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La place du fils unique dans une famille comptant une progéniture à  majorité féminine. étude menée auprès des parents de la commune Mbuye.


par Cyriaque CIZEROCIMANA
Université du Burundi - Licence 2015
  

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0. INTRODUCTION GENERALE

Les situations familiales courantes poussent l'observateur à faire une analyse de l'influence du milieu familial sur la personnalité de l'enfant. Le développement harmonieux de la personnalité des enfants dépend du climat social qui règne au sein d'une famille.A ce propos, disent ALPHANDERLY H. et ZAZZO R. (1970, p.151), «On doit sans doute attribuer au milieu familial une importance déterminante parce qu'il est le lieu, et qu'il offre l'occasion des expériences premières. Toutes les structurations qui résultent de celles-ci en porteront nécessairement la marque.» Une intégration dans la famille détermine la socialisation de l'enfant, qui déterminera par après sa personnalité. Le couple devient joyeux dès la naissance des enfants car il arrive quelquefois que le couple ne se reproduit pas. Il est donc jugé bon d'avoir les enfants, garçons et filles.

Cependant, depuis longtemps, dans la société burundaise, la naissance des garçons dans une famille comblait celle-ci de beaucoup plus de joie que celle des filles, d'où une place importante accordée au sexe masculin engendre une inégalité au niveau de la fratrie.Par ailleurs, les relations familiales normales s'ordonnent autour des enfants et de leurs parents. Ainsi, dit POROT M. (1979, p.9) en ces mots : «Le couple, condition nécessaire du foyer ne saurait être considéré comme suffisant pour qu'existe une famille : c'est la venue de l'enfant qui crée la famille, c'est par conséquent autour de l'enfant que s'ordonnent les relations familiales normales.»On entend par là que le motif qui pousse les personnes à s'unir est le besoin de fonder un foyer et d'avoir des enfants.

Dans la société burundaise, la progéniture fait partie des buts essentiels du mariage. L'enfant a une place très importante dans la famille. Sa valeur n'est pas seulement économique mais aussi l'enfant prolonge la vie des parents dans le futur. Cependant, la famille burundaise est patrilinéaire. C'est pourquoi les Burundais attachent une importance marquée aux garçons par rapport aux filles. Cela se remarque dans le fait que le père, avant de mourir, lègue généralement tous les pouvoirs à son fils, lequel est appelé à le remplacer dans ses rôles. En effet, les inégalités au niveau des sexes dans la vie sociale, en commençant par la famille, ne seraient-elles pas la conséquence du système patriarcal au Burundi ?Nous avons montré dans ce travail la place que peut avoir le fils unique né dans une famille comptant une progéniture à majorité féminine. Nous avons pu explorer en long et en large les effets que peut engendrer la subjectivité des parents dans la considération de leur fils unique et leurs filles au sein d'une famille.

Le texte que nous avons proposé aux lecteurs s'articulera autour de quelques points saillants repartis. Pour la première partie, nous avons parlé entre autre du cadre théorique et méthodologique qui comprend l'élucidation des concepts clés, les généralités sur la famille,le fils unique dans la famille burundaise et enfin la problématique et les considérations méthodologiques.

Pour la deuxième partie, nous avons présenté les cas, latriple relation entre parents, filles et fils unique, les traitements affectifs réservés au fils unique et, enfin, nous avons exposé les conséquences rencontrées par le fils unique et ses parents et proposé des perspectives.

0.1. Motivation du choix du sujet

Les enfants traités différemment dans la famille et la place accordée à l'un d'eux du fait de son sexe, tels sont les phénomènes qui nous ontintéressé dans cette étude. Nous constatons que les parents affichent des attitudes différentes devant l'enfant de tel sexe, mais il est question de savoir le sexe le plus souhaité dans la descendance au Burundi et pourquoi cette préférence.La motivation du choix du sujet est affirmé par LEON A. (1973, p. 35) en ces termes : « L'élaboration d'un sujet de recherche suppose d'abord un intérêt réel pour le thème que l'on se propose d'exploiter.» Voilà le moment d'expliquer comment le choix d'un tel sujet nous est venu de l'esprit. Sans doute, bon nombre de lecteurs se posent la question de savoir pourquoi nous nous sommes intéressé à la découverte de la place du fils unique dans une famille comptant une progéniture à majorité féminine.En effet, ce choix nous est venu suite à une longue réflexion sur les familles-types surtout sur la manière dont les parents traitent le fils unique et la place accordée à celui-ci. Alors, nous sommes conscient du fait qu'avoir un seul fils dans une famille crée une situation qui pousse les parents à lui accorder une place importante différente à celle accordée aux filles.

Depuis longtemps, nous savons que, dans la société burundaise, la progéniture avait une place importante. Le garçon était considéré en second lieu comme chef de la famille après ses parents. Etre fils unique dans une famille pousse les parents à craindre la perte de ce fils parce qu'ils considèrent et pensent que la mort de leur fils désagrège la famille, parce que les filles quittent la famille pour se marier. C'est pour cette raison qu'une certaine subjectivité était remarquée depuis longtemps jusqu'à nos jours chez les parents ayant un fils unique. Certains parents laissent libre leur fils unique, d'autres le fait gâter en satisfaisant immédiatement ses besoins et en affichant à son égard une faible autorité et un amour profond ; ce qui aura des conséquences néfastes sur le fils unique, sur les parents et il y aura détérioration des relations familiales car les filles se voient justement maltraitées.

Des recherches ont été faites dans ce domaine social. Nous citons la recherche faite par NIYUHIRE intitulée « l'approche psychoaffective de la relation parents-enfant unique et les incidences possibles sur son éducation»(2009). NIYUHIRE a trouvé que les relations conjugales entre les parents d'enfant unique se trouvent compromises du fait que l'existence de ce seul enfant est perçue comme une déception aux aspirations essentielles du couple qui souhaiterait avoir plusieurs enfants et cela a une incidence négative sur l'éducation de celui-ci.Une autre recherche faite dans le même domaine est celle de BUKEMEintitulée « les attitudes des parents du milieu rural face à la politique de l'égalité des genres en matière de succession»(2008). BUKEME a trouvé que le droit à la succession des femmes n'est pas pour un proche avenir, car les mentalités des parents ruraux ne sont pas encore mûres pour l'égalité des genres.La troisième recherche est celle de HATUNGIMANA intitulée «le vécu psychosocial des couples à progéniture uniquement féminine»(2008). Celui-ci a trouvé que dans leurs relations familiales et sociales, ces couples rencontrent des difficultés d'ordre psychologique et social.

L'originalité de notre apport est que nous avons étudié la place du fils unique dans une famille comptant une progénitureà majoritéféminine. Nous nous limitons sur les relations que tissent les membres de la famille, les traitements réservésà ce fils unique et les conséquences que celui-ci peut avoir suite à son unicité.L'idée d'une telle recherche nous est venue du souci d'orienter les parents dans la façon de s'y prendre pour éviter toute tendance de considérer ou de traiter les enfants différemment selon qu'ils soient fils ou filles.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci