4.4. Discussion
Le MRC de Kouré n'existe plus depuis 2009. Sa
fermeture a suivi celle des marchés ruraux de Baboussay,
fermé en 2000 ; de Sina-koira et Tioubi fermés
en Juin 2005. Ces fermetures successives ont étés
effectuées suite à la demande du maire de la Commune Rurale de
Kouré (CRK) de l'époque. (Laminou
Saïdou, 2005)
Dans
Toutes ces contraintes liées au fonctionnement
régulier du MRC ont entraînés :
- l'intensification de l'exploitation anarchique et
incontrôlée du bois ;
- La réticence des bûcherons à contribuer
régulièrement au fond d'aménagement ;
- Le désengagement de la population environnante dans
la cogestion des ressources forestières avec la SLG.
La fermeture du MRC a eu d'énormes conséquences
néfastes sur la population du village de Kouré et
particulièrement sur l'environnement et ses composantes.
27
Sur le plan social il a été constaté
qu'étant donné que l'activité de la coupe du bois n'est
plus contrôlée, les revenues de celle-ci ne retombent qu'à
un groupuscule d'individus.
Pourtant, autrefois les recettes profitaient à tous le
village grâce leurs répartitions dans la Caisse villageoise, les
FAF et la CB dont la somme constituait le FA. Ainsi de façon directe ou
indirecte chaque villageois bénéficiait des revenues
générées par cette activité, à travers
l'aménagement du massif forestier et pour le développement rural
en global.
L'environnement et ses composantes n'ont pas été
épargnés par les conséquences de cette fermeture. Devenue
incontrôlée la coupe de bois favorise indirectement une
dégradation croissante de la qualité des sols et engendre un
déséquilibre climatique depuis quelques années. C'est le
cas des précipitations qui sont de plus en plus insuffisantes et
irrégulières comme nous le précise la Figure n°1,
entre 2000 et 2010 les pluies n'atteignaient pas les 600 mm. Cela influe
directement sur la régularité des périodes de semailles,
la saison de pluies ne durent plus que quatre(4) mois au maximum
(Juin-Septembre).
La menace qui prévaut sur le massif forestier de
Kouré, l'est aussi pour la majorité des sites forestiers à
travers le pays.
Cependant l'on ne peut incriminer directement ni les
populations riveraines, ni l'Etat car tous sont conscient de la situation qui
prévaut ; de l'urgence qu'il y a quant à la sauvegarde du
potentiel forestier tant en milieu rural qu'en milieu urbain.
L'Etat a instauré des mécanismes de
réglementation visant à décourager la coupe
incontrôlée et les commerçants-transporteurs, à se
procurer du bois énergie à proximité des milieux urbains.
A l'exemple du taux de la taxe sur le transport et la commercialisation du
charbon de bois dont l'obtention nécessite une grande quantité de
bois.
Il s'obtient en multipliant par un facteur de cinq (5) le taux
d'application au kg de bois. Dans le cas des zones sous aménagement, il
est appliqué à ces taux une bonification proportionnelle qui
prend en compte la distance séparant le site d'approvisionnement des
centres de consommation. Ceci afin d'inciter les
commerçants/transporteurs à aller plus loin dans les zones
d'exploitation où la ressource est abondante. Le taux de bonification
proportionnelle est de :
- 0 % de la taxe sur le stère de bois de chauffe ou de
charbon de bois acheté dans les marchés ruraux situés
à moins de 40 km autour du centre urbain ;
- 10 % de la taxe sur le stère de bois de chauffe ou de
charbon de bois acheté dans les marchés ruraux situés
entre 40 et 80 km autour du centre urbain ;
- 20 % de la taxe sur le stère de bois de chauffe ou de
charbon de bois acheté dans les marchés ruraux situés
à plus de 80 km autour du centre urbain. (Hamidil ALIO,
2004)
Malgré tous les efforts des uns et des autres, le
potentiel forestier régresse de jours en jours.
28
29
Cela se remarque lorsqu'on observe l'augmentation de la
quantité de bois-énergie consommé en milliers de tonnes
sur l'étendue du territoire national : 3909 tonnes en 2008, 4212 tonnes
en 2009 et 4356 tonnes en 2010 pour ne citer que ces trois (3) années
(le Niger en Chiffres, 2011). On voit clairement à travers ces chiffres
que la demande en bois-énergie ne cesse de s'accroître au fil des
années. Il y a lieu de signaler que les grands centres urbains sont les
premiers consommateurs de cette source d'énergie domestique, qui est
malheureusement entrain de s'éteindre peu à peu. N'est il pas
urgent de se demandé à cette heure où le changement
climatique prend de l'ampleur, quelles sont les raisons qui sont à
l'origine de ce phénomène ? Cependant la pauvreté et la
poussée démographique sont deux (2) facteurs à ne pas
négligés dans la recherche de solutions adaptées.
|