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La viabilité financière des institutions de microfinance (IMF) au Bénin.


par Cakpo Michael O. DADJO
Université d'Abomey-Calavi (UAC) ; Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management - Diplôme d'administrateur des banques 2004
  

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1ERE PARTIE : GENERALITES

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La viabilité financière des IMF au Bénin
Chapitre 1

CH 1 LA SITUATION ACTUELLE DU SECTEUR MICROFINANCIER BENINOIS

En Afrique de l'Ouest, sous l'impulsion des autorités monétaires, le secteur de la microfinance dans l'espace UEMOA a été très tôt réglementé notamment par la loi 95-03 dite « loi PARMEC » et a connu depuis un essor important.

Le nombre d'institutions régulièrement enregistrées est passé de 107 en 1993 à 500 en 2002, soit environ 3000 points de service touchant près de 5 millions de personnes en Afrique subsaharienne (CEFEB, 2004). L'offre de crédit ainsi que la collecte de l'épargne ont également connu une croissance exponentielle pendant cette période.

Le Bénin qui n'a pas échappé à cette dynamique dispose d'un des secteurs microfinanciers les plus développés de la sous région. Il abrite d'ailleurs la plus grande institution de microfinance de l'Afrique de l'Ouest : la FECECAM (AGNIKPE, 1998). Avec plus d'un millier de points de service, la microfinance constitue l'une des plus importantes sources de financement des activités génératrices de revenus et des petites et moyennes entreprises.

Dans ce premier chapitre, nous nous attacherons à donner un aperçu général de la situation du secteur microfinancier béninois à travers une présentation globale portant sur la clientèle et l'offre de service du secteur. Nous étudierons ensuite dans le détail les types de structures de microfinance et leur répartition géographique et sectorielle.

1.1 PRESENTATION GLOBALE DU SECTEUR

Le secteur de la microfinance est caractérisé par une forte dynamique et un poids socio-économique important. Les activités de microfinance ont en effet connu une croissance sans précédent ces dernières années avec :

? un accroissement du nombre de clients actifs passant de 300.000 en 1998 à 1.049.331 en 2003 (BCEAO, 2003);

? une masse monétaire de près de 10 milliards d'épargne collectée, soit 10% des dépôts bancaires en 1998 contre 37 milliards en 2003 (BCEAO, 2003);

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La viabilité financière des IMF au Bénin

? un encours de crédit à l'économie de plus de 66,3 milliards pour 395,5 milliards au plan national soit 16,8% en 2003 alors que cette proportion était de 15% en 1998 (CMF, 2004);

? un nombre de guichets passant de 570 en 2001 à 1.239 en 2003 soit 97,1% du nombre de points de services du système financier national (BCEAO, 2004 et CMF, 2004).

Cet accroissement se manifeste à travers l'effectif de la clientèle et l'importance de l'offre de service, ce qui assure au secteur un volume d'activité considérable dans l'économie nationale.

1.1.1 La clientèle.

L'activité économique de la microfinance s'organise autour de la demande de services des populations à la base qui constituent 60% des agents économiques du pays (AGNIKPE, 1998). Ces agents économiques sont des opérateurs qui proviennent à la fois du monde rural et du monde urbain. Ceux du milieu rural sont constitués par les petits paysans, les commerçants ruraux, les exploitants agricoles et les transformateurs de produits agricoles. Les autres agents sont constitués des opérateurs urbains ou péri -urbains. La grande majorité des demandes de microcrédits provient des populations pauvres notamment celles des zones péri-urbaines. Elles sont pour l'essentiel des pauvres économiquement actifs mais frappés par la pauvreté monétaire et développant leurs activités à travers des micro-entreprises dont le fonds de commerce varie entre 10.000 FCFA et 5.000.000 FCFA. Cette demande se manifeste donc essentiellement en terme de financement de micro-entreprises.

Selon une étude du PNUD, 57% de la population béninoise était frappée par la pauvreté en 1995, soit 2,6 millions d'habitants (PNUD, 1997). En gardant les mêmes proportions, ce nombre est estimé actuellement à 3,7 millions sur une population de 6,5 millions d'habitants en 2004. Suivant la même étude, l'incidence de la pauvreté extrême est plus grande en ville (30%) qu'en milieu rural (16%).

La répartition des unités économiques informelles en milieu urbain par branche d'activités selon le sexe de l'entrepreneur révèle que les femmes sont plus concentrées dans le commerce et les services avec respectivement 84,3% et 52,9% contre 15,7% et 47,1% pour les hommes. Les femmes étant plus touchées par le phénomène de la pauvreté que les hommes, elles sont majoritaires dans le portefeuille

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La viabilité financière des IMF au Bénin

d'activité des IMF de par leur nombre et la nature des activités qu'elles exercent (BIT, 1992).

Si l'on considère que 30% de la population urbaine (1.867.780, base 1995) reste frappée par la pauvreté, c'est au moins 560.000 micro-entreprises qui sont demandeuses potentielles de microcrédits. On peut alors estimer la demande potentielle à 392 milliards de FCFA en 2002 pour des prêts moyens de 700.000 FCFA.

Dans l'hypothèse la plus favorable, si l'on considère les micro-entrepreneurs comme la frange de la population frappée par la pauvreté monétaire soit 34% de la population totale, ce sont au minimum 2.210.000 personnes qui sont confrontées à l'inaccessibilité aux ressources financières en vue de développer leurs activités économiques. Pour un prêt moyen de 50.000 FCFA par personne la demande potentielle peut être évaluée à 110 milliards de FCFA.

Si l'on doit y ajouter les demandes d'investissements nécessaires à la valorisation des filières du secteur rural, qui représenteraient au moins 5 fois le volume des microcrédits individuels soit 550 milliards de FCFA, la demande potentielle globale pourrait atteindre 1.000 milliards de F CFA en 2003 7.

Tableau 1: Evolution de la clientèle des SFD au Bénin de 1999 à 2003

Type de structures de SFD

Nombre de membres

1999

2000

2001

2002

2003

Mutuelles et coopératives

308.382

325.474

354.285

417.543

449.820

dont : FECECAM

290.424

300.847

320.362

386.139

415.256

Crédits directs

17.321

27.510

49.566

86.921

113.928

dont :

- PAPME - PADME

1.115

13.765

1.808

19.642

5.905

28.796

10.841

25.886

15.590

40.121

Projets et ONG à volet crédit

Nd

Nd

2.719

1.836

2.949

Total

325.703

352.984

406.570

506.300

566.697

Taux de croissance

 

8,38%

15,18%

24,53%

11,93%

Source: Statistiques CMF/MFE (Légende : Nd : non disponible)

7 Estimations actualisées sur la base des données de populations de 2003 et suivant la méthode utilisée par Agnikpé, 1998

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La viabilité financière des IMF au Bénin

Le volume de la clientèle des SFD a connu une évolution notable de près de 75% sur les cinq dernières années avec un taux moyen de croissance annuelle de 15%.

On remarque une prépondérance des structures mutualistes et coopératives même si leur poids relatif tend à diminuer au fil des ans : elles détenaient 94,7% du portefeuille en 1999 contre 79,4% en 2004. Les institutions de crédit direct très modestes en 1999 ont connu quant à elles une forte croissance en voyant le volume de leur clientèle se multiplier par 6,6 en 5 ans.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus