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Stocks de carbone dans les aires protégées du Tchad. Cas du parc national de Manda.


par Caleb NGABA WAYE TAROUM
Université de Yaoundé - Master en Sciences de l'Environnement, option: Assainissement et Restauration de l'Environnement 2017
  

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I.2.5. Point sur la REDD+

Adoptée par la COP16 de la CCNUCC, la REDD+ comprend des approches politiques et les incitations positives sur les questions relatives à la réduction des émissions dues à la déforestation et la dégradation des forêts dans les pays en développement.

Le mécanisme REDD+ prévoit des compensations financières pour les pays qui réduisent la déforestation et la dégradation des forêts, et qui évitent les émissions de gaz à effet de serre associées (Fayolle et al., 2010).

L'idée est apparemment simple et séduisante : financer la non-déforestation en octroyant aux pays concernés une compensation financière calculée notamment sur les services rendus par la forêt parmi lesquels bien évidemment l'économie que représente le non déstockage du carbone (Joël et Laurent, 2010).

A l'origine de l'augmentation de la température global, il y a les GES, en premier l'élément carbone (C). C'est en cela, que Houghton (1995) estime que les émissions correspondant au changement de l'utilisation du sol (déboisement et augmentation des pâturages et des terres cultivées) ont émis dans l'atmosphère un dégagement net de 25 Pg C soit 25.106 tonnes de carbone entre 1850 à 1990. Puisque la conservation des forêts est reconnue comme une solution de choix pour réduire les émissions de GES et augmenter leur séquestration, la naissance d'un marché de carbone va voir le jour, à la clé deux concepts essentiels dont : l'évaluation du carbone séquestré et la méthode allométrique de quantification de l'élément C.

La REDD+, en tant qu'idée, a tout d'une réussite. Elle a suscité un grand enthousiasme quant aux possibilités qu'elle offre de lancer le travail d'atténuation du changement climatique de façon rapide et peu coûteuse. Nulle autre idée pour sauver les forêts tropicales de la planète n'a engendré un enthousiasme et un engagement de fonds comparables à ceux suscités par la REDD+ (CIFOR, 2012).

La mise en oeuvre de la REDD+ comporte trois phases (préparation, réformes des politiques générales et action basée sur les résultats). De même les recherches sur la REDD+ avancent sur trois générations (CIFOR, op. cit). La première porte: sur la conception de la REDD+ et capitalise les enseignements à dégager des expériences associées passées. Elle se penche sur le contexte institutionnel et comment gérer certains défis particuliers comme la fuite, l'additionnalité et la permanence, et les politiques précises. La deuxième génération quant à elle aborde: les contours économiques, politiques et la mise en oeuvre de la REDD+. Elle tente de répondre aux aspects qui entravent ou permettent les décisions sur les politiques et projets de REDD+ ainsi que leur mise en oeuvre. La troisième génération évalue: l'impact

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de la REDD+ sur le carbone forestier et les moyens de subsistance locaux. Elle aborde aussi les mécanismes de mesures des résultats de la REDD+. En effet ces trois générations de recherches se succèdent et suivent la mise en oeuvre de la REDD+ elle?même (CIFOR, op. cit).

En Afrique centrale, c'est-à-dire dans les tropiques, très peu d'études ont étés menées sur l'évaluation du carbone séquestré. Le constat est plus alarmant pour les pays de la zone tropicale sèche, qui sont plus préoccupés à combattre la sécheresse et son corollaire (Ngomanda et al, 2013). Néanmoins les pays forestiers du Bassin du Congo réuni au sein de la COMIFAC font d'énormes progrès dans ce sens. C'est ainsi qu'en dehors du derniers atelier scientifique sur les équations allométriques tenu à Yaoundé en Avril 2013, il faut citer les travaux de : Ibrahima et al. (2002), Zapfack (2005), Amougou (2009), Djomo (2010), Ngomanda et al. (2013). Ces auteurs à l'unanimité soutiennent que la capacité de séquestration d'un milieu dépend du type d'utilisation dont il fait l'objet et de sa diversité spécifique.

I.2.5.1. Application de la REDD+ au Tchad

Au Tchad très peu de données contribuant à la matérialisation du processus REDD+ ont étés collectées en dehors du dernier inventaire des GES de 1993 (CCNUCC, 2001 cit. Eco-ressources , 2012), du rapport sur l'analyse des mesures d'atténuation appropriées au niveau national (NAMA) dans le cadre d'un programme des Nations Unies (UN-REDD+) (Eco-ressources, op. cit.) et de l'atelier sur la faisabilité du REDD+ d'Avril 2013 en collaboration avec la FAO (Anonyme, 2013). L'étude la plus récente en date est la proposition R-PP du Tchad finalisé en Juin 2014. Cela n'est pas étonnant lorsqu'il est observé que les écosystèmes ouverts tels que les steppes, prairies et les savanes ont souvent étés négligés dans l'évaluation globale du Cycle de Carbone à cause soit disant de leur faible capacité à séquestrer le Carbone (Ngomanda et al., 2013). Il est cependant nécessaire d'estimer les stocks de carbone pour déterminer les émissions nettes liées aux savanes. Ces estimations étant obtenues et combinées à l'étendue de la superficie déboisée ou dégradée permettra de connaitre les mesures de densité du carbone.

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