I.2.1.2. Ressource ligneuse
L'ensemble des végétaux occupant une même
portion de sol forestier constitue un peuplement forestier. En Afrique au Sud
du Sahara, les ressources ligneuses constituent la première source
d'énergie comestible, elles servent de bois d'oeuvres et aussi pour bien
d'autres usages par les populations riveraines des massifs forestiers (Anonyme,
2010). Dans le cas précis du PNM, l'accès à la ressource
étant formellement interdite aux populations riveraines, la ressource
est encore plus ou moins abondante et variée en fonction des sites
écologiques qu'on y rencontre (Saradoum et al., 2012). Au sein
du PNM la ressource ligneuse est considérablement diversifiée.
Elle comprend des arbres, arbustes, herbacées mais aussi des plantes
aquatiques (Ouya, 2010).
Selon le plan d'aménagement du PNM
réalisé pour la période 2011-2021, la
végétation du PNM est remarquablement conservée. Les
photographies satellitaires révèlent clairement l'absence
d'empiètement par l'agriculture ou de toutes autres activités
humaines. L'absence d'influence de l'homme est également
révélée par le nombre d'espèces
végétales présentes dans le PNM (plus de 507), alors que
la périphérie n'en comporte en moyenne que 250 par
échantillon de 1000 km2 (Antonínová et
al., 2014).
I.2.1.3. Populations riveraines et gestion de la
ressource ligneuse
Le PNM est situé dans l'une des zones les plus
peuplées du Tchad, avec une densité de 21,8 habitants / km dans
les quatre cantons périphériques au PNM (Zouglou, 2010). Cette
population en majorité rurale et pauvre a tendance à surexploiter
les ressources ligneuses en
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périphérie du PNM de part une agriculture
extensive, la pâture du bétail en périphérie et au
sein du PNM, et une explosion démographique de plus en plus
exponentielle (Ouya, 2010).
Les relations entre la population de la
périphérie et le parc sont principalement conflictuelles, et sont
dues à l'accès aux ressources naturelles qui leur a
été interdit depuis la création du PNM (Ouya,
op.cit, Zouglou, 2010, Saradoum et al., 2012). Le
bétail transhumant et les boeufs d'attelage exercent de plus en plus une
pression importante sur la flore du PNM. Les transhumants passent
indifféremment d'un côté à l'autre du parc et
pénètrent dans les secteurs les moins surveillés. Certains
s'installent juste à sa lisière, afin de pouvoir y conduire les
troupeaux la nuit. La récolte des produits naturels (ramassage du bois,
de la paille, cueillettes de fruits, et plantes médicinales,
récolte des tubercules) par la population des habitants de la
périphérie est généralisée et clandestine
(Anonyme, 2011 a).
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