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La place du fils unique dans une famille comptant une progéniture à  majorité féminine. étude menée auprès des parents de la commune Mbuye.


par Cyriaque CIZEROCIMANA
Université du Burundi - Licence 2015
  

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7. 2. La place primordiale du fils unique dans une famille

Le sexe des enfants est l'un des principaux facteurs de dislocation des foyers dans le Burundi traditionnel et même moderne. En effet, les Burundais appréciaient beaucoup le sexe masculin. La naissance d'une fille n'est pas accompagnée d'une grande joie comme celle du garçon. On dit qu'une fille n'est pas un enfant de la famille. Les Burundais préfèrent les garçons aux filles car, ce sont eux qui assurent la continuité de la famille. Par contre, la fille, par le mariage, quitte sa famille pour élargir une autre famille qui n'est pas la sienne. Ainsi, affirme ATH : « Iyo mvuze ko umuhungu ariwe mwana mfise, abakobwa ndumva bidoga ariko bigaragara. Ndazi ko bagiye kwubaka bizoba biheze.»

C'est-à-dire :« Les filles se lamentent quand je dis que le fils est le seul enfant que je possède, alors que c'est clair. Je sais que lorsqu'elles iront se marier, ce sera fini.»On constate par là que la raison qui pousse les parents à accorder peu d'importance aux filles est que ces dernières quittent leur propre famille en allant se marier. D'autres cas ont affirmé des raisons de mieux placer le fils unique dans leur famille. D'abord MET, père de la famille, dit ceci : «Atavyo kubesha, umuhungu ni we aza imbere mu bandi bana, kuko niwe azosigara asanze urugo.»

Ce qui se traduit ainsi : « Sans mentir, le fils vient en premier lieu parmi les autres enfants, car c'est lui qui restera pour la sécurité de la famille.» Le fils est le plus aimé parce que c'est lui qui remplace valablement son père dans la famille. Le rôle du père est celui d'assurer la sécurité familiale et le fils unique le jouera plus tard et sera le responsable de la famille après la mort de ses parents. Ensuite, à part que MET évoquait la raison culturelle fondée sur le patriarcat, SUZ mère dans le couple a parlé de la question d'héritage comme raison économique de cette manière : « Uwo muhungu tumukunda kuko ariwe samuragwa.»

Ce qui veut dire : « Nous aimons ce fils parce que c'est l'héritier des biens familiaux.»A partir des propos d'ATH, SUZ, MET, CAN et MUJ, on comprend que si un homme meurt sans laisser d'héritier mâle, il trouve que son groupe familial s'éteint et c'est là une contrainte pour son avenir. Donc, l'enfant a non seulement une valeur économique (aider les parents dans l'exécution de multiples travaux par exemple), mais aussi, il assure la continuité de la lignée familiale.En s'appuyant sur une théorie, dans leur enquête sur la famille et la fécondité au Burundi, NAVAS J. et son équipe (1977, p.52) trouvent que certains de leurs enquêtés préfèrent une famille pauvre avec un enfant unique mâle à une famille riche avec des filles seulement. Et selon eux, « ce garçon unique héritera la propriété familiale et pourra engendrer des garçons et des filles que son père n'a pas eus, assurant ainsi la continuité de la lignée.»

Nous constatons que l'importance qu'on attache au sexe de l'enfant dans le Burundi traditionnel n'a pas changé. En effet, parmi les six cas de famille ayant un seul fils, un seul cas a manifesté un sentiment d'égalité entre enfants. Nous rappelons les propos de NIC, mère dans la famille qui dit quetous les enfants sont égaux et que si on aime l'un plus que l'autre, on sème la mésentente dans la famille.Nous remarquons plus particulièrement que la culture influence beaucoup dans les familles burundaises. Les parents éduquent et considèrent les enfants selon le modèle patrilinéaire comme le montre, ainsi, BIGANGARA J.B. (1986, p.89) :« Le père de la famille jouit d'une autorité absolue sur sa femme et ses enfants. Il est obligé d'assurer la survivance de la lignée patrilinéaire.» L'idée évoquée ici du rapport « dominateur-dominé» ou tout simplement «homme- femme» est un préjugé auquel on continue à adhérer. Ce préjugé met en avant le sexe masculin comme dominateur pour le sexe féminin.

Rappelons que les propos d'ATH montrent que la lignée familiale est assurée par le fils. Le fils est éduqué pour remplacer son père. En effet, tout cela découle du fait que le Burundi est caractérisé par le système patriarcal. Et si nous nous référons aux caractéristiques de la société burundaise données par NTAHOMVUKIYE J. et al. (2001, p.4), la société burundaise est caractérisée par:

« -Un système de domination du mâle ;

-Un système de contrôle culturel, économique, social, religieux et politique monopolisé par les hommes ;

-Un système où les responsabilités reviennent au genre masculin, le sexe féminin est dominé par le sexe masculin

Dans la société burundaise, c'est le père qui est le chef de la famille. Le fils unique est, par conséquent, placé au premier rang, mieux formé pour qu'il puisse diriger et devenir chef de la famille qu'il aura fondée. C'est ainsi que même pendant son enfance, il occupe la première place dans la descendance. Ceci se montre également par un profond attachement que les parents affichent à l'égard de leur fils unique.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon