III.3. DE LA GOUVERNANCE POLITIQUE EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO
Le
mot « gouvernance », qui est un mot anglais, apparait
une des toutes premières fois en 1937 dans un article de Ronald Coase,
un économisteaméricain. Cet article est intitulé
« The nature of the firm ». A cette époque
on ne s'imagine pas encore très bien que ce mot sera au coeur d'une
expression qui deviendra elle-même un impératif majeur de la
gestion des Etats au vingt et unième siècle.
Dans les années 70, certains économistes
définiront la gouvernance comme une séries des dispositifs qu'une
entreprise met en oeuvre pour gérer ses coordinations internes et les
conduire à réduire les couts de transaction que
génère le marché.
Dans les années 80, les institutions internationales
s'emparent de l'expression « good gouvernance » pour
caractériser les critères d'une « bonne administration
publique ». De là, la bonne gouvernance se présentera
de plus en plus comme une garantie exigible des pays incités, en
échange de prêts, à mettre en place des réformes
institutionnelles utiles à la réussite de leurs programmes
économiques.
De notre temps, la « bonne gouvernance »a
quitté le terrain simplement économique pour envahir toutes les
sphères gérables de la vie d'un Etat. Bien plus, elle est devenue
la qualité majeure d'une administration et d'une gestion qui se veulent
rationnelles, efficaces et modernes.
Ainsi, on définit la bonne gouvernance comme
étant une manière dont le pouvoir en exercice gère les
ressources économiques, sociales et même culturelles d'un pays. Et
cela en faveur du développement de ce pays. La bonne gouvernance se
caractérise habituellement par un ensemble de principes tels que le
respect de la primauté du droit, la bonne gestion des affaires
publiques, la lutte contre la corruption, le respect des droits humains, la
promotion de la démocratie et d'un développement participatif et
durable.
On s'en doute : ce dont la RDC a réellement
besoin après tant d'années de détournements, de
gaspillage, de vol, d'impunité, de gabegie, c'est bien de la gouvernance
politique. D'aucuns se trompent en pensant qu'il suffira d'élire des
dirigeants de leurs choix pour instaurer du coup la gouvernance politique. Il y
a une grave erreur. La gouvernance politique ne peut pas provenir
d'élections irresponsables et qui ne sont pas intelligemment faites.
Pour donner toutes ses chances à cette exigence
moderne de l'administration des Etats qu'est la gouvernance politique, il faut
non seulement choisir des hommes intègres et compétents. Mais il
faut en outre être vigilant afin que les mécanismes de
contrôle mutuel des pouvoirs publicset de la gestion de l'Etat deviennent
cette fois réelle et opérationnelle.
Il va de soi que lepeuple a une grande responsabilité
et un devoir permanent de vigilance dans la régénération
de ces organes de l'Etat assoupis par tant d'années d'arbitraire et
d'autocratie. Il faut en effet savoir que la gouvernance politique ne se
consolide pas que par le sérieux et la compétence des dirigeants
élus. La perspective d'une sanction permet également d'y tendre
et même parfois de l'atteindre. En effet, il y a des cours et tribunaux
pour que des personnes ou un peuple lésé qui porte plainte
obtienne gain de cause, réparation et ainsi justice.
Ainsi donc dans nos analyses, la gouvernance politique parait
comme étant une gouvernance intégrale ou globale dans la mesure
où, le domaine politique englobe tous les autres secteursde la vie de la
population congolaise. Lors que cette gouvernance politique est mise en action,
tous les secteurs de la vie de la population seront améliorés.
Voilà pourquoi nous prenons en compte l'indice de gouvernance en Afrique
selon lequel la RDC a été classé 48ème
sur le 54 pays africains :
La RDC se retrouvant dans l'indice 2017 de gouvernance en
Afrique publié lundi 20 Novembre par la fondation Mo Ibrahim, cet indice
révèle que la RDC a atteint un score de 35 points sur 100 en
gouvernance globale, une performance inferieure à la moyenne africaine
de gouvernance qui est de 50,8 points sur 100.
D'après ce classement, le score de la RDC en
matière de gouvernance en Afrique est également inférieur
à la moyenne régionale pour l'Afrique centrale qui est de 42,6
points sur 100.
Dans les détails cependant, la RDC a
réalisé son meilleur score dans la
catégorie « Développement humain » avec
47,6 points sur 100 et son score le plus faible dans la
catégorie « Sécurité et Etat de
droit » avec 28,2 points sur 100.
L'indice 2017 Mo Ibrahim révèle également
que la RDC a fait des efforts dans le domaine de la santé en
réalisant son meilleur score dans cette sous-catégorie avec pour
65,5 points. Quant aux infrastructures, le pays n'a pas tiré son
épingle du jeu en réalisant le plus faible score infrastructures,
soit 15,4 points sur 100.
La fondation Mo Ibrahim fait savoir que les données
prises en compte couvrent la période comprise entre 2006 à 2016
et a pris en compte 100 indicateurs venant de 36 sources congolaises et
africaines.
La fondation Mo Ibrahim est une organisation africaine
créée en 2006 dans l'objectif de placer la gouvernance au centre
des discutions sur le développement africain en évaluant
objectivement la gouvernance des Etats notamment dans les domaines contre la
corruption, les droits de l'homme, la vie politique, l'enseignement et la
santé.
Après avoir donné
desdifférentesconsidérationsconcernant ces notions ci-haut dans
le cadre de la RDC, l'opportunité nous ait au chapitre suivant,
d'exploité les incidences qui peuvent subvenir lors de l'influence du
processus électoral sur la gouvernance politique en République
Démocratique du Congo.
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