ABSTRACT
Chad has erected 12.3 % of its surface area for protected
zones in order to conserve the major biodiversity poles of which the Manda
National Park (MNP) is included. The objective of this study which was done
from October to December 2016, is to assess carbon stock in Chad's protected
areas. The data were collected over an area of 16.8 ha in the NW of the MNP.
The planting inventory of all chest level diameter (DBL) trees = 4 cm was
carried out on 07 transects 1.2 km long and 20 m wide, which allowed to
characterize the floristic diversity and also to estimate the carbon stock of
the trees. Carbon stock of undergrowth, litter and rootlets were collected in
126 quadrats (42 of 1 m side, 42 of 0.5 m side and 42 of 0.2 m side). A study
Diachronic dynamics of the vegetation was carried out for the years 1986, 1998,
2006 and 2016. A total of 45 species were divided up into 37 genera and 21
families for an average stand density of 355 individuals / ha. Three classes of
diameter dominate the stands: the class of plants < 10 cm with 51.12 % of
the population (3049 stems); the class of [10-20 [cm with 36.77 % (2193 stems)
and the class of [20-30 [cm with 9.03 % (539 stems). The classes of the height
presenting the structure of: 13.29 % of the stem class = 4 m dominated by
Anogeissus leiocarpus, Combretum collinum, Gueira
senegalensis, Terminalia laxifolia and Hymenocartia acida; 19.29%
of the population belongs to the class of [4-7 [m, dominated by Daniella
oliveri, Piliostigma reticulatum and Prosopis africana; And 67.40 % of the
species have a height greater than or equal to 7 m, the species that dominate
this class are: Kaya senegalensis, Parkia biglobosa and
Bombax costatum. The basal area is 5.86 m2 / ha. The
pan-tropical equation of Chave et al. (2005) assessed the carbon
stocks of the different reservoirs. This shows that the woody stock stores
23.82 #177; 0.004 tC / ha, undergrowth 0.144 #177; 0.007 tC / ha and litter
0.560 #177; 0.006 tC / ha. The diachronic study shows that the vegetation cover
occupies 78.75 % of the MNP area against 17.46 % of bare soil and sandbanks.
Plant biomass would allow the implementation of a REDD + pilot project, which
would provide a sustainable solution for the conservation and rehabilitation of
deforested areas.
Key words: Protected areas, Plant biomass, stand, carbon
stock, sequestration, REDD+, MNP.
CHAPITRE I.
GENERALITES
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CHAPITRE I. GENERALITES
I.1. Introduction
La Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques (CCNUCC) adoptée en 1992 a été un pas de
géant dans la lutte contre le réchauffement climatique global
(Djomo, 2010). En son article 3, elle contraint les pays
développés visés à l'annexe I, à veiller
à ce que leurs émissions anthropiques gaz à effet de serre
(GES) ne dépassent pas les quantités qui leur sont
attribuées. Elle recommandait que le total de leurs émissions de
GES soit réduit d'au moins 5 % par rapport au niveau de 1990 durant la
période d'engagement allant de 2008 à 2012 (Anonyme, 1999). Le
protocole de Kyoto vient renforcer la CCNUCC en prescrivant l'utilisation des
écosystèmes terrestres pour diminuer la concentration de carbone
atmosphérique.
Les forêts séquestrent des quantités de
carbone plus importantes que les autres milieux terrestres ; elles le font par
le phénomène de la photosynthèse (Zapfack, 2005). La
biomasse forestière est estimée à trois échelles
spatiales successives : l'arbre, le peuplement et la région (Loubouta et
al., 2016). La forêt a trois grandes influences sur le
changement climatique : elle fournit un puit de carbone qui, lorsqu'il est
dégradé, est très sensible à l'évolution du
climat ; elle fournit un service environnemental unique en régulant le
CO2 de l'atmosphère et elle offre une alternative aux combustibles
fossiles (Alamgir et al., 2008 cit. Nguedia, 2015). Les
forêts tropicales contiennent 40 à 50 % du carbone terrestre et
jouent un rôle majeur dans le cycle global du carbone (Pan et
al., 2011 cit. Loubouta op.cit).
En Afrique centrale, à côté des
forêts tropicales du bassin du Congo, ils existent des formations
végétales plus délicates à savoir : les savanes et
les steppes. Malheureusement, ces écosystèmes ont, jusqu'ici,
reçu très peu d'attention comparé aux forêts denses
et humides (Ngomanda et al. ,2013). Toutefois, les pays d'Afrique
centrale ont intégré ces zones dans leur politique nationale de
réduction des émissions de GES du secteur forestier, notamment
par la promotion de mesures (compensation pour services environnementaux)
incitant à conserver ces espaces forestiers (Ngomanda et al.,
op cit.).
Les savanes comme les steppes sont menacées par la
désertification et les changements climatiques mais aussi par des
pratiques agricoles et environnementales non durables (Anonyme, 2003). Cela
entraîne une diminution de leur diversité biologique et
l'apparition d'espèces envahissantes (Saradoum et al. ,2012).
Quantifier les stocks de biomasse et de carbone contenus dans les forêts
tropicales et dans les savanes est devenu une
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priorité internationale dans le cadre de la mise en
oeuvre du mécanisme REDD+ (Loubouta et al. ,2016).
Le Tchad dont plus de la moitié du territoire est
désertique, a une flore menacée par: la création des
terres agricoles, l'extension des villes, la recherche du bois de chauffe, la
pression pastorale, etc. Ces activités sont responsables de
l'avancée du désert et de l'insécurité alimentaire
(Bertrand et Lagnaba, 2011). Afin de conserver les grands pôles de
biodiversité que regorge son territoire, le Tchad a opté pour
l'aménagement d'un réseau d'aires protégées (AP)
constitué de 30 entités forestières classées et
représentant une superficie de 15 787 200 ha soit de 12,3 % du
territoire national (Worgue, 2012). Le Parc National de Manda (PNM) fait partie
de ce réseau d'AP. Cette initiative est d'autant plus utile lorsqu'il
s'avère qu'entre 1990 et 2000, le taux de déforestation annuelle
déterminée par la FAO pour le Tchad a été de 0,6 %
par an (Ouya, 2010).
Le PNM est riche en diversité faunique et floristique
(Saradoum et al., 2012). Cependant sa végétation, bien
conservée jusqu'à nos jours, est sous la menace de l'urbanisation
de la 3ème ville du Tchad : Sarh (Ouya, op.cit). Le
PNM demeure jusqu'à nos jours très peu étudié et
ses ressources naturelles très peu connue (Saradoum et al ,2012
cit. Ngavounsia, 2012). Ainsi ce thème entre en droite ligne
dans la mise en oeuvre de la Composante 2 du Projet Régional REDD+
(COMIFAC - BM - FEM) qui a pour mission de renforcer les capacités
techniques pour la mesure des stocks de carbone forestier (Anonyme, 2012 a).
D'où l'importance de ce thème pour mettre en valeur le service
écosystémique qu'est la séquestration du carbone dans le
PNM.
L'objectif général de cette étude est de
déterminer les stocks de carbone du Parc National de Manda.
Plus spécifiquement, il s'agit de :
- caractériser la diversité floristique du Parc
National de Manda ;
- déterminer la dynamique des TUT durant la
période de 1986 à 2016 ;
- évaluer les stocks de carbone
séquestrés dans le Parc National de Manda.
I.2. Revue de la littérature
I.2.1 Définition des concepts
I.2.1.1. Parc National
La loi N°14/PR/2008 portant régime des
forêts, de la faune et des ressources halieutiques au Tchad en son
chapitre 2, section 2 et article 103 définie un parc national tel une
partie du territoire national classée au nom de l'Etat où la
flore, la faune, les eaux, les
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sites géomorphologiques, historiques et d'autres formes
de paysages qui jouissent d'une protection spéciale, et à
l'intérieur desquels le tourisme est organisé et
réglementé.
Un parc national est un périmètre d'un seul
tenant, dont la conservation de la faune, de la flore, du sol, du sous-sol, de
l'atmosphère, et en général, du milieu naturel,
présente un intérêt spécial qu'il importe de
préserver contre tout effort de dégradation naturelle, et de
soustraire à toute intervention susceptible d'en altérer
l'aspect, la composition et l'évolution (Anonyme, 1997 cit.
Banoho, 2013). Selon la classification de l'union internationale pour la
conservation de la nature (UICN) les AP de la catégorie II (Parc
National), sont de vastes aires naturelles ou quasi naturelles mises en
réserve pour protéger des processus écologiques de grande
échelle, ainsi que les espèces et les caractéristiques des
écosystèmes de la région, qui fournissent aussi une base
pour des opportunités de visites de nature spirituelle, scientifique,
éducative et récréative, dans le respect de
l'environnement et de la culture des communautés locales (Dudley, 2008
cit. Banoho, op cit.).
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