6.4. Développement
harmonieux des relations entre les membres d'une famille
Dans une famille, les rapports entre les parents et les
enfants sont caractérisés par des relations interindividuelles,
par exemple du père et du fils, de la mère et de sa fille, du
frère et de la soeur, de la mère et du fils, et enfin du
père et de sa fille.Dans la famille nombreuse et
hétérogène, cette richesse de relations donne un climat
familial nettement différent de celui d'une famille réduite et
plus particulièrement pour une famille nombreuse à fils unique.
C'est ainsi que les parents à fils unique sont appelés à
modifier leurs propres relations du fait de cette situation
évoquée par MET d'attribuer aux femmes seules le rôle
d'éduquer les filles. Le père qui laisse sa femme s'occuper,
seule, de l'éducation des filles, va être considéré
par ces dernières comme absent. Par conséquent, celles-ci vont
développer un mépris à l'égard de leur père.
Quant à la mère avec qui elles sont toujours en contact
permanent, les filles peuvent l'accuser de les surcharger en leur imposant
notamment des tâches culturellement masculines. Cependant, LAFON R.
(1979,p.603) montre la structure des interrelations entre les membres de la
famille :« On ne peut concevoir les parents en famille sans
placer dans la totalité plurale qu'elle représente, à
côté du père qui incarne l'autorité et la force et
de la mère qui représente l'amour et la faiblesse, la fratrie qui
symbolise la rivalité et l'amitié.» Le père est
nécessaire, à la vue de ses enfants, pour soutenir la mère
dans son autorité. Il doit se montrer disponible souvent pour que
l'enfant puisse s'affirmer.
Chaque enfant, garçon ou fille, a toujours besoin d'un
modèle de force et de stabilité à traversson père.
C'est ce que propose NIC dans ces termes: « Abana bose bofatwa kumwe
kugira ntihagire uwushavura. Kandi, umureze nabi aragira ingeso mbi. Abavyeyi
bakwiye gutanga akarorero keza ku bana babo.»
Ce qui veut dire : « Tous les enfants sont
traités de la même façon pour que aucun d'eux ne soit pas
fâché. Aussi, s'il est mal éduqué, il adopte de
mauvais comportements. Les parents devraient donner un bon modèle
à leurs enfants.» En effet, chaque parent possède des
qualités spécifiques que l'enfant ne peut trouver chez l'autre.
L'autorité paternelle est spécifique au père comme le
modèle de puissance à imiter. L'amour maternel est
spécifique pour la mère. Chaque parent doit transmettre ses
qualités à chaque enfant. Ainsi, comme le souligne DEBRE R.
(1970, p.415),« il faut que le père permette à l'enfant
de faire cette éducation sentimentale et sociale dans une
atmosphère d'affection et de sécurité sans
l'écraser par conséquent de sa supériorité, mais
sans lui donner pour autant une impression d'effacement ou de faiblesse car
l'enfant a besoin que son père ne cède pas à ses coups et
reste toujours pour lui un modèle de force et de
stabilité.» Par la puissance de sa personnalité, il
doit être suffisamment énergique pour faire face aux
difficultés avec certitude et courage.
Cependant, CAN s'intéresse beaucoup à ses
enfants sans tenir compte du sexe. CAN renforce donc l'idée de NIC en
affirmant que les enfants sont tous nécessaires dans la famille et que
l'important serait ce qu'on attend de chaque enfant. Cette idée est
aussi soutenue par MUJ qui s'intéresse beaucoup plus à ses filles
car son unique fils est un délinquant. Il propose une étroite
communication au sein d'une famille. Une collaboration avisée du
père avec son épouse est nécessaire pour renforcer le
rôle du père. La mère doit donc aimer ses enfants pour
créer une bonne ambiance familiale.
Soulignons donc que c'est déplorable de rencontrer une
mère qui peut refuser de tisser certaines relations avec ses enfants
à cause de leur sexe ou par simple raison de se sentir coupable.
Rappelons que SUZ déclare aimer beaucoup plus son fils par le fait que
celui-ci est fils unique. SUZ noue avec son fils une relation
sécurisante, d'amour qu'elle ne noue pas avec ses filles. Ici, le
problème est que certains parents confondent compensation et affection.
Ainsi, dit DAVIDO R. (1976, p. 73), « parfois, «la mauvaise
mère» qui n'aimera pas son enfant autant qu'elle le devrait se
sentira coupable; sa mauvaise conscience la fera agir par compensation,
c'est-à-dire qu'elle camouflera cette carence d'affection maternelle par
des actes : l'enfant, faute d'être choyé, sera
gâté, on ne lui refusera rien, ses jouets s'accumuleront au
détriment de l'affection, ce don unique et irremplaçable des
parents.» Il est difficile pour un enfant de nouer une relation
sécurisante d'amour, de tendresse, de compréhension avec une
mère ou un père tendu(e), nerveux(e) ou indifférent(e).
C'est ce que nous constatons chez ATH, père de la famille qui s'est
désintéressé de sa progéniture féminine en
se donnant corps et âme à son unique fils.
En définitive, l'enfant évolue d'une
manière différente selon que c'est un garçon ou une fille.
Il a besoin, quoiqu'il en soit, d'une image masculine et d'une image
féminine bien différenciées pour son identification. Les
parents sont là pour réaliser ces deux images. Une inversion des
rôles ou l'absence de l'un d'eux ne va pas sans difficultés car il
est nécessaire que la fille puisse s'identifier à l'image
féminine et le garçon à l'image paternelle.
Cependant,quelques traitements sont réservés aux fils uniques par
les parents qui préfèrent beaucoup une descendance masculine que
féminine. Ces traitements affectifs se remarquent dans les relations que
tissent les parents et leur fils.
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