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Rôle de l’état dans la croissance économique en RDC.


par Andy Onokoko Shango
UNILU - Licence 2019
  

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2.5 ETAT DE LIEUX DE L'ECONOMIE CONGOLAISE

Dans l'accomplissement des missions
qui lui sont dévolues par son ministère de tutelle, parmi lesquelles l'évaluation périodique de l'évolution économique du pays, la direction générale de l'économie a mené au cours du premier trimestre 2014, une enquête retraçant l'évolution de l'économie congolaise au deuxième semestre 2013 et décrivant ses perspectives pour l'année 2014

Les résultats de cette enquête ont été présentés, le 9 juillet, aux opérateurs économiques et aux hommes d'affaires congolais par le directeur général de l'économie, Michel Niama.
Intitulée « Note de conjoncture de l'économie congolaise au deuxième semestre 2013 et perspectives 2014 », cette enquête a été menée auprès des entreprises privées et des administrations publiques du pays. Elle s'est appuyée également sur les données des différentes structures productrices de statistiques, à savoir : le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, l'organisation de coopération et de développement économique, l'office des statistiques de l'Union européenne, l'observatoire statistique de l'Afrique Sub-saharienne, la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC) et l'Institut national de la statistique.

Selon la Direction générale de l'économie, cette étude qui a duré trois mois a permis de décrire les dernières évolutions des activités économiques dans le pays. Ainsi, il ressort de cette expertise que l'environnement économique congolais a connu au deuxième semestre 2013, une légère amélioration grâce au dynamisme du secteur non pétrolier, notamment les bâtiments et travaux publics (BTP), la transformation du bois (hors copeaux) et les télécommunications, qui ont compensé pour une bonne part, la baisse de la production pétrolière.

Le sous-secteur agricole

D'après l'enquête, il résulte que ce secteur n'a pas encore atteint les résultats escomptés, en dépit de l'engouement observé au niveau de l'agriculture industrielle et la reprise de certaines cultures vivrières. La demande en viande reste tributaire des importations, malgré les efforts déployés pour relancer l'élevage, les résultats de celui-ci sont encore timides. Néanmoins, avec la maîtrise de certaines épidémies, les cheptels porcins, caprins et ovins ont affiché des hausses respectives de 20%, 10% et 9,9% par rapport à l'année 2012.

La pêche et l'aquaculture

Il a été noté que l'activité de pêche continentale reste prédominante. Un regain d'intérêt s'est manifesté dans ce secteur au cours du deuxième semestre 2013 et la production nationale a connu une évolution de 9,6% par rapport à 2012, en rapport avec la mise en place progressive d'une logistique appropriée aux activités halieutiques.

L'exploitation forestière

Pour ce secteur, les experts ont souligné qu'il est demeuré à un niveau relativement stable, avec une augmentation modérée de la production en volume de grumes (2,0%) et une baisse significative de la production des rondins d'eucalyptus (-14,1%), suite à la réduction des commandes des importateurs de copeaux.

La production pétrolière

Quant au secteur pétrolier, l'enquête a révélé qu'il a été marqué par une baisse de 6,9%, consécutive au vieillissement de certains champs pétroliers, à la baisse de production de Moho-Bilondo et aux difficultés enregistrées sur le champ Azurite.

Industries agroalimentaires

Ce secteur d'activité s'est traduit par une hausse de 15,6% de la production en quantité par rapport au second semestre de l'année précédente. Cette performance est imputable à la bonne tenue des sous-secteurs, production de boissons (11,9%) et autres produits alimentaires (27,0%).

Bâtiments et travaux publics (BTP)

De l'évolution du chiffre d'affaires de ce secteur s'est caractérisée par une hausse de 35,9% au second semestre 2013. Celle-ci a été occasionnée par le financement des grands travaux d'infrastructures en cours dans le pays, conformément à la politique de municipalisation accélérée et la volonté des pouvoirs publics de doter le pays en infrastructures de base, nécessaires à la création d'un environnement favorable aux affaires, afin d'attirer les investissements directs étrangers.

Les transports

Les résultats de l'enquête précisent que ce secteur serait en progression constante. Elle est boostée par la modernisation et l'extension du Port autonome de Pointe-Noire, la construction de la route Brazzaville-Pointe-Noire, la modernisation des aéroports de Maya-Maya et de Pointe-Noire, la réhabilitation du chemin de fer. Exception faite pour le transport fluvial, le fret et la poste qui accusent des reculs nets de trafics.

Secteur de la téléphonie

Cette zone d'activité se caractériserait, selon l'étude, par un accroissement des activités des sociétés de téléphonie mobile qui auraient enregistré une hausse de 10,7% de leur chiffre d'affaires, encouragé particulièrement par la montée en puissance de celui des SMS (47,3%).

Taux d'inflation

Dans les deux grandes agglomérations de Brazzaville et Pointe-Noire, le taux d'inflation serait de 4,7%, du fait des produits importés et des coûts de transport encore élevés entre Pointe-Noire et Brazzaville. Malgré l'augmentation du nombre d'entreprises créées, les emplois sont en hausse, mais à dominance précaire, suite au boom des BTP.

Les finances publiques

Quant aux finances publiques, elles se caractérisent par la baisse des recettes pétrolières et non pétrolières entre les premier et deuxième semestres. Les dépenses, par contre connaissent une accélération avec l'intensification des investissements publics, due aux travaux liés à l'organisation des Jeux Africains de 2015. Ainsi, dans l'ensemble, l'exécution budgétaire 2013 a dégagé une progression des recettes de l'ordre de 14,94% sur l'année, une augmentation de 24,87% des dépenses en capital et une réduction des dépenses courantes de 0,04% ayant généré une contraction des soldes budgétaires.

La situation monétaire et de crédit

Elle s'est déterminée par une baisse du rythme de progression des avoirs extérieurs nets et une quasi-stagnation de la masse monétaire. Bien que les crédits au secteur privé aient progressé de l'ordre de 20,3%, la répartition de ceux-ci par échéance de remboursement, dégage dans l'ensemble et par rapport à 2012, une légère régression des crédits à court terme de 15,4%, une hausse du niveau des crédits à moyen terme de 26,5% et un niveau de crédit à long terme, toujours dérisoire dans la quasi-totalité des secteurs économiques.

En définitive, pour le directeur général de l'économie et selon l'enquête, au niveau national, notamment en s'appuyant sur les objectifs du Plan national de développement (PND) 2012-2016, les perspectives pour l'année 2014 sont encourageantes dans tous les secteurs d'activité économique. « La croissance économique s'afficherait à 7.9%, tandis que l'inflation se fixerait à 3,4%. Cela serait le fruit des efforts amorcés par le gouvernement visant à augmenter la production locale, à réduire l'inflation importée, à baisser les coûts de transport et à améliorer l'approvisionnement en eau et en électricité », a conclu Michel Niama.

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