A. Zone stratégique
De par sa proximité frontalière avec la RCA,
Gado-Badzéré sert depuis des années de zone d'accueil pour
les populations centrafricaines qui viennent s'y refugier ou alors qui sont
simplement en déplacement. Limitrophe avec la RCA,
Gado-Badzéré est une zone commerciale ou s'effectue des petits
commerces dans des petits marchés. Situé dans la zone de transit
entre le sud et le Nord du Cameroun, entre les plaines du sud-Est et le plateau
de l'Adamaoua, le relief est peu accidenté. Gado-Badzéré
se positionne comme une zone à importance déterminante. Elle est
encerclée par les villes telles que Bertoua, Ngaoudere, Meiganga, et le
Tchad en passant par Garoua et Maroua. C'est par elle que charroient les
marchandises qui quittent du Cameroun pour la RCA en passant par
Gado-Badzéré dans l'arrondissement de Garoua Boulaï.
La ville, sert d'avitaillement en denrée alimentaire ou
autres produits venant du Cameroun vers la centrafricains. On y rencontre des
centrafricains qui y séjournent même en période de
tranquillité en RCA. Cette zone est un atout pour les etudes et
éducation des réfugiés centrafricains et aussi un avantage
pour trouver de quoi faire, un petit métier. Pour les
réfugiés et les populations de Gado-Badzéré, c'est
une zone de transition car elle se situant dans l'arrondissement de Garoua
boulai.
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B. Les considérations du choix de la destination de
Gado-Badzéré
En outre, la stabilité politique et sociale de la zone
d'accueil, et la continuité socioculturelle, justifient en grande partie
le choix de cette zone par les réfugiés centrafricains à
Gado-Badzéré. Au regard de la situation de
stabilité politique du Cameroun, la zone de Gado-Badzéré
est une zone de haute sécurité et de tranquillité. Cette
zone, est perçue par tous comme une zone sûre et paisible. Surtout
que le Cameroun à ratifier la convention de l'OUA relatifs aux
problèmes des réfugiés. Selon Dieudonné Zognong
« le Cameroun est l'un des rare des havres de paix dans une Afrique
centrale minée par les conflits de toutes sortes et qui
génère des réfugiés »41
c'est-à-dire que dans la sous-région d'Afrique centrale, le
Cameroun est l'un des rares pays ou on retrouve une stabilité politique,
la paix et la tranquillité contrairement à ses pays voisins qui
sont en perpétuelle crise et qui engendrent de ce fait des
réfugiés.
De plus, Gado-Badzéré est reconnu comme
étant une zone ouverte à tous. La présence des
réfugiés dans cette zone justifie cette assertion. Le
déplacement des réfugiés centrafricains vers
Gado-Badzéré se justifie d'autant plus par la continuité
culturelle. Le concept du culturalisme occupe une place capitale dans le choix
de la zone d'accueil. Il est donc un facteur d'inclusion et d'exclusion au sein
des communautés hôtes. Selon Luc Cambrezy « les conditions de
vies des réfugiés sont un phénomène
extrêmement variable selon le lieu d'accueil »42. Les
réfugiés subissent cependant du rejet s'ils ne se sont pas
intégrés socialement et culturellement avec les
communautés hôtes43. Cela se justifie par le fait que
la plupart des réfugiés préfèrent aller dans des
zones où ils s'intègreront très facilement, là
où on parle le même dialecte qu'eux.
En outre, on retrouve dans notre zone d'étude, des
diversités culturelles, religieuses, et ethniques. Les chrétiens,
les musulmans, les gbayas sont d'autant plus présents au Cameroun qu'en
Centrafrique. C'est pour cela, que les Centrafricains préfèrent
se refugiés à l'Est car ils n'auront guère de
problème d'adaptation.
41 Zognong Dieudonné, « le Cameroun, une
destination privilégiée pour les réfugiés »,
Gouvernance, Alert N°6, Décembre-Février, 2001, Pp.
16-21.
42Cambrezy Luc « une enquête chez les
réfugiés urbains : le cas des exilés rwandais à
Nairobi » Autre part, 1998, Pp.79-93
43 Ibid.
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