CHAPITRE 2 : DISPOSITIF
METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
Comme l'ont dit Luc Van CAMPENHOUDT, Jacques MARQUETet Raymond
QUIVY (CAMPENHOUDT, 2017): En sciences sociales, il faut se garder de deux
travers opposés : un scientismenaïf consistant à croire que
nous pouvons établir des vérités définitiveset que
nous pouvons adopter une rigueur analogueà celle des physiciensou des
biologistes ; ou, à l'inverse, un scepticisme qui nierait la
possibilitémême d'une connaissance scientifique. Nous savons
à la fois plus et moinsque ce qu'on laisse parfois entendre. Nos
connaissances se construisentà l'appui de cadres théoriques et
méthodologiques explicites, lentementélaborés, qui
constituent un champ au moins partiellement structuré, et
cesconnaissances sont étayées par une observation des faits
concrets.
Dans ce volet de notre travail, nous allons présenter
les méthodes que nous avons choisies pour la collecte des informations,
les méthodes d'analyse des résultats obtenus ainsi que les
difficultés connues dans la réalisation de ce mémoire.A
l'égard de notre champ d'étude, le dispositif
méthodologique que nous mettons au point va constituer les parties
suivantes :
1. champs de nos investigations et échantillonnage
2. Considérations éthiques et difficultés
rencontrées
3. La posture du chercheur ;
4. Tracée des recherches
5. Technique de recueil des données,
6. Technique d'analyse des données
Section 1 : Champ
d'investigations et échantillonnage
A. Champs d'investigation
Il ne suffit pas de savoir quel type de données il faut
recueillir mais aussi de circonscrire lechamp d'analyse dans l'espace
géographique et social et dans le temps.Quoiqu'il en soit, le champ
d'analyse exige d'être clairement circonscrit. Une erreur
fréquentechez les débutants consiste à choisir un champ
d'analyse trop vaste.(LO, 2005)
La délimitation d'un champ est une partie importante et
permet d'augmenter la validité et la fiabilité de la
recherche.Pour être réaliste, il y a lieu de fixer les limites
d'analyse de notre recherche. Ici il s'agit de donner les limites temporelles
de l'objet de notre étude.Sur le plan spatial notre étude
s'intéresse aux services de l'environnement et de l'urbanisme et habitat
de Lubumbashi.
De par notre délimitation, nous allons faire
l'investigation de notre champ dans le temps et dans l'espace.
B. Echantillonnage
Pirès voit l'échantillon comme désignant
« une petite quantité de quelque chosepour éclairer certains
aspects généraux du problème » (PIRES,
1997).Autrement dit l'idée de l'échantillon est intimement
liée à l'idée de latransférabilité des
connaissances qui seront produites par la recherche.
L'échantillonnage constitue, pour sa part, l'ensemble
des décisions sous-jacentes au choix de l'échantillon. LECOMPTE
et PREISSLEdistinguent entre deux actions interreliées par lesquelles
tout chercheur passe pour décider de l'échantillon : l'action de
sélectionner et l'action d'échantillonner comme tel. (LECOMPTE,
1993)
L'action de sélectionner réfère,
disent-elles, au processus général de décider, de cibler,
non seulement l'objet de l'étude, mais aussi l'angle par lequel on
souhaite l'approcher. C'est lors de l'opération de la sélection
que les balises théoriques et conceptuelles sont utiles, que les
considérations pratiques, matérielles et logistiques sont prises
en compte.L'opération de sélection va guider, orienter le
chercheur dans le choix du/ des sites.
L'action d'échantillonner découle ainsi des
décisions prises lors de la sélection dans la mesure où le
chercheur décidera de faire la recherche soit auprès de toute la
« population » (l'ensemble du personnel enseignant des écoles
choisies ou tous les cadres des entreprises sélectionnées ou tous
les membres d'une association spécifique) ou auprès de
sous-groupes d'une population selon des critères qui s'avèrent
pertinents théoriquement parlant (le degré de motivation, la
réputation d'engagement professionnel, le caractère innovateur et
autres) ou des critères contextuels (l'âge, les années
d'expérience, le sexe, et autres).
SCHWANDTrésume ces opérations en disant qu'il y
a deux types de décisions à prendre dans le processus
d'échantillonnage : choisir un site et ensuite échantillonner
à l'intérieur de ce site en fonction des considérations
avancées précédemment.(SCHWANDT, 1997)
PIRESchoisit de traiter le processus d'échantillonnage
comme étant une opération par laquelle le chercheur décide
d'abord de la pertinence de travailler sur un cas unique (acteur, lieu,
événement) ou à partir de cas multiples. L'entrée
par le choix du cas (qu'il soit simple ou multiple) est riche car elle souligne
le caractère holistique et dynamique, « multi-interactionnel »
de l'angle d'approche. Chacune des orientations (cas unique, cas multiples)
comporte ensuite ses propres critères et ses propres enjeux. PIRES
identifie, pour le choix du cas unique, les critères de la pertinence
théorique, la qualité intrinsèque et l'exemplarité
du cas, sa valeur heuristique, son intérêt social etson
accessibilité. Dans la situation de cas multiples, deux enjeux sont
poursuivis : celui de la diversification et celui de la saturation. Ces deux
enjeux guideront le choix des cas.(PIRES, 1997)
LECOMPTE et PREISSLEabordent la question de la constitution de
l'échantillon en le situant comme une opération
stratégique, évolutive. Elles identifient et caractérisent
différents types d'échantillon en prenant pour critère de
classification les moments de l'étude. Ainsi, elles décrivent un
premier ensemble de types d'échantillons qui sont effectués au
début d'une étude.(LECOMPTE, 1993)
Une dimension qui est souvent occultée dans les textes
qui traitent del'échantillon et du processus d'échantillonnage en
recherche qualitative est celle des conditions particulières qu'il
convient de prendre encompte selon le cadre méthodologique choisi pour
la recherche. Ainsi, le processus d'échantillonnage n'est pas
nécessairement le même qu'il s'agisse d'uneethnographie, d'une
ethnométhodologie, d'une phénoménologie, de récits
devie ou diverses autres formes d'approches biographiques, d'une étude
de cas,d'une théorie ancrée.
GLASER et STRAUSSont pris soin de rendre très explicite
leur vision duprocessus d'échantillonnage en clarifiant la notion
d'échantillonnage théorique.(GLASER, 1967)
Il s'agit « du processus de collecte de données en
vue de la formulation d'unethéorie grâce auquel le chercheur
mène simultanément les opérations decollecte, de
codification et d'analyse dans le but de décider de l'orientation
àdonner à la collecte des données pour guider la
formulation de la théorieémergente » (trad. libre, p.
45).
En ce qui nous concerne, pour ce qui est des enjeux sur
l'octroi des espaces dans les aires protégées, nous avons tenu
compte de la diversification du fait que nous nous sommes basé sur
plusieurs services publics de l'Etat à savoir : la conservation des
titres immobiliers, l'urbanisme et l'aménagement du territoire ainsi que
l'environnement ; et de la saturation car au bout d'une dizaineentretiens
avec différents acteurs, les nouveaux entretiens ne nous apportaient
plus d'informations nouvelles.
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