I.2.3. Atténuation des changements climatiques
Les mesures des stocks de carbone forestier prennent ainsi une
importance accrue pour les pays qui projettent de contribuer à
l'atténuation des changements climatiques via leurs activités
forestières (Picard et al., 2012). C'est en cela qu'en 2007, la
contribution des forêts à l'atténuation des changements
climatiques a ainsi été reconnu comme l'un des piliers de
l'agenda des changements climatiques post-2012 avec la décision sur la
réduction des émissions résultant de la
déforestation et la dégradation des forêts (REDD). La FAO
définit les forêts comme, des terres occupant une superficie de
plus de 0,5 ha avec des arbres atteignant une hauteur supérieure
à 5 mètres et un couvert arboré de plus de 10 %, ou avec
des arbres capables d'atteindre ces seuils in situ. Car les plantes vertes
absorbent le CO2 présent dans l'atmosphère par
photosynthèse, le carbone est stocké dans le feuillage, les
tiges, les systèmes racinaires et, surtout, dans le tissu ligneux des
tiges principales des arbres.
I.2.4. Forêts pour épurer
l'atmosphère
La contribution des forêts au cycle mondial du carbone
et leur rôle dans la lutte contre les changements climatiques a
été consacrée avec l'adoption en 1992 de la CCNUCC et plus
tard en 1997 du protocole de Kyoto (Antoine, 2004). Les forêts jouent un
double rôle dans les changements climatiques. Les forêts peuvent
être une source de GES, en émettant du dioxyde de carbone dans
l'atmosphère lorsqu'elles sont brûlées ou détruites,
et les forêts peuvent aussi agir comme un « puits », en
prélevant le dioxyde de carbone de l'atmosphère et en le stockant
sous forme de carbone dans leur biomasse au fur et à mesure de leur
croissance (Rane et Peter, 2009). En raison de la longue durée de vie de
la plupart des arbres et de leurs dimensions relativement importantes, arbres
et forêts sont de véritables réserves de carbone. Il
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s'agit dans ce cas de Puits de carbone ou processus qui
extrait les gaz à effet de serre de l'atmosphère en les stockant
sous une autre forme (Zapfack, 2005). Le Groupe d'experts intergouvernemental
sur l'évolution du climat (GIEC) et d'autres comités
scientifiques estiment que jusqu'à 25 % de l'absorption du CO2 de
l'atmosphère est le fait des forêts (Anonyme, 2010). Ainsi
l'objectif poursuivi à travers le mécanisme de la REDD+, vise
à inciter les pays en développement à réduire leur
déforestation, permettant à la fois de limiter la perte de
biodiversité et d'éviter les émissions de GES (Joël
et Laurent, 2010). Dans une forêt, le carbone est stocké à
6 niveaux, que l'on appelle couramment `'réservoirs». La
conservation des forêts existantes permettra d'éviter d'envoyer
dans l'atmosphère les émissions liées à la
déforestation. La restauration des forêts réalisée
par la plantation d'arbres ou en facilitant la
régénération naturelle des arbres permettra
d'accroître la quantité de carbone que les forêts peuvent
retirer de l'atmosphère et stocker dans leur biomasse (Rane et Peter,
2009).
I.2.4.1. Paiements des services
écosystémiques
Les `'paiements des services fournis par les
écosystèmes `', également appelés Paiements pour
les services environnementaux (PSE) correspondent à un type de
disposition par lequel les bénéficiaires des services fournis par
les écosystèmes remboursent les fournisseurs de ces services. Les
services fournis par les écosystèmes concernés peuvent
être le maintien de la quantité et de la qualité de l'eau,
la fourniture de ressources issues de la biodiversité pour
l'alimentation, le carburant ou les médicaments, la séquestration
du carbone, la beauté du paysage et l'élevage d'espèces
sauvages favorisant le tourisme et l'écotourisme, et bien d'autres
choses. Le Protocole de Nagoya vient renforcer ce mécanisme de
compensation en exigeant un partage équitable des revenus issus de
l'exploitation des ressources naturelles entre avec les populations gardienne
des dites ressources. Les services fournis par les écosystèmes
peuvent exister à une échelle quelconque, depuis le niveau local
ou national et jusqu'au niveau international (les services internationaux
fournis par les écosystèmes sont souvent appelés `' biens
communs mondiaux `') et une approche de type PSE est applicable à tous
ces niveaux. Les dispositifs de paiement peuvent prendre la forme d'un accord
commercial entre des acheteurs volontaires et des vendeurs volontaires, comme
des sociétés de tourisme qui paient des communautés
africaines pour la protection de la faune locale (Rane et Peter, 2009).
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