Objectifs du travail
En Tunisie, les traveaux de recherches relatives à la
culture de Gracilaria ont commencés depuis 1995. En effet, ces
travaux ont été menés essentiellement à l'INSTM sur
la culture de l'algue rouge Gracilaria gracilis. Les premiers travaux
ont concerné l'évaluation des biomasses de Gracilaria et
leur cartographie dans le lac de Tunis (Ksouri et al., 1996 ; Ksouri
et al., 1997) et la lagune de Bizerte (Ksouri et Ben Saïd, 1998 ;
Ksouri et al., 1999, 2000 et 2006). D'autres recherches ont
porté sur la valorisation de cette ressource à travers
l'extraction de molécules d'intérêt à savoir la
R-phycoérythrine, les protéines, les sucres solubles (Mensi
et al., 2009) ainsi que l'agar-agar (Ben Saïd et al.,
2000). Ces précédents travaux de recherche relatifs à
la culture de Gracilaria dans le lac de Bizerte ont permis de
sélectionner le mode de culture approprié et d'ajuster certains
paramètres de culture (Ksouri et al., 1999 ; 2000). Cependant,
les résultats obtenus montrent que la croissance et le
développement de cette algue sont tributaires, principalement des
facteurs physicochimiques du milieu tels que, la lumière, la
température, la salinité, la teneur en oxygène et
l'enrichissement du milieu en sels nutritifs (Mensi et al., 2009).
Depuis l'initiation des cultures de Gracilaria, le
problème de l'épiphytisme demeure sérieux. Durant les 30
dernières années, plusieurs travaux ont été
consacrés à la description de ce phénomène et
à la recherche de solutions. Les plus importants facteurs qui
influencent la structure de la faune associée aux macrophytes regroupent
la structure physique du macrophyte et ses épiphytes, le nombre de micro
habitats, la nature du sédiment, les sources de nourriture, les refuges
de prédateurs et la courantologie (Lewis, 1984). L'algue rouge
Gracilaria fournit l'habitat pour une faune diversifiée,
répartie essentiellement entre les groupes zoologiques suivants,
Crustacés, Mollusques et Annélides (Nicotri, 1977 ; Anderson
et al., 1998 ; Smit et al., 2003). Le fait que Gracilaria
est une espèce préférée pose un
problème pour la culture dans le milieu naturel lorsque la population
d'animaux brouteurs est élevée. La perte peut être
considérable même dans le cas de la culture en milieu
contrôlé (Nicotri, 1977 ; Shacklock et Croft, 1981 ; Smit et
al., 2003 ; Njobeni, 2005). En Tunisie, les études concernant la
faune associée au Gracilaires en milieu lagunaire sont rares (Zaabar
et al., 2017) et surtout lorsque celles-ci sont cultivées.
Cependant, l'objectif de ce travail est d'étudier la croissance et la
composition biochimique de l'algue rouge G. gracilis et l'interaction
avec sa faune associée au cours d'un cycle de développement.
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I. Synthèse bibliographique
1. Généralité sur les algues 1.1.
Introduction
Les algues sont des êtres vivants
photosynthétiques dont le cycle de vie se déroule
généralement en milieu aquatique. Ce sont des thallophytes
(plante à ramification) dépourvues de tige, de graines, de
racines et de vaisseaux (Gayral, 1975). Elles constituent un groupe très
diversifié de plantes cryptogames, dont un grand nombre sont
unicellulaires. (Gayral, 1975 ; Reviers, 2002). Elles sont la base principale
de la chaine alimentaire des eaux douces, saumâtres et marines.
1.2. Classification
Les algues peuvent être classées selon leurs
tailles, leurs compositions pigmentaires, leurs polysaccharides de
réserve ou des caractéristiques structurales. En plus de
chlorophylle, les algues possèdent d'autres pigments accessoires, qui
captent les rayons lumineux. Le mélange de pigment détermine la
couleur de chaque variété d'algue ce qui est un moyen permettant
de différencier les espèces des unes aux autres (Reviers, 2002).
On distingue quatre groupes d'algues : bleues, brunes, vertes et rouges
(Hillison, 1977).
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