2.5 ETAT DE LIEUX DE L'ECONOMIE CONGOLAISE
Dans l'accomplissement des missions qui lui sont
dévolues par son ministère de tutelle, parmi lesquelles
l'évaluation périodique de l'évolution économique
du pays, la direction générale de l'économie a mené
au cours du premier trimestre 2014, une enquête retraçant
l'évolution de l'économie congolaise au deuxième semestre
2013 et décrivant ses perspectives pour l'année 2014
Les résultats de cette enquête ont été
présentés, le 9 juillet, aux opérateurs économiques
et aux hommes d'affaires congolais par le directeur général de
l'économie, Michel Niama. Intitulée « Note de conjoncture
de l'économie congolaise au deuxième semestre 2013 et
perspectives 2014 », cette enquête a été menée
auprès des entreprises privées et des administrations publiques
du pays. Elle s'est appuyée également sur les données des
différentes structures productrices de statistiques, à savoir :
le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, la Banque
africaine de développement, l'organisation de coopération et de
développement économique, l'office des statistiques de l'Union
européenne, l'observatoire statistique de l'Afrique Sub-saharienne, la
Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC) et l'Institut national de
la statistique.
Selon la Direction générale de l'économie,
cette étude qui a duré trois mois a permis de décrire les
dernières évolutions des activités économiques dans
le pays. Ainsi, il ressort de cette expertise que l'environnement
économique congolais a connu au deuxième semestre 2013, une
légère amélioration grâce au dynamisme du secteur
non pétrolier, notamment les bâtiments et travaux publics (BTP),
la transformation du bois (hors copeaux) et les
télécommunications, qui ont compensé pour une bonne part,
la baisse de la production pétrolière.
Le sous-secteur agricole
D'après l'enquête, il résulte que ce secteur
n'a pas encore atteint les résultats escomptés, en dépit
de l'engouement observé au niveau de l'agriculture industrielle et la
reprise de certaines cultures vivrières. La demande en viande reste
tributaire des importations, malgré les efforts déployés
pour relancer l'élevage, les résultats de celui-ci sont encore
timides. Néanmoins, avec la maîtrise de certaines
épidémies, les cheptels porcins, caprins et ovins ont
affiché des hausses respectives de 20%, 10% et 9,9% par rapport à
l'année 2012.
La pêche et l'aquaculture
Il a été noté que l'activité de
pêche continentale reste prédominante. Un regain
d'intérêt s'est manifesté dans ce secteur au cours du
deuxième semestre 2013 et la production nationale a connu une
évolution de 9,6% par rapport à 2012, en rapport avec la mise en
place progressive d'une logistique appropriée aux activités
halieutiques.
L'exploitation forestière
Pour ce secteur, les experts ont souligné qu'il est
demeuré à un niveau relativement stable, avec une augmentation
modérée de la production en volume de grumes (2,0%) et une baisse
significative de la production des rondins d'eucalyptus (-14,1%), suite
à la réduction des commandes des importateurs de copeaux.
La production pétrolière
Quant au secteur pétrolier, l'enquête a
révélé qu'il a été marqué par une
baisse de 6,9%, consécutive au vieillissement de certains champs
pétroliers, à la baisse de production de Moho-Bilondo et aux
difficultés enregistrées sur le champ Azurite.
Industries agroalimentaires
Ce secteur d'activité s'est traduit par une hausse de
15,6% de la production en quantité par rapport au second semestre de
l'année précédente. Cette performance est imputable
à la bonne tenue des sous-secteurs, production de boissons (11,9%) et
autres produits alimentaires (27,0%).
Bâtiments et travaux publics (BTP)
De l'évolution du chiffre d'affaires de ce secteur s'est
caractérisée par une hausse de 35,9% au second semestre 2013.
Celle-ci a été occasionnée par le financement des grands
travaux d'infrastructures en cours dans le pays, conformément à
la politique de municipalisation accélérée et la
volonté des pouvoirs publics de doter le pays en infrastructures de
base, nécessaires à la création d'un environnement
favorable aux affaires, afin d'attirer les investissements directs
étrangers.
Les transports
Les résultats de l'enquête précisent que ce
secteur serait en progression constante. Elle est boostée par la
modernisation et l'extension du Port autonome de Pointe-Noire, la construction
de la route Brazzaville-Pointe-Noire, la modernisation des aéroports de
Maya-Maya et de Pointe-Noire, la réhabilitation du chemin de fer.
Exception faite pour le transport fluvial, le fret et la poste qui accusent des
reculs nets de trafics.
Secteur de la téléphonie
Cette zone d'activité se caractériserait, selon
l'étude, par un accroissement des activités des
sociétés de téléphonie mobile qui auraient
enregistré une hausse de 10,7% de leur chiffre d'affaires,
encouragé particulièrement par la montée en puissance de
celui des SMS (47,3%).
Taux d'inflation
Dans les deux grandes agglomérations de Brazzaville et
Pointe-Noire, le taux d'inflation serait de 4,7%, du fait des produits
importés et des coûts de transport encore élevés
entre Pointe-Noire et Brazzaville. Malgré l'augmentation du nombre
d'entreprises créées, les emplois sont en hausse, mais à
dominance précaire, suite au boom des BTP.
Les finances publiques
Quant aux finances publiques, elles se caractérisent par
la baisse des recettes pétrolières et non
pétrolières entre les premier et deuxième semestres. Les
dépenses, par contre connaissent une accélération avec
l'intensification des investissements publics, due aux travaux liés
à l'organisation des Jeux Africains de 2015. Ainsi, dans l'ensemble,
l'exécution budgétaire 2013 a dégagé une
progression des recettes de l'ordre de 14,94% sur l'année, une
augmentation de 24,87% des dépenses en capital et une réduction
des dépenses courantes de 0,04% ayant généré une
contraction des soldes budgétaires.
La situation monétaire et de
crédit
Elle s'est déterminée par une baisse du rythme de
progression des avoirs extérieurs nets et une quasi-stagnation de la
masse monétaire. Bien que les crédits au secteur privé
aient progressé de l'ordre de 20,3%, la répartition de ceux-ci
par échéance de remboursement, dégage dans l'ensemble et
par rapport à 2012, une légère régression des
crédits à court terme de 15,4%, une hausse du niveau des
crédits à moyen terme de 26,5% et un niveau de crédit
à long terme, toujours dérisoire dans la quasi-totalité
des secteurs économiques.
En définitive, pour le directeur général de
l'économie et selon l'enquête, au niveau national, notamment en
s'appuyant sur les objectifs du Plan national de développement (PND)
2012-2016, les perspectives pour l'année 2014 sont encourageantes dans
tous les secteurs d'activité économique. « La croissance
économique s'afficherait à 7.9%, tandis que l'inflation se
fixerait à 3,4%. Cela serait le fruit des efforts amorcés par le
gouvernement visant à augmenter la production locale, à
réduire l'inflation importée, à baisser les coûts de
transport et à améliorer l'approvisionnement en eau et en
électricité », a conclu Michel Niama.
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