WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Les déterminants géopolitiques des difficultés de la gestion communautaire des conflits en Afrique de l'Ouest. La CEDEAO face au règlement de la crise post-électorale de 2010-2011 en Côte-d'Ivoire.


par Christophe C. H DAVAKAN
Institut de Relations Internationales et Stratégiques - Paris - Master 2 en stratégie internationale 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2- Les Etats opposés à une intervention militaire

Malgré l'influence et l'entregent du Nigeria au sein de la CEDEAO pour engager des concertations à l'effet de déployer une force d'intervention en Côte d'Ivoire, Il a été très tôt mis en minorité sur cette position au sein de l'organisation. Même la traditionnelle solidarité des anglophones dont il a souvent la faveur dans son soft power n'a pas permis de rallier du monde à sa cause puisque parmi les pays hostiles à une intervention militaire on retrouve en première ligne le Ghana et le Liberia dont nous ferons à titre d'illustration un décryptage de la position dans les lignes qui suivent.

2.1- Le cas du Ghana : éviter un flux migratoire massif sur le territoire national tout en ménageant le «camarade« Gbagbo

La frontière longue de plus 668 kilomètres qui sépare le Ghana et la Côte d'Ivoire fait des deux pays des entités assez imbriquées l'une dans l'autre a plans culturel, social et

73

Bamba, (Abdoulaye), L'africanisation du règlement des conflits: mythe ou réalité? le cas des médiations africaines en Afrique de l'Ouest francophone (2000-2010). Perspectives Internationales, janvier-juin 2013, N°3 70-88

74 Bamba, (Abdoulaye), Op Cit.

70

économique, comme condamnées à s'entendre pour ne pas s'autodétruire. Au plus haut niveau au sommet des deux Etats on semble bien avoir conscience de cette réalité comme l'atteste les déclaration de Hanna Tetteh parlant des relations du Ghana avec la Côte d'Ivoire: « Nos relations seront toujours étroites. La plupart de nos frontières sont artificielles. Certains groupes ethniques présents au Ghana le sont en nombre égal en Côte d'Ivoire. Il y a des familles liées des deux côtés de la frontière; nos pays produisent , à eux deux, les deux tiers de la production mondiale de cacao et nous avons des raisons de coopérer dans d'autres secteurs, comme le pétrole. Si nous sommes capables de nous entendre sur des positions communes sur les plans régional et continental, cela nous sera mutuellement bénéfique.«75Le Ghana qui apparait donc potentiellement en raison de la géographie, mais aussi de l'histoire et de la culture des deux peuples comme l'une des premières terres d'accueil de populations en cas d'un conflit armé a de fait des craintes d'une mise à mal de ses équilibres sociaux déjà précaires.

Même si sur le plan économique, un report du trafic de marchandises des pays de l'hinterland dans l'hypothèse d'une dégradation de la situation à Abidjan peut constituer un véritable boom pour l'économie ghanéenne comme il a été prouvé avec la crise ivoirienne de 2002-2007, les conséquences sociales d'un déplacement massif de populations de la Côte d'Ivoire vers le Ghana ne tolèrent le moindre risque pour le gouvernement d'Accra.

Bien que ce souci de préserver la stabilité sociale du Ghana soit un alibi assez pertinent pour se désolidariser de la position nigériane, une autre raison de non moindre importance pour le pouvoir ghanéen a aussi lourdement pesé dans la décision de Accra. En effet, depuis

75

Hanna Tetteh, ministre des affaires étrangères du Ghana, dans une interview accordée à Jeune Afrique et réalisée par Vincent Duhem, publiée sur www.jeuneafrrique.com, 18 octobre 2013.

71

l'avènement au pouvoir à Abidjan de Laurent Gbagbo, le climat exécrable76 qui a caractérisé pendant plusieurs décennies les relations entre la Côte d'Ivoire et le Ghana s'est dissipé pour laisser la place à une forte proximité politique, notamment avec les dirigeants ghanéens du NDC.77 Appartenant comme le président Gbagbo à l'International Socialiste, le président ghanéen John Atta Mills issu du NDC, tout en reconnaissant comme ses pairs la victoire de Ouattara n'était par prêt à franchir le rubicon d'une intervention militaire dont l'issu pour Laurent Gbagbo pourrait être imprévisible. La ruée à Accra des soutiens de Gbagbo, y compris Paul Yao N'Dré, le président du Conseil constitutionnel ivoirien, après son arrestation du président sortant le 11 avril 2011, fuyant les représailles des nouvelles autorités témoignent de la force des relations entre le NDC et le FPI, le parti du président Gbagbo.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo