2.6. PRESENTATION DU SECTEUR ECONOMIQUE
1. Secteur primaire
A) AGRICULTURE
La République démocratique du Congo (RDC),
après une période de relatif dynamisme économique, a subi
une sévère dépression entre le milieu des années
1980 et le milieu des années 2000, liée aux guerres civiles qui
ont ravagé le pays. Avec une croissance économique de 8,2 %
en 2008 et de 2,7 % en 2009, la RDC a ensuite été l'un des
pays d'Afrique les plus touchés par la crise de 2008-2009. Entre 2010
et 2015, le pays a connu une croissance moyenne de 7,9% avec un pic de 9,2% en
2014 et une inflation largement maîtrisée. Avec la chute du prix
des matières premières et la crise politique en 2016, le taux de
croissance n'était plus que de 2,4% avant de remonter à 3,4% en
2017. L'agriculture reste le principal secteur de l'économie,
représentant 57,9 % du PIB en 1997, et occupait 66 % de la
population active.
B. Élevage
L'élevage, dont les capacités potentielles varient
entre 30 et 40 millions de bovins avec une charge bétail de 1/6 à
1/12 pendant toute l'année, n'est pas encore la priorité du
gouvernement. Il est peu développé en république
démocratique du Congo, en partie en raison des conditions naturelles qui
ne sont pas favorables à l'élevage du gros bétail, sur une
grande partie du territoire. La forêt dense n'a pas de pâturages et
la trypanosomiase, véhiculée par la mouche tsé-tsé,
sévit à l'état endémique dans la plupart des
régions basses du pays. Les régions montagneuses de l'est et du
sud-est (Kivu) sont, en revanche, propices à l'élevage. Le
bétail y aurait été introduit par des populations tutsies
venant des pays voisins. Cet élevage est pratiqué par des
populations de pasteurs spécialisées ou par quelques rares
ranches modernes. Les techniques d'élevage restent cependant
rudimentaires chez les éleveurs traditionnels et les soins
vétérinaires sont peu pratiqués.
Les effectifs du cheptel bovin ont été
estimés au niveau national à environ 11 277 130
têtes. Ils sont en constante baisse depuis 1990, avec une chute de
11 % en 1993 et 18 % en 1995. Outre ce troupeau, dans presque tous
les villages, un petit cheptel de caprins, de porcs, d'animaux de basse-cour
(volailles) vit en liberté autour des cases et à la
périphérie des villes. D'une manière
générale, même si la viande, surtout les morceaux
« nobles », est de moins en moins consommée par les
couches défavorisées, qui privilégient les bas morceaux
(capa), la poule (1 000 t. importées mensuellement) ou le poisson
bon marché dans leur alimentation, la production de viande et de
volailles demande de recourir aux importations. De même, la production
d'oeufs et de lait est très insuffisante.
2. SECTEUR SECONDAIRE
A. Industrie
Un père et son fils déchargeant des sacs de ciment
près de Goma. Le secteur industriel n'a contribué pour
5,6 % au PIB en 2003. Autrefois important, il est actuellement
composé de quelques petites usines dans le textile, l'agroalimentaire,
la chimie et le secteur des biens d'équipement. Toutes les branches de
production ont souffert de la crise qui frappa le pays. Les industries
manufacturières ont été coupées de leurs sources
d'approvisionnement en matières premières et de leurs
débouchés en produits finis; elles n'utiliseraient qu'entre 15 et
17 % des capacités productives installées. Le secteur
secondaire est très peu développé et
caractérisé par une forte présence de l'État,
marginalisant ainsi le secteur privé. La plupart des
sociétés sont publiques ou à participation mixte, avec
souvent une participation majoritaire de l'État. Malgré le
processus de privatisation en cours (programme PMPTR), l'État reste le
principal opérateur dans la plupart des secteurs économiques
comme l'énergie, les mines, les forêts, l'hydraulique, le
transport et le bâtiment.
La république démocratique du Congo se lance
dans la mise en place de zones économiques spéciales pour
encourager la renaissance de son industrie. La première ZES devrait voir
le jour en 2012 dans la commune kinoise de N'Sélé et sera
consacrée aux agro-industries. Les autorités congolaises
prévoient déjà d'en ouvrir une autre dédiée
aux industries minières (dans le Katanga) et une troisième
consacrée aux cimenteries (dans le Bas-Congo)
3. SECTEUR TERTIAIRE
A. SERVICE
Le secteur des services est dominé par les transports et
les télécommunications. Timidement, il a commencé à
attirer des investisseurs. Le secteur tertiaire a représenté
27,9 % du PIB en 2005 et affiché un taux de croissance réel
de 7,8 %, essentiellement dû aux bonnes performances des transports,
des télécommunications et des services financiers. Si le conflit
a fortement détérioré la qualité des
infrastructures routières, fluviales et ferroviaires, la reprise
amorcée en 2003/04 a soutenu la demande de transports en commun dans les
grandes villes.
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