ils lui apparaissent cachent en eux une
signification qu'il faut découvrir.
Il faut donc aller au-delà de ce qui apparait, c'est le
sens profond des choses qui l'intéresse, l'interprétation est la
recherche du sens se trouve au coeur de cette posture, de plus les
constructivistes soutiennent que l'objet ou sujet de recherche n'existe pas en
lui-même, c'est le chercheur lui-même qui le construit.
Dans une perspective constructiviste ou bien
phénoménologique/existentielle, le monde est
considéré comme construit social et comme le produit des
intuitions et du « feeling » déterminés par les
individus. Pour ce courant de pensée, il n'y a pas de critère
efficace de la vérité scientifique. Ainsi, la recherche se
définie à travers l'action et les interventions des acteurs par
le biais de leurs processus cognitifs. Ainsi, une recherche est une ontologie
de comment voir la réalité.(Le Moigne, 1995)
Par rapport au paradigme constructiviste : LARGEAULT, repris
par Hazem BEN AISSA,disait que : «un objet existe si on est capable de le
construire, d'en exhiber un exemplaire ou de le calculer explicitement».
Ainsi, dans une posture constructiviste, la méthode d'élaboration
ou de construction de la connaissance ne fera plus appel à une norme du
vrai (par déduction programmable) mais à une norme de
faisabilité (par intuition re-programmable).(LARGEAUT, 1993)
Pour ce faire, nous avons opté pour la démarche
qualitative inductive, cette approche est dans l'extrême concernée
par le constructionisme, l'interprétation et la perception, moins qu'une
identification d'une vérité rationnelle ou objective. Une
insistance sur la construction sociale de la nature de la
réalité. Le mot qualitatif implique que la recherche dans ce
domaine est un mélange de perceptions de gens différents. Une
approche qualitative renvoie souvent à une non-déduction et ceci
en réaction à différentes approches quantitatives avec une
utilisation abondante de la statistique comme moyen de relever des
corrélations entre des entités afin d'expliquer la
vérité.(BEN AISSA, 2001)
L'analyse inductive est aussi définie comme un ensemble
de procédures systématiques permettant de traiter des
données qualitatives, ces procédures étant essentiellement
guidées par les objectifs de recherche. Elle s'appuie sur
différentes stratégies utilisant prioritairement la lecture
détaillée des données brutes pour faire émerger des
catégories à partir des interprétations du chercheur qui
s'appuie sur ces données brutes. En règle générale,
tel que le mentionne THOMAS, l'utilisation de l'analyse inductive permet :
(THOMAS, 2006)
1. de condenser des données brutes, variées et
nombreuses, dans un format résumé;
2. d'établir des liens entre les objectifs de la
recherche et les catégories découlant des données brutes;
3. de développer un cadre de référence ou
un modèle à partir des nouvelles catégories
émergentes. L'analyse inductive se prête particulièrement
bien à l'analyse de données portant sur des objets de recherche
à caractère exploratoire, pour lesquels le chercheur n'a pas
accès à des catégories déjà existantes dans
la littérature.(BLAIS, 2007)
Enfin, il estpréconisé d'accorder le primat
à l'analyse qualitative dont la pertinence estsoulignée par
FRIEDBERG en ces termes : « L'emploi des méthodesquantitatives
ne peut en aucun cas remplacer la connaissance qualitative etfine du
vécu des acteurs et de la structuration de leurs relations. Seule
celle-ciautorise la construction des indicateurs qui permettraient de passer
à uneanalyse quantitative. » (FRIEDBERG, 1993)
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