3.2.4. Mollusques
L'embranchement des mollusques représente un groupe
d'animaux de formes très différentes. Ils regroupent les classes
des bivalves (moule, huitre et palourde), des gastéropodes (limace,
escargot), des céphalopodes (pieuvre, calamar, seiche) et des
polyplacophores (Chabot et Rossignol, 2003). Ses représentants habitent
principalement le milieu marin, mais certains groupes ont colonisé avec
succès les milieux dulcicoles et terrestres (Chaffai, 2014). Les
bivalves n'ont pas de tête définie et leur corps compressé
latéralement est enfermé dans une coquille constituée de
deux valves. Les gastéropodes présentent une tête bien
définie avec des yeux et des tentacules -sensoriels. Leur corps est
généralement enfermé dans une coquille univalve souvent
spiralée (Chabot et Rossignol, 2003). Dans la lagune de Bizerte, on
compte environ 93 espèces de mollusque réparties sur 3 classes et
41 familles (Belkhodja Mahjoub et al., 2007).
Environ 75% des mollusques ont été
signalés avec leurs coquilles colonisées par des algues. En
effet, les invertébrés (moules, coques et escargots) fournissent
un substrat pour l'attachement durable et l'incorporation des thalles,
augmentant très probablement la stabilité des populations locales
de Gracilaria (Thomsen et al., 2007). Par exemple, les
coquilles des gastéropodes Scurria araucana et S. cebrina
sont couramment utilisées par les algues comme substrat primaire
(Correa et al., 2000).
La très grande majorité des bivalves sont des
filtreurs et la plupart des gastéropodes sont des brouteurs ou des
prédateurs. Ces organismes s'enfouissent dans les sédiments,
vivent sur le fond marin, ou se fixent sur des rochers ou autres surfaces dures
(Chabot et Rossignol, 2003). Mancinelli et Rossi (2001) ont trouvé des
petits individus de bivalve sessile Mytilaster marioni et de
gastéropode Hydrobia sp. attachés au thalle de G.
gracilis. Aussi plusieurs animaux à savoir ; la moule bleue
Mytilus edulis et le gastéropode Pusillina sarsi ont
été trouvés en association avec G.
Vermiculophylla (Nyberg et al., 2009). Il s'est
avéré que ces mollusques s'associent autour des algues pour se
nourrir ou s'abriter, ou les deux, sans pour autant s'attaquer directement aux
algues (James et al., 1986).
L'herbivorie peut jouer un rôle important dans la
détermination de la faible diversité et de l'abondance des
algues. Par exemple, le développement rapide d'un gazon d'algues
à la surface des disques (à l'exclusion des mollusques) et
l'absence de la même algue à la surface rocheuse autour et
au-dessous des disques (en présence des mollusques) montrent
clairement
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que la pression exercée par les mollusques est assez
élevée (Correa et al., 2000). Joseph (1978 a) a
observé que l'alimentation par les mollusques entraine la destruction
partielle ou totale des frondes d'algues. Il a observé que les habitudes
alimentaires influentes sur la distribution des algues (1978 b). Selon lui
(1978 b), G. edulis est l'une des algues
préférées des gastropodes (Pyrène
versicolor, Aplysia benedicti et A. leneolata) et de
bivalve Modiolus striatus comme aliment.
Ces méso-herbivores ont été
signalés comme nuisibles dans la culture d'algues (Hansen et
al., 2006). Anderson et al. (1993) ont observé la
disparition de tous les gracilaires greffés en un mois et l'apparition
de nombreuses patelles Dendrofissurella scutellum et quelques
Fissurella mutabilis sur les restes des algues au fond de site de
culture. Le même auteur (1993) a démontré à partir
d'une expérience que les patelles Dendrofissurella
capturées ont mangé une moyenne de 0,43 ? 0,06 g de
Gracilaria / 72 h. Cependant, les escargots et certaines patelles
présentant de petites aires d'alimentation ont moins d'impact sur la
productivité, la biomasse et la répartition des algues que les
macro-herbivores, à moins d'avoir des densités
élevées (Hay, 1992).
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