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Capital humain et transformation structurelle en Afrique subsaharienne.


par Diosthin Majesté II De-gbodo
Université de Yaoundé II-SOA - Master 2018
  

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2.12. Relation indirecte entre le capital humain et la transformation structurelle

En 2015, E. Penilescu en travaillant sur l'impact de l'éducation sur la transformation structurelle et la croissance économique et, souligne l'importance du capital humain pour assurer la croissance économique exprimée par habitant et une relative transformation de la structure productive à travers la main-d'oeuvre qualifiée. Le modèle utilisé est inspiré de Hanushek (2013) ; Fuente et Doménech (2000) sur des données de panel de la base de données Eurostat entre 2000 et 2012. Elle trouve une relation positive statistiquement significative entre le produit intérieur brut par habitant et la capacité d'innovation du capital humain (mise en évidence par le nombre de brevets) et la qualification des employés (enseignement secondaire) comme prévu selon la théorie économique. Mais une relation négative entre les dépenses d'éducation et le produit intérieur brut par habitant est inattendue. Elle l'explique par l'hétérogénéité des pays considérés. Cependant, le faible ce faible niveau l'amène à conclure que les résultats sont validés par rapport à ceux de Vanhoudt (1996) et elle conclut par conséquent qu'en améliorant le niveau des formations et d'éducation formelle, les employés seront plus productifs et feront ainsi de leur force de travail une main-d'oeuvre capable d'influer la productivité totale de l'économie tout modifiant ainsi la structure productive.

En 2014, I. Naiya dans son travail sur le Changement structurel, croissance économique et pauvreté dans les pays comme l'Indonésie, la Malaisie, le Nigeria et la Turquie, a analysé et comparé les changements structurels adjointes à la croissance économique de chaque pays à travers une comparaison des statistiques descriptives à base des données de cet échantillon allant de 1989 à 2009. Il constate que la Malaisie, l'Indonésie et la Turquie ont réussi atteindre une croissance et un développement économique durable, car ils ont été en mesure de transformer leurs activités productives d'une productivité faible à une productivité plus élevée et diversifié la monoculture, la fabrication et à l'exportation de produits finis, et ont ainsi pu réduire considérablement la pauvreté au cours des trois dernières décennies. Il conclut que le développement humain et la bonne gestion économique sont au service d'une croissance soutenue, d'une transformation structurelle et d'une réduction de la pauvreté, de ce fait investir dans le capital humain est une sorte de garantie au maintien d'une croissance de long terme conduisant à un développement durable.

J. Fraga(2012) analyse la non linéarité de la relation entre capital humain et Exportation au Brésil. Cette étude a pour objectif d'analyser l'impact du capital humain sur l'évolution des exportations brésiliennes notamment l'importance du capital humain dans les exportations au niveau des États, en tenant compte des facteurs de changements structurels dans l'économie brésilienne et les caractéristiques spécifiques de chaque État brésilien sur une période de 1995 à 2006 avec l'échantillon de 27 États brésiliens. Ils utilisent une généralisation du modèle de Dixit et Woodland qui structure une relation entre la dotation en facteurs et le commerce extérieur en ajoutant le capital humain comme nouvelle variable explicative déterminé par le nombre moyen d'années d'éducation formelle de la part de la force de travail occupée à chaque période t. Comme l'implique la théorie du modèle présenté la relation entre le capital humain et les exportations se sont révélés non linéaires, suggérant une courbe en forme de U inversé. Il trouve que pour une moyenne d'effectifs allant jusqu'à 6,70 années d'éducation formelle, l'effet marginal de la variable capital humain sur l'exportation est croissant et positive; mais cette variable est marginale l'effet peut devenir négatif, étant donné que l'éducation moyenne du niveau national de la main-d'oeuvre augmente au-delà de ce point. Et donc conclut que les décideurs doivent plus s'impliquer dans les politiques éducatives et industrielles afin d'aboutir à une main-d'oeuvre qualifiée pour un niveau de productivité capable de modifier les structures productives des états brésiliens.

Des études telles que Timmer et al. (2012), Bah(2011) sont remarquables. Dabla-Norris et al. (2013) par exemple, en étudiant les déterminants de la transformation structurelle, ils utilisent des données en panel sur 168 pays de 1970-2010 avec une valeur ajoutée réelle de l'agriculture, les industries manufacturières et des services en tant qu'indicateurs de la transformation structurelle, fournissent des estimations des déterminants de la modification structurelle de ses économies. Leurs résultats révèlent de grandes différences dans les parts de secteur entre les régions et au sein de celles-ci et montrent que la variation des parts sectorielles des grands pays peut être expliquée par les caractéristiques du pays telles que la structure démographique, la taille de la population, la qualité de d'éducation et les structures sanitaires adéquates ainsi que le revenu par habitant. Leurs résultats indiquent en outre que les réformes en faveur d'une bonne gouvernance et du capital humain sont des facteurs clés de la transformation structurelle d'un pays à l'autre.

McMillan et Rodrik (2011), en analysant le lien entre la croissance de la productivité du travail, le changement structurel et la mondialisation, trouvent que les travailleurs issus de secteurs à faible productivité migrent vers des secteurs à forte productivité dans certaines économies asiatiques, contrairement aux pays d'Amérique latine. Ils concluent que cette migration est possible que si le niveau d'instruction est élevé et les politiques d'emplois pour tous sont favorables à la main-d'oeuvre présente afin de réorienter celle-ci vers les activités plus productives induisant ainsi une réelle transformation de la structure productive du pays. Blunch et Verner (2006), utilisent la même procédure mais diffère en termes de pays et d'estimation, de même  Abdulai et Rieder(1996). Les conclusions de ses travaux empiriques similaires révèlent que les fondamentaux propres à chaque pays, tels que les dotations en ressources naturelles et en capital humain sont les principaux facteurs qui expliquent les différences d'un pays à l'autre dans la production sectorielle de la valeur ajoutée réelle. Il souligne également le rôle clé de institutions et réformes politiques telles que l'éducation, l'ouverture commerciale, les réformes du secteur réel et financier conduisant la transformation économique.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld