V.1.1.2 En Turquie:
en 2008, sur 100 souches d'entérocoques isolées
d'ECBU, 18.2% des souches d'E.
faecium étaient résistantes aux
glycopeptides [30].
V.1.1.3 En Europe:
En Europe, les données du réseau EARSS (European
Antimicrobial Resistance
Surveillance System) montrent elles aussi une emergence des
ERG, mais avec des proportions contrastées. Concernant les
bactériémies à ERG, leur proportion est au delà des
20% pour plusieurs pays comme : Irlande, Portugal, Grèce, Grande
Bretagne, ... Mais les taux restent < 1% pour la plupart des autres pays
surveillés[32].
Durant ces dix dernières années, certains pays
ont connu une forte augmentation de leur taux d'ERG, comme l'Irlande qui
présente un taux de bactériémies supérieure
à 40% en 2013. En Europe cette augmentation est en lien avec
l'augmentation des épidémies
Chapitre I : Les BHRe Page 13
Les bactéries hautement résistantes
émergentes
hospitalières [32].
L'Emergence des ERG en Europe est moins forte qu'aux Etats
Unis pour plusieurs raisons probables comme par exemple l'utilisation
hospitalière plus fréquente de la vancomycine (5 à 10 fois
plus). En France, le métronidazole est utilisé en 1ère
intention dans les Infections gastro-intestinales à Clostridium
difficile, ce qui explique une plus faible consommation de vancomycine
[32].
La forte disparité entre les pays de l'Europe pour le
taux des ERG est liée à la différence du taux de
consomation d'antibiotique entre les pays , mais aussi à la prise de
mesures préventives trop tardives et peut-être pas assez
respectées et « strictes »[32].
Figure 2: Evolution de la résistance aux
glycopeptides en Europe 2002 à 2010.
Chapitre I : Les BHRe Page 14
Les bactéries hautement résistantes
émergentes
Figure 3 : Carte européenne de la
résistance à la vancomycine en 2013.
En France, peu de signalements sont réalisés
entre 2001 et 2003. Puis suite à l'augmentation depuis 2004 des
signalements d'infections nosocomiales à ERG et à l'augmentation
d'épidémies hospitalières, l'institut de veille sanitaire
en France (InVS), a organisé une expertise collective en 2005 pour
adapter les recommandations [32].
Le ministère en charge de la Santé a alors
sensibilisé les établissements de santé français
à la détection, au signalement et aux mesures de
prévention des ERG. De nombreuses mesures et avis ont
découlé de ces directives : sont ainsi apparus une note de la
Direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins en France (DHOS)
en juillet 2005, un avis du Comité de l'antibiogramme de la
Société française de microbiologie (CASFM), et les
recommandations du Comité technique des infections nosocomiales et des
infections liées aux soins en France (CTINILS) en octobre 2005 et en
décembre 2006[32].
Chapitre I : Les BHRe Page 15
Les bactéries hautement résistantes
émergentes
Aujourd'hui, l'InVS en France dénombre 2078 cas
d'infections ou de colonisations pour 888 signalements de 286
établissements de santé. E. faecium est l'ERG le plus
souvent signalé, plus de 90%, car les recommandations ne demandent de
signaler que l'E. faecium. Parmi ces 888 signalements, il y a eu 224
épisodes de cas groupés (> 1 cas). 935 sites de localisation
des ERG ont été décrits, dont la répartition est de
77% de colonisation et 23 % d'infection, ce qui donne un ratio
infection/colonisation de 0.3. On peut donc voir que ces bactéries sont
responsables de colonisation et pas de réelle infection
[32].
Figure 4: Nombre de signalements d'ERG par mois
de 2003 à 2011 (InVS) en France .
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