Enjeux autour de l’occupation par les particuliers des aires protégées urbaines de Lubumbashi.par Assaut BIATSHINI Université de Lubumbashi - Master en Criminologie 2019 |
Section 4 : La ProblématiqueLa problématique est la présentation d'un problème sous différents aspects. Dans un mémoire de fin d'étude, la problématique est la question à laquelle l'étudiant va tâcher de répondre. Une problématique mal posée est un hors sujet. C'est aussi «l'Art de poser des problèmes (questionnement), ou l'ensemble de problèmes dont les éléments sont liés.» Pour ce qui est du mémoire sous étude, nous avons constaté que l'auteur a réduit la problématique juste à un manière théorique lui permettant d'approcher l'objet d'étude, et qui lui servira de lunette visionnaire ou de grille de lecture lui permettant d'éclairer le problème. Nous sommes sans ignorer que poser un problème permet de développer sa réflexion, son sens critique, et ainsi de pouvoir répondre plusfacilement à des problèmes divers. Elle permet aussi de développer un raisonnement personnel au travers d'une question. Et cela, au travers de la problématisation de différentes lectures autour de la problématique, permet de faire le point sur la question de recherche ; d'inscrire le travail dans un cadre théorique et de finalement bien expliquer sa propre problématique. Au regard du problème des enjeux autour de la gestion des aires protégées, pour éclairer la compréhension de ces enjeux, nous avons opté pour l'approche stratégique comme le propose CROZIER M et ERHARD. F (1977). A. Approche stratégique (A.S)La théorie de l'acteur stratégique a été élaborée par Michel Crozier et Erhard Friedberg au cours des années 1970. Elle repose sur 4 idées centrales : - Pour comprendre les dynamiques, le plus déterminant n'est pas le système formel (organigramme, circuits officiels de communication,...) mais les acteurs (groupes d'acteurs) qui ont les enjeux, les objectifs qu'ils visent. - Les acteurs sont intelligents. Cela signifie que les dysfonctionnements ne sont pas le fruit de l'irrationalité des acteurs mais au contraire, de leur rationalité. Un dysfonctionnement n'est donc pas le fruit de l'irrationalité des acteurs mais la réponse à un enjeu non-dévoilé d'un des acteurs. - Pour atteindre leurs enjeux, les acteurs mobilisent des ressources et tentent de contourner les contraintes qui se posent à eux. - En fonction de ces ressources et contraintes, les acteurs fixent leur stratégie. Ces stratégies d'acteurs sont ancrées dans « l'ici et maintenant » (en fonction des enjeux, objectifs, ressources et contraintes du moment). L'analyse stratégique propose de comprendre ces éléments (acteurs-clés, enjeux, objectifs, ressources, contraintes, stratégies) pour définir sa propre stratégie d'action. CROZIER part du constat suivant : étant donné qu'on ne peut considérer que le jeu des acteurs soit déterminé par la cohérence du système dans lequel ils s'insèrent, ou par les contraintes environnementales, on doit chercher en priorité à comprendre comment se construisent les actions collectives à partir de comportements et d'intérêts individuels parfois contradictoires. Aucunindividu n'accepte d'être traitétotalement et uniquement comme l'objetdu fonctionnement ou del'accomplissement des buts d'uneorganisation. Les conduites des acteursne sont plus vues comme la simplerésultante, prévisible, stéréotypée etdonc reproductible, des déterminantsstructurels, financiers oupsychologiques. Leurs conduites sontinventées par les acteurs, dans uncontexte, construites en vue de certainsbuts.Au lieu de partir d'un agent passif répondant de manièrestéréotypée (c'est-à-dire prévisible) auxchoix du stimulus qu'on lui impose,l'A.S. postule l'existence d'agents libresayant leurs propres buts. Au lieu de relier la structure organisationnelle à un ensemble de facteurs externes, cette théorie essaie donc de l'appréhender comme une élaboration humaine, un système d'action concret. Elle rejoint donc les démarches qui analysent les causes en partant de l'individu pour aboutir à la structure (l' individualisme méthodologique) et non de la structure à l'individu ( structuralisme). Pour atteindre ces buts, les acteurs vontpoursuivre leurs propres stratégies; ilsvont utiliser les ressources dont ilsdisposent de la manière la plusjudicieuse compte tenu des contraintesdu moment, telles qu'ils les perçoivent,depuis leur position. Leur conduite n'estdonc pas entièrement prévisible puisquechangeante. L'acteur ajusteconstamment sa conduite aux donnéesnouvelles auxquelles il se trouveconfronté, dans sa recherche de sonintérêt.Pour ce faire, les acteurs sous études mobilisent les atouts et les ressources pour arriver à leur fin. Entant que stratèges, les acteurs usent de tous leurs atouts comme l'expérience professionnelle, la confiance du supérieur, la diplomatie pour se faciliter les services. Michel Crozier et Erhard Friedberg cité par Kossi Dodzi Apenuvor(KOSSI DODZI, 2011)placent la démarche hypothéticoinductiveau coeur de leur approche. Celle-ci « part du vécu des acteurs pourreconstruire non pas la structure sociale générale, mais la logique et lespropriétés particulières d'un ordre local, c'est-à-dire la structuration de lasituation ou de l'espace d'action considéré en termes d'acteurs, d'enjeux,d'intérêts, de jeux et de règles du jeu qui donnent sens et cohérence auvécu »(FRIEDBERG, 1993). Une telle perspective vise à déconstruire l'objet d'étude afin d'en saisir lalogique interne. Dans le cas de l'action organisée, elle cherchefondamentalement à saisir les enjeux et stratégies des acteurs. La priorité estalors accordée à la connaissance approfondie du système d'action étudié. Concrètement, il s'agira de saisir les arrangements et les mécanismes quipermettent la construction et le maintien de la coopération entre des acteursempiriques engagés dans une action organisée. De ce fait au regard de cette grille de lecture, nous allons pouvoir comprendre les enjeux des acteursdes services y afférents et des usagers dans leurs interactions, ainsique la manière dont ils gèrent leurs zones d'incertitudes et leurs stratégies dans le système d'action. |
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