2.7. Applications de
l'adsorption
La technologie de séparation par adsorption constitue
aujourd'hui une des méthodes de séparation la plus importante.
Elle est largement utilisée pour la séparation et la purification
des gaz et des liquides dans des domaines très variés, allant des
industries pétrolières, pétrochimiques et chimiques, aux
applications environnementales et pharmaceutiques, le traitements de l'air, des
eaux et des effluents pour l'élimination des polluants, le
séchage, la production de médicaments, etc.
Dans le cas du traitement des eaux, les applications sont
multiples. On trouve par exemple (Naima, 2016) :
· le traitement des eaux potables pour enlever les
goûts et odeurs résiduelles ;
· la décoloration des liqueurs ;
· l'élimination des polluants dans les eaux
résiduaires.
2.8. Matériaux adsorbants
2.1.4. Critères de sélection des
adsorbants
La littérature rapporte que plusieurs matériaux
et solides sont utilisés comme adsorbants pour traiter l'eau. Cependant,
seul les solides et/ou les matériaux répondant à la
définition de Chenine (2012) peuvent avoir des intérêts
pratiques un adsorbant est un solide microporeux présentant des surfaces
par unité de masse importantes (de 100 m2/g et jusqu'à
ou plus de 1000 m2/g) afin de maximiser la capacité
d'adsorption (quantité adsorbé par unité de masse
d'adsorbant).
Un adsorbant est caractérisé par un certain
nombre de propriétés physiques telle que : la porosité
interne, la masse volumique de la particule, la surface spécifique des
pores, le rayon moyen des pores et la capacité théorique
d'adsorption, correspondant à la quantité maximale de
soluté qui peut être adsorbée dans les conditions
opératoires par unité de masse d'adsorbant frais.
Le choix des adsorbants dépend étroitement des
applications visées. D'une manière générale,
l'évaluation des qualités d'un adsorbant peut être
basée sur plusieurs critères notamment la capacité, la
sélectivité, la régénérabilité, la
cinétique, la résistance et le coût de fabrication.
a. Capacité
Il s'agit des quantités adsorbées des
constituants à éliminer.
b. Sélectivité
Les sélectivités sont des capacités
relatives d'adsorption des constituants par rapport à d'autres
constituants.
c.
Régénérabilité
Pour les procédés avec
régénération in situ, les adsorbants doivent
être faciles à régénérer.
d. Cinétiques
La recherche des meilleurs coûts pour les
procédés d'adsorption conduit à l'utilisation de cycles
d'adsorption de plus en plus rapides afin d'augmenter les productivités
horaires et diminuer les investissements.
e. Résistances mécanique, chimique et
thermique
Les adsorbants doivent être résistants à
l'attraction, au changement de conditions opératoires et aux
éventuelles attaques des différentes impuretés
présentes pour assurer des durées de vie suffisantes.
f. Coûts de fabrication
Le coût des adsorbants peut représenter une part
importante de l'investissement global d'un procédé et il peut
même devenir un critère primordial dans certaines applications de
traitement des eaux.
2.1.5. Types d'adsorbant
Il existe dans la littérature les adsorbants
industriels et les bioadsorbants. Les premiers se sont
révélés être les adsorbants parfait à
l'occurrence du charbon actif qui est l'adsorbant le plus polyvalent. De
nombreux travaux font ressortir son efficacité, mais son utilisation
reste limitée à cause des difficultés de sa
régénération et de son coût élevé.
Pour cette raison, de nouveaux matériaux
(bioadsorbants) peux coûteux font l'objet de plusieurs recherches ces
dernières années. Ces nouveaux matériaux tirent leurs
origines de l'utilisation des matériaux précurseurs, disponibles
localement à partir des sources naturelles renouvelables, comme les
déchets agro-industriels ayant des propriétés
intrinsèques qui leur confèrent une capacité
d'adsorption.
Ce sont des déchets végétaux tels que
l'écorce de pin, l'écorce d'hêtre, la bagasse de canne
à sucre, le vétiver, les pulpes de betterave, les fibres de jute,
de noix de coco et de coton, les noyaux de tamarin, le sagou, les
écorces de riz, la biomasse bactérienne morte ou vivante, les
algues, les levures et les champignons (Chawki, 2014 ; Kifuani et al.,
2018).
Les zéolites, les gels de silice et les alumines
activées font aussi partis des adsorbants industriels. Notons que les
biosorbants peuvent être regroupés en deux catégories : les
biosorbants d'origine aquatique et ceux provenant du secteur agro-industriel.
Le tableau 6 présente les différents bioadsorbants et les
adsorbats utilisés au cours de ces dix dernières
années.
Les bioadsorbants agro-industriels regroupent les
matériaux d'origine végétale, qui sont riches en tanins
qui, grâce aux groupements polyhydroxy-polyphénol, leur
confère une grande efficacité dans la rétention des
polluants. Leur capacité d'adsorption est en général
attribuée aux polymères qui les constituent. Par ordre
d'abondance décroissant, ces polymères sont la cellulose,
l'hémicellulose, les pectines, la lignine et les protéines. En
moyenne, la matière ligno-cellulosique contient 40-60% de cellulose,
20-40% d'hemicelluloses et 10-25% de lignine (Chawki, 2014 ; Nouacer,
2015).
Tableau 6 : Différents
bioadsorbants
N°
|
Adsorbants / Matériaux
|
Adsorbats
|
Références
|
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1. Albizzia Lebbeck
|
Bleu de méthylène et Bleu de coomassie G-250
|
Benaouda et Bentaiba, 2016
|
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2. Argile de Safi
|
Bleu de Méthylène
|
Karim et al, 2010
|
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3. Arundo donax
|
Bleu de Méthylène
|
Kharfallah et Fratsa, 2017
|
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4. Cendres volantes et les mâchefers
|
Red195 et Bleu de méthylène
|
Aarfane et al, 2014
|
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5. Coquilles d'oeufs
|
Bleu brillant (E133), Jaune (E102) et Rouge cochenille
(E124)
|
Yeddou et al, 2012
|
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6. Cucumeropsis mannii Naudin
|
Bleu de Méthylène
|
Kifuani et al., 2018
|
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7. Epluchure de pomme de terre
|
Bleu de méthylène
|
Boumchita et al, 2016
|
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8. Eucalyptus Libanais
|
Bleu de Méthylène
|
Abdallah et al, 2016
|
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9. Grignons d'olives
|
Rouge Congo
|
Nait et al, 2016
|
|
10. Kaolin ,diatomite
|
Bleu de Méthylène
|
KHALDI et al,
|
|
11. Kaolin, racines de Calotropis procera et Noyaux de
dattes
|
Rouge Congo et Violet de gentiane
|
MEROUFEL, 2015
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12. Les feuilles de palmier et les déchets des
dattes
|
Bleu de Méthylène
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Ben Haoued, 2017
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13. Les graines de chardon de lait
|
Bleu de Méthylène
|
Chawki 2014
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14. Noyaux des dattes
|
Bleu de méthylène
|
Dbik, et al, 2014
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15. Peaux d'Orange et de Banane
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Khalfaoui, 2012
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16. Sciure de bois
|
Rouge basique Neutral Red
Bleu de méthylène
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Belaid et al, 2011
Kifuani, 2013
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17. Sciure de bois d'eucalyptus (Eucalyptus
globulus)
|
Rouge Congo
|
Venkat et al, 2013.
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18. Tiges de Chardons
|
Bleu de Méthylène
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Zoubida SMAHI, 2017
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19. Noyaux des dattes et Grignons d'olives
|
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Aksas, 2013
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L'évaluation de l'efficacité d'un adsorbant est
réalisée par la détermination de la capacité
d'adsorption du matériau et des paramètres liés à
la cinétique d'adsorption. La capacité d'adsorption permet de
dimensionner l'adsorbeur, en termes de quantité de matériau
nécessaire, tandis que la cinétique permet l'estimation du temps
de contact entre le sorbant et les polluants.
|