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La viabilité financière des institutions de microfinance (IMF) au Bénin.


par Cakpo Michael O. DADJO
Université d'Abomey-Calavi (UAC) ; Ecole Nationale d'Economie Appliquée et de Management - Diplôme d'administrateur des banques 2004
  

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4.2 ANALYSES ET PERSPECTIVES

Les résultats qui viennent d'être présentés nous suggèrent d'orienter nos analyses autour de deux axes de préoccupation. Nous examinerons d'abord les difficultés que rencontrent les IMF pour s'assurer une autonomie à travers le cheminement vers l'autosuffisance opérationnelle avec les fonds dont ils disposent et la question des marges bénéficiaires. Ensuite nous analyserons les problèmes de gestion de la qualité du portefeuille de crédit des IMF.

4.2.1 L'autonomie des institutions

4.2.1.1 L'autosuffisance

Afin de s'assurer l'autosuffisance opérationnelle indispensable à leur viabilité financière, les IMF doivent rentabiliser les fonds de crédit dont ils disposent. Elles doivent donc atteindre un niveau suffisant de productivité financière de leurs services de crédit et des activités diverses.

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La viabilité financière des IMF au Bénin

Or, bon nombre d'initiatives sont soutenues par les bailleurs dans une optique welfariste privilégiant le développement social. Ces bailleurs conçoivent et financent des programmes dont la mise en oeuvre vise plutôt le social que la rentabilité à terme et encore moins les objectifs d'autonomie qui constituent plus le souci des institutions que celui des partenaires. Les institutions ressentent donc moins le besoin d'un recours au marché financier en vue d'augmenter leurs capacités de financement, ce qui ne les incite pas à une meilleure gestion de leurs actifs pour en tirer le meilleur parti. La dépendance par rapport aux subventions freine ainsi l'engagement sur des chemins plus rentables mais peu empruntés par les bailleurs.

La norme d'un minimum de productivité financière de 3% prescrite par la BCEAO est respectée par 7 institutions18 sur les 12 étudiées, soit un pourcentage de 58% de l'échantillon.

Le recours aux subventions n'encourage donc pas la quête de rentabilité financière ; même s'il faut reconnaître que les subventions sont indispensables dans la période d'enfance de l'institution allant de 3 à 5 ans (PLANET FINANCE, 2004).

De fait, les structures n'affichent pas en général un volume d'affaires suffisant leur permettant de passer le seuil de rentabilité ou bien n'arrivent pas à réaliser, comme nous l'analyserons plus loin, un différentiel de taux suffisant entre le coût de leurs ressources (épargne collectée, ligne de crédit, capital) et le coût du crédit ; ou alors elles se positionnent sur des segments du marché peu rentables ou déjà saturés qui les confrontent à des effets de seuil. Or, Il faut pour chaque institution un volume d'affaires donné pour atteindre son point mort, c'est à dire réussir à couvrir ses frais fixes et parvenir à dégager des profits. Le positionnement doit donc être fait sur un segment suffisamment dense pour leur permettre d'accroître non seulement le nombre de clients mais aussi la taille des crédits. Dès lors, il faut que les institutions

puissent fidéliser leur clientèle, puisque la taille du crédit évolue avec les
renouvellements.

Si le segment commence à se saturer, des effets de seuil limitent la croissance du portefeuille et les risques de sa détérioration s'accroissent rapidement car plusieurs institutions s'adressent à une même clientèle cible avec des produits similaires.

18 AssEF, Caisse CODES, CPEC, MDB, PADME, PAPME, Vital Finance.

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La viabilité financière des IMF au Bénin

Ce phénomène s'observe au niveau des institutions telles le PADME et le PAPME dont le ralentissement de croissance s'explique largement par le fait qu'ils se retrouvent progressivement sur le même segment de marché avec des produits assez ressemblants. Le recours à une diversification de produits adaptés à la demande avec une différenciation assez prononcée devrait s'avérer judicieux.

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