2.12. Relation indirecte entre le capital humain et la
transformation structurelle
En 2015, E. Penilescu en travaillant sur l'impact de
l'éducation sur la transformation structurelle et la croissance
économique et, souligne l'importance du capital humain pour assurer la
croissance économique exprimée par habitant et une relative
transformation de la structure productive à travers la main-d'oeuvre
qualifiée. Le modèle utilisé est inspiré de
Hanushek (2013) ; Fuente et Doménech (2000) sur des données
de panel de la base de données Eurostat entre 2000 et 2012. Elle trouve
une relation positive statistiquement significative entre le produit
intérieur brut par habitant et la capacité d'innovation du
capital humain (mise en évidence par le nombre de brevets) et la
qualification des employés (enseignement secondaire) comme prévu
selon la théorie économique. Mais une relation négative
entre les dépenses d'éducation et le produit intérieur
brut par habitant est inattendue. Elle l'explique par
l'hétérogénéité des pays
considérés. Cependant, le faible ce faible niveau l'amène
à conclure que les résultats sont validés par rapport
à ceux de Vanhoudt (1996) et elle conclut par conséquent qu'en
améliorant le niveau des formations et d'éducation formelle, les
employés seront plus productifs et feront ainsi de leur force de travail
une main-d'oeuvre capable d'influer la productivité totale de
l'économie tout modifiant ainsi la structure productive.
En 2014, I. Naiya dans son travail sur le Changement
structurel, croissance économique et pauvreté dans les pays comme
l'Indonésie, la Malaisie, le Nigeria et la Turquie, a analysé et
comparé les changements structurels adjointes à la croissance
économique de chaque pays à travers une comparaison des
statistiques descriptives à base des données de cet
échantillon allant de 1989 à 2009. Il constate que la Malaisie,
l'Indonésie et la Turquie ont réussi atteindre une croissance et
un développement économique durable, car ils ont
été en mesure de transformer leurs activités productives
d'une productivité faible à une productivité plus
élevée et diversifié la monoculture, la fabrication et
à l'exportation de produits finis, et ont ainsi pu réduire
considérablement la pauvreté au cours des trois dernières
décennies. Il conclut que le développement humain et la bonne
gestion économique sont au service d'une croissance soutenue, d'une
transformation structurelle et d'une réduction de la pauvreté, de
ce fait investir dans le capital humain est une sorte de garantie au maintien
d'une croissance de long terme conduisant à un développement
durable.
J. Fraga(2012) analyse la non
linéarité de la relation entre capital humain et Exportation au
Brésil. Cette étude a pour objectif d'analyser l'impact du
capital humain sur l'évolution des exportations brésiliennes
notamment l'importance du capital humain dans les exportations au niveau des
États, en tenant compte des facteurs de changements structurels dans
l'économie brésilienne et les caractéristiques
spécifiques de chaque État brésilien sur une
période de 1995 à 2006 avec l'échantillon de 27
États brésiliens. Ils utilisent une généralisation
du modèle de Dixit et Woodland qui structure une relation entre la
dotation en facteurs et le commerce extérieur en ajoutant le capital
humain comme nouvelle variable explicative déterminé par le
nombre moyen d'années d'éducation formelle de la part de la force
de travail occupée à chaque période t. Comme l'implique la
théorie du modèle présenté la relation entre le
capital humain et les exportations se sont révélés non
linéaires, suggérant une courbe en forme de U inversé. Il
trouve que pour une moyenne d'effectifs allant jusqu'à 6,70
années d'éducation formelle, l'effet marginal de la variable
capital humain sur l'exportation est croissant et positive; mais cette variable
est marginale l'effet peut devenir négatif, étant donné
que l'éducation moyenne du niveau national de la main-d'oeuvre augmente
au-delà de ce point. Et donc conclut que les décideurs doivent
plus s'impliquer dans les politiques éducatives et industrielles afin
d'aboutir à une main-d'oeuvre qualifiée pour un niveau de
productivité capable de modifier les structures productives des
états brésiliens.
Des études telles que Timmer et
al. (2012), Bah(2011) sont remarquables. Dabla-Norris et
al. (2013) par exemple, en étudiant les déterminants de la
transformation structurelle, ils utilisent des données en panel sur 168
pays de 1970-2010 avec une valeur ajoutée réelle de
l'agriculture, les industries manufacturières et des services en tant
qu'indicateurs de la transformation structurelle, fournissent des estimations
des déterminants de la modification structurelle de ses
économies. Leurs résultats révèlent de grandes
différences dans les parts de secteur entre les régions et au
sein de celles-ci et montrent que la variation des parts sectorielles des
grands pays peut être expliquée par les caractéristiques du
pays telles que la structure démographique, la taille de la population,
la qualité de d'éducation et les structures sanitaires
adéquates ainsi que le revenu par habitant. Leurs résultats
indiquent en outre que les réformes en faveur d'une bonne gouvernance et
du capital humain sont des facteurs clés de la transformation
structurelle d'un pays à l'autre.
McMillan et Rodrik (2011), en analysant le lien
entre la croissance de la productivité du travail, le changement
structurel et la mondialisation, trouvent que les travailleurs issus de
secteurs à faible productivité migrent vers des secteurs à
forte productivité dans certaines économies asiatiques,
contrairement aux pays d'Amérique latine. Ils concluent que cette
migration est possible que si le niveau d'instruction est élevé
et les politiques d'emplois pour tous sont favorables à la main-d'oeuvre
présente afin de réorienter celle-ci vers les activités
plus productives induisant ainsi une réelle transformation de la
structure productive du pays. Blunch et Verner (2006), utilisent la
même procédure mais diffère en termes de pays et
d'estimation, de même Abdulai et Rieder(1996). Les conclusions de
ses travaux empiriques similaires révèlent que les fondamentaux
propres à chaque pays, tels que les dotations en ressources naturelles
et en capital humain sont les principaux facteurs qui expliquent les
différences d'un pays à l'autre dans la production sectorielle de
la valeur ajoutée réelle. Il souligne également le
rôle clé de institutions et réformes politiques telles que
l'éducation, l'ouverture commerciale, les réformes du secteur
réel et financier conduisant la transformation économique.
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