8.3. Conseils donnés
au fils unique et aux parents
Nous remarquons qu'il y a des familles où les parents
affichent une affection extrême à leur fils unique et une
affection presque absente à leurs filles. Rappelons que SUZ aime
beaucoup son fils et que MUJ a délaissé ses filles au profit
deson fils. Le fils de MUJ a reçu un amour excessif mais son
éducation n'est pas meilleure. Ce qui implique que l'excès ou
l'absence d'une affection engendre une mauvaise discipline chez l'enfant.Dans
ces conditions, l'enfant sera plus difficile et les relations entre parents et
filles seront de plus en plus détériorées ouabsentes. A ce
sujet,pour PLAQUEVENT J. (1996, p.70), « est artificielle, donc
ennuyeuse et aisément mortelle, toute discipline dont l'amour est absent
ou simplement suffisamment présent. Un amour relatif n'autorise de ce
fait qu'une discipline relative.»Il faut donc que chaque parent donne
à chaque enfant une affection équilibrée. Nous ajoutons
que l'absence des relations chaleureuses entre parents et enfant crée
chez ce dernier un sentiment d'insécurité.
Dans toute éducation, des prescriptions et des
proscriptions établissent des limites au sujet de ce qu'il faut faire
et de ce qu'il ne faut pas faire. Mais il faut que l'amour fasse bon
ménage avec l'autorité. L'amour et l'autorité se
complètent. Certains fils uniques sont victimes de l'absence de
l'autorité du père, ce qui les plonge dans la délinquance.
Les filles sont également dans l'insécurité à cause
de l'absence de l'autorité du père. Ainsi, pour PLAQUEVENT J.
(1996, p. 86) « l'équilibre premier et fondamental de
l'affectivité doit être dès l'origine, une
sécurité totale.» Cette sécurité totale
ne peut se retrouver nulle part, si elle ne s'enracine pas dans la famille.
En effet, pour assurer le développement harmonieux de
l'enfant, le père et la mère doivent exercer des rôles
complémentaires, pour aboutir à une bonne éducation de
chacun de leurs enfants. Cependant, nous remarquons que la cohésion du
couple n'a pas été réalisée pour qu'elle soit
garante de l'affection pour tous les enfants. Ainsi, CAN, ATH, SUZ et MET font
comprendre qu'ils s'intéressent beaucoup à leurs fils. Leurs
filles n'ont pas bénéficié de la même affection que
le fils unique.Il en va de même pour le père, personnage important
dans l'univers de l'enfant, son absence au foyer et sa non-assomption du
rôle paternel entraîne de graves difficultés tant sociales
que psychologiques pour les membres de la famille. Rappelons que MUJ se montre
démissionnaire de son rôle éducatif. Il n'a pas
affiché l'autorité pour son fils. Son fils est aujourd'hui
tombé dans l'incapacité de vivre harmonieusement dans la
société et plus particulièrement dans sa famille.
La famille a des obligations qu'elle doit assurer à
l'endroit de l'enfant, à défaut desquelles ce dernier va
manifester des comportements dits anormaux. Ainsi, la famille a le devoir de
veiller à l'harmonie de la croissance physique de l'enfant. A l'adresse
des parents qui ne manifestent pas d`affection à leurs enfants, qui sont
souvent accablés par le travail, WINNICOTT D.W. (1957, p.10)
écrit : «L'amour et la tendresse maternels sont pour le
psychisme ce que sont les vitamines pour le physiologiste.» Le
psychisme de l'enfant se développeparticulièrement en
présence d'un amour et d'une tendresse moyenne à travers ses
parents. Comme l'excès ou l'absence des vitamines engendre des effets
néfastes sur le corps, l'excès ou l'absence d'affection engendre
des comportements anormaux pou l'enfant.
Effectivement, la mésentente des parents, la
dislocation familiale, l'absence d'un des parents ou la surcharge
professionnelle des parents sont à l'origine des carences affectives
dont souffrent bon nombre d'enfants à comportement difficile. Signalons
que nos enquêtés vivent à majorité en
présence de leurs enfants. Ce qui fait qu'un aucun enfant n'a aucun
problème de carences affectives dû aux surcharges professionnelles
de ses parents.C'est du reste dans le même sens que BERNARD P. (1979,
p.10) écrit ceci : « Le besoin de sécurité
doit être satisfait pour vivre une relation sans angoisse avec les
autres. Ce besoin de sécurité presque aussi vital que la
nourriture est assuré par les deux parents ou par un substitut. Ainsi,
il est essentiel que le nourrisson ou le jeune enfant trouve à
satisfaire ce besoin de sécurité et de protection en vivant des
relations affectueuses intimes et continues.» L'éducation d'un
enfant exige d'efforts de la part des parents, ceux-ci doivent créer un
environnement favorable pour l`épanouissement de celui-ci.
L'éducation d'un fils unique n'a rien de plus particulier que celle des
autres fils issus des familles à plusieurs garçons. Le fils
unique a alors des problèmes spécifiques comme les autres ont les
leurs. Toutefois, une certaine fermeté face à cet enfant est
nécessaire pour le guider vers une meilleure constitution de sa
personnalité.
A partir des propositions de nos enquêtés et en
les confrontant avec celles des spécialistes qui sont
intéressés à l'éducation des enfants, nous sommes
arrivé à établir des perspectives qui pourraient aider
dans l'éducation du fils unique. Ainsi, dans les petites rencontres
fréquentes avec les enfants voisins de sexe masculin, le fils unique
aura l'occasion d'êtresocialisé, et de gagner ce qui lui manque
suite à l'absence des frères dans sa fratrie. L'adhésion
à des mouvements de jeunesse est suggérée comme donnant de
multiples possibilités de socialisation et tire le fils unique de la
solitude dans laquelle il est plongé.Les clubs sportifs, les
associations culturelles, les activités familiales peuvent
également favoriser l'insertion du fils unique dans des groupes. De
cette façon, le fils unique trouvera beaucoup de temps à vivre en
compagnie d'autres garçons. Il faut alors que les parents donnent cette
occasion à leur fils pour qu'il puisse s'épanouir dans le choix
de ses amis. En définitive, les parents qui prennent conscience des
dangers et des avantages de cette situation sauront créer des conditions
favorables à l'exploitation maximale des avantages et compenser les
risques éventuels.
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