Abstract
An important fauna associated with the red algae
Gracilaria gracilis grown in the Bizerte lagoon has been observed.
This work represents the first study of algae-associated wildlife in this
lagoon. Our aims are to study the structure and interaction of this fauna based
on the biomass and biochemical composition of algae, in order to establish a
strategy for its harvest in the future. The specific growth rate (TCS) is 5,60
#177; 0,94 % j(-1) ; 3,29 #177; 0,70 % j(-1) and 2,55 #177; 0,16
%j(-1) for the months of April, May and June respectively and an
average throughout the period of 3,05 #177; 0,78 %j-1. The amount of soluble
sugar is 35,42 #177; 11,85% ; 48,86 #177; 9,16% and 34,12 #177; 8,74% for the
months of April, May and June respectively and an average throughout the period
of 39,47 #177; 9,92%. The amount of protein is 21,96 #177; 5,15% ; 18,56 #177;
1,90% and 21,90 #177; 1,74% for the months of April, May and June respectively
and an average throughout the period of 20,81 #177; 2,93%. In total, we found
six zoological groups that are amphipod crustaceans, isopod crustaceans,
molluscs, cnidarians, polychaete annelids and echinoderms. The dominant orders
are amphipods (25,86 % ; 17,85 % and 5,36 % for the months of April, May and
June respectively) and isopods (64,48 % ; 76,84 % and 66,27 % for the months of
April, May and June respectively), of which the species Idotea balthica
is the most dominant during the growing period. The abundance of isopod
(Idotea balthica) is positively correlated with the various responses
studied (TCS, agar, proteins and R-phycoerythrin). In conclusion, for a
sustainable exploitation of the cultivation of G. gracilis, based on
the adequacy between TCS, biochemical composition and associated fauna (number
of individuals and species types), we propose to start G. gracilis
culture in later March and the harvest, according to a certain plan, at
the end of May.
1
Introduction générale
La connaissance du monde végétal aquatique a
énormément évolué au cours de ces dernières
décennies en s'appuyant sur les acquis récents de la science dans
les domaines de la biologie moléculaire, de la cytologie, de la
physiologie et de la génétique. Pérez (1997) met en
exergue deux concepts fondamentaux donnant aux algues leur dimension actuelle :
d'une part, leur rôle fondamental dans l'équilibre de
l'écosystème aquatique et, au-delà, de la biosphère
toute entière et d'autre part, leur place capitale dans
l'économie. Sur le plan écologique, les végétaux
marins, en général et les macro-algues en particulier constituent
les premiers maillons de la chaine alimentaire et leurs peuplements constituent
des refuges ainsi que des frayères pour une faune très
diversifiée ; elles sont aussi des bio-indicateurs signalant les
agressions subies par le milieu et les tendances de l'environnement. Sur le
plan économique, les macro-algues ne cessent d'attirer de plus en plus
l'attention des chercheurs et des industriels, essentiellement pour la
découverte et la valorisation de molécules ayant un potentiel
économique important (les protéines, les glucides, les lipides,
les sels minéraux).A ce niveau, plus de 25 millions de tonnes des
macro-algues dans le monde, qui sont utilisés dans différents
secteurs (FAO, 2016).
Les algues rouges sont l'une des groupes les plus
recherchés du fait de leur richesse en polysaccharides (les
carraghénanes et les agars) utilisés comme agents structuraux,
filmogènes ou émulsifiants dans de nombreux domaines de
l'industrie agro-alimentaire ou pharmaceutique (Viana, 2002). Cependant,
l'extraction de ces phycocolloïdes constitue un important créneau
pour l'exploitation des algues marines à l'échelle mondiale.
Parmi les algues agarophytes les plus recherchés, figure Gracilaria
qui constitue la principale matière première pour la
préparation de l'agar à échelle mondiale (Marinho-Soriano
et Bourret, 2003). La Tunisie, avec sa façade
méditerranéenne, qui s'étale sur plus de 1300 km, ne
produit qu'une une biomasse totale de Gracilaria gracilis,
estimée à 573 tonnes en poids sec par an. Cette quantité
est insuffisante pour le démarrage d'une activité industrielle et
par conséquence la culture de l'algue a été
recommandée (Ksouri et Ben saïd, 1998). Cependant, les nombreuses
tentatives ont été confrontées à l'impact des
facteurs environnementaux et la disponibilité limitée des
superficies pour la culture benthique. Ces techniques n'étaient
applicables que dans des zones situées à moins de 2 m de
profondeur, ce qui correspond à 10 % de la superficie totale de la
lagune de Bizerte (Mensi et al., 2014). De plus, l'agar obtenu dans la
lagune (force de gel est inférieure à 400 g cm-2) est
de qualité moyenne selon la
2
classification de l'American Pharmacopeia (Ben Saïd
et al., 2018). Par conséquent, aucune installation à
grande échelle pour la culture de G. gracilis n'est
présente aujourd'hui.
Les travaux de cette mémoire se sont articulés
autour de trois axes, déclinés dans ce manuscrit en chapitres :
Le premier chapitre présente un état de l'art sur les gracilaires
et en particulier sur Gracilaria gracilis, y sont décrites sa
morphologie, sa biologie, sa taxonomie et les facteurs abiotiques
régissant son développement. Cette partie présente
également la faune qui s'associé aux thalles de G. gracilis
et son effet sur la croissance de l'algue. Le deuxième chapitre est
réservé à la présentation de l'aire d'étude,
au protocole de préparation des touffes de G. gracilis,
à la modalité de culture (culture sur corde tendue) et à
la méthodologie de détermination de la composition biochimique de
l'algue ainsi qu'à la méthode de collecte, d'identification et
d'analyse de la faune collectée. Le troisième et dernier chapitre
résume les résultats et les discussions. Une conclusion
générale de l'ensemble des travaux réalisés
clôturera ce manuscrit laissant place à de nouvelles
perspectives.
3
|
|