I.2.6. Mesure des stocks de carbone
Pour étudier l'importance de la
végétation dans le cycle du carbone, des modèles ont
été mis au point. Ces modèles tentent d'extrapoler les
résultats obtenus à l'échelle d'une parcelle à
celle d'un type d'utilisation des terres, d'un écosystème ou
alors d'une région. Il existe deux sortes d'estimation de biomasse ou de
quantité de carbone : la première utilise des
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estimations dérivées d'échantillonnages
destructifs et la deuxième est fondée sur les bases de
données concernant des volumes de bois. Cette dernière
méthode utilise la statistique qui prend en compte les diamètres
ou la taille de l'arbre (Brown et al., 1989 cit. Zapfack,
2005).
Les stocks de carbone sont estimés à partir de
la biomasse des végétaux, c'est-à-dire de leur masse
sèche de matière organique (Sola et al., 2012). Les
approches existant pour estimer les stocks de carbone forestier dans les pays
tropicaux peuvent être regroupées en moyennes des biomes, en
mesures au sol et en mesures de télédétection (Gibbs et
al., 2007 cit. Anonyme, 2010). Des relations
allométriques sont nécessaires pour convertir les inventaires
forestiers et les données captées par les instruments de
télédétection de mesure de carbone. Un certain nombre de
relations existent au niveau mondial (Chave et al., 2005 ; GIEC, 2006
; Djomo, 2010), mais il est préférable d'élaborer des
équations spécifiques aux types de végétation du
pays dans ce domaine. Les équations allométriques sont des
modèles de régression utilisés pour estimer la biomasse
aérienne des arbres à partir d'informations sur la taille i.e.
variables facilement mesurables (diamètre et/ou hauteur) (Fayolle et
al., 2010)
Les données des inventaires forestiers sont le plus
souvent utilisées parce qu'un grand nombre de pays ont
déjà dressé au moins un inventaire. Mais peu de pays en
développement tels le Tchad disposent d'inventaires nationaux exhaustifs
(DeFries et al., 2006 cit. Anonyme, 2013 d). Ces inventaires
forestiers ou phytoécologiques effectués selon les zones
bioclimatiques permettent de déterminer le potentiel en production de
bois et de la biodiversité végétale. Pour cela, il faut
procéder d'abord à un échantillonnage stratifié qui
consiste à faire une carte de végétation sur la base des
imageries satellitaires (Landsat ou spot) afin de déterminer les
principales formations végétales (Anonyme, 2010). Dans chaque
placette à inventorier, tous les pieds d'arbre de diamètre basal
supérieur ou égal à 4 cm font l'objet de mesure et
d'identification.
Pour le calcul du volume de bois et de carbone
séquestré qui se fait après l'inventaire, le volume de
bois est déterminé sur la base de la formule mise au point par
Morel (1987) au Mali, présentée comme suit :
V= 10 * G*P
- V : volume de bois en m3
- 10: Constante ;
- G: surface terrière = C2/4ð ;
C=circonférence de l'arbre à 1,30 m au-dessus du sol ;
- P: précipitation moyenne annuelle sur le site ou la
station la plus proche exprimé en
mm.
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Pour passer des volumes de bois aux quantités de
carbones, on utilise les relations suivantes:
- 1 m3 de bois exploité=1 tonne CO2 ;
- 1tonne de matière sèche (TMS)= 0,5 tonne de
carbone ;
- 1 tonne de carbone = 3,667tonnes CO2; soit 1tonne CO2 = 0,27
tonnes de carbone = 1 m3de bois.
En effet, les diamètres obtenus lors de l'inventaire
floristique sont utilisés pour évaluer la masse de carbone
séquestré par les individus recensés. L'équation
allométrique dite « dry » développée par Chave
et al. (2005) est une équation pantropicale adaptée aux
forêts sèches. Elle a été utilisé dans le
cadre de l'évluation des stocks de carbone au Mali (Anonyme, 2010).
Celle-ci permet de calculer la biomasse de chaque individu et de déduire
le carbone des ligneux du système étudié. Le GIEC (2006)
propose une équation pour les espèces locales. Cette
équation est la suivante: AGB=Exp [-2,134+2,530 ln(DHP)].
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